Chapitre 0

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Dans les petits villages des années 1890, entourant la grande ville de Paris, alors que le soleil se lève à peine sur les champs et les plaines, un vélo file à toute allure, faisant voler la robe à fleurs dans le vent et un petit rire sort de la bouche de la demoiselle qui pédale sur le chemin rocailleux.

Elle pédale toujours en admirant les plaines en souriant et arrive tranquillement dans un petit village un peu reculé de tout. Elle laisse son vélo roulé sans pédaler, en descendant et marche, le vélo à côté d'elle avant de faire sa tournée, livrant le pain tout chaud aux personnes âgées. Sa main frappe à une porte et une petite fille ouvre.

- Maman ! C'est la chinoise !

- Manon ! On ne dit pas ça !

Une dame, qui semble déborder, arrive et attrape la petite.

- Bonjour Marinette, excuse là

- Il n'y a pas de mal madame Chamak ! Tenez, votre pain et bonne journée !

- Bonne journée à toi aussi et n'oublie pas ta monnaie !

Et ainsi la tournée de la demoiselle continuée, soit elle reçoit un sourire, soit un reçoit du mépris parce qu'elle n'a pas à travailler dans les usines, elle ne sait pas ce que c'est le vrai travail ! Ou parce qu'elle n'a pas les yeux totalement droit, mais ça, elle s'y est fait depuis longtemps. Arrivant à la fin de sa tournée, elle repart avec la même énergie et le même sourire vers son village, le plus près de la grande ville...

Chantonnant un air de son père, elle pédale à toute allure vers son village, sachant qu'elle a encore du boulot, maintenant qu'elle a fait ce village, elle part en faire un autre, livré le pain demandé par des habitants trop attaché à cette boulangerie de famille... 

- Papa, Maman, je suis là !

- Ah Marinette, tout c'est bien passé ?

- Oh oui, oui, voilà la bourse !

- Parfait ma petite, prend le sac ici et tu peux repartir

- Pas de problème

- Ah et d'ailleurs ma fille, ton ami Nino est encore venu à la première heure, il faudrait vraiment que tu t'intéresses à ce garçon...

- Papa...

Elle lui sourit avant d'enfourner son vélo et dévalé les pentes vers le prochain village. Elle n'a pas à se plaindre, elle fait un travail pas si fatiguant que ça... Quand elle dévale les pentes à toute allure sur son vélo, Nino passe chaque matin voir si Marinette est là avant de partir à l'usine de chaussure... Son autre ami, Adrien, lui n'a pas vraiment à travailler, sa famille est aisée alors, il peut se permettre de rien faire.

- Bon... Je vais aller le voir tout à l'heure, ça lui fera plaisir...

La matinée est enfin terminée et la belle ne sent plus ses jambes tellement elle a pédalé pour remonter toutes ces pentes... Elle s'affaire à prendre une petite brioche, la cale dans sa sacoche et part vers l'usine de chaussure sur son fidèle vélo retrouver son ami de toujours. Elle sait qu'il en pince un peu pour elle, mais malheureusement, ce n'est pas son cas... Elle adore ce garçon, comme elle adore Adrien, mais aucun n'arrive à faire chavirer son coeur... Quoi qu'avant, elle en pinçait complètement pour le beau blond !

Elle laisse son vélo sans pédaler la conduire jusqu'à l'arrière de l'usine où elle sait que si trouves Nino, occupé de pester parce que son café n'est plus aussi chaud...

- Râle un peu moins monsieur le cordonnier d'usine, tu uses ta langue pour pas grand chose

- Ma-Marinette !

- En chair et en robe, comment vas tu mon ami ?

Ils se font une accolade, le garçon heureux de voir son amie, ils savent que ce n'est pas une tenue à avoir, mais dans la tête de Marinette, ce garçon est comme son frère...

- Alors, comment ça se passe ?

- La routine écoute, j'ai pas beaucoup de pause, mais, au moins, je mange

- Et tu râles pour ton café ! Tiens, j'ai pensée à toi, j'crois que ça va te faire plaisir...

La demoiselle sort la brioche de sa sacoche et la donner au garçon.

- Et voilà, au sucre, comme tu les aimes

- Tu es vraiment trop gentille Marinette... Je te remercie, je te la payerai en revenant...

- C'est un cadeau Nino, tu ne vas pas me faire l'affront de me payer un cadeau ! 

Ils rient ensemble en s'asseyant sur les bancs improvisés, le garçon termine de manger ces tartines avant d'engloutir le dessert.

- Dis, t'as entendu la nouvelle ?

- Non, je suis ici depuis ce matin, alors les potins, c'est compliquer....

- Il y a une nouvelle troupe de théâtre qui va venir à Paris...

- Et tu veux y aller, mais le prix est excessif ?
- Pas tant que ça pour le prix et j'aurai aimé qu'on y aille ensemble avec Adrien, ça fait longtemps qu'on est plus sortie tout les trois...

Nino soupire un peu et la regarde en souriant.

- Je ne peux pas dire non à cette tête de chien battue... On ira dimanche après l'église si tu veux, je te laisse prévenir Adrien, regarder les heures et me dire quoi, que je sois prêt...

- Oh merci, merci Nino, t'es un amour !

- Je crois l'avoir compris depuis le temps oui...

La première d'un corsaire et d'une couturièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant