Sweet Candies [Chensung]

Chapitre 4

- Allô ? Chenle ? Qu'est ce qu'il y a ?

- J'me demandais, tu veux des donuts ? Y en a au marché.

- T'es au marché ?

- Ouaip, avec Doyoung-hyung.

- C'est pour ça que t'étais pas là quand je me suis levé...Euh sinon oui je veux bien des donuts. Je te rembourserai quand j'aurai trouvé de l'argent.

- Pas besoin.

- Ah. Merci pour cet élan de générosité. Et si par miracle tu pourrais aussi me léguer ta Tesla Model X un jour, ça me va.

- Rêve pas trop mec.

- J'aurai essayé. Bon, je vais prendre ma douche si je veux pas me prendre un coup de batte de baseball par Johnny-hyung.

- Bisous.

"Bisous" ? Chenle venait de dire "Bisous" à son meilleur-ami ? Depuis quand faisait-il ça ? D'habitude, il n'utilisait pas de mots doux envers Jisung. Alors pourquoi maintenant il l'avait fait ?

Peu importe. Il raccrocha, et informa son accompagnateur qu'il s'éloignait un peu du stand où ils patientaient, pour aller acheter des gâteaux :

- Hyung, Jisung veut que je lui prenne des donuts. C'est un peu plus loin, je reviens vite.

- Vas-y, mais fais attention aux filles qui te regardent du coin de l'œil depuis tout-à-l'heure. Et au pire, si elles t'agressent dis leur un truc en mode : "j'suis gay", ça marche presque tout le temps. Lui répondit Doyoung.

- Euh...D'accord... Le chinois était gêné, et ne savait pas comment réagir à ce conseil. C'était la première fois qu'on lui en donnait de ce genre, mais surtout la première fois que son aîné lui parlait des filles.

C'est vrai qu'en général, Dongyoung n'aimait pas trop quand les femmes s'approchaient de lui. Et le peu de fois où il avait suivi Johnny dans sa boîte de nuit, les jeunes filles célibataires qui s'étaient frottées à lui avaient suffi à le dégoûté d'avoir une relation avec qui que ce soit du sexe opposé.

L'adolescent avait fui la conversation aussi furtivement que possible, et le voilà désormais devant une étale de sucreries à en baver. Le vendeur, qui semblait être de sa génération, le remarqua et s'approcha de lui comme si il était sa nouvelle proie. Il lui fit son plus beau sourire et dit :

- Bonjour, jeune homme. Que désireriez-vous ? Les yeux du chinois se relevèrent instantanément.

- Euh...Je ne sais plus... Sa réponse était inaudible et incompréhensible. Et pour cause, en plus de chuchoter, il s'était mis à parler mandarin.

- Excusez moi ?

- Je suis désolé ! Je ne sais plus ce que je suis venu chercher...

- Vous venez de Chine ? Le marchand s'exprima lui aussi en mandarin, sous les yeux stupéfaits de son interlocuteur.

- Oui, de Shanghai, vous aussi ?

- Moi ? Oh non, je viens d'Allemagne.

- D'Allemagne ? Et est-ce que vous parlez coréen, mandarin et allemand ? Demanda Chenle, toujours plus surpris par sa nouvelle rencontre.

- Oui,je parle aussi couramment anglais, mais j'ai un peu de mal avec le coréen. C'est pour cela que je suis ici, je me sociabilise, et j'apprends la langue.

- Yang ! Une voix retentit, et l'attention du vendeur se posa sur un homme de petite taille. J'espère que tu tapes pas la discute en chintok, mais que tu présentes au client les pâtisseries ! Sinon tu vas le regretter ce soir !

- Non, Monsieur Moon. Je vous assure que je ne faisais que renseigner.

- Bien. Le patron, sûrement, laissa ledit Yang tranquille, et partit embêter une autre employée.

- Yang ? C'est votre nom ?

- Si vous voulez m'appeler comme ça vous pouvez, mais mon nom complet c'est Liu Yangyang.

- D'accord. Il partit dans ses pensées. Je me souviens de ce que je dois acheter !

- Dites-moi.

- Tous vos donuts s'il-vous-plaît. Répondit-il, avec un grand sourire.

- Tous nos donuts ?! Vous êtes sûr ?

- Oui, j'ai un ami qui aime beaucoup ça et mes autres potes risquent de vouloir lui en piquer, donc si je prends tout, je peux faire plaisir à tout le monde.

- Et bien d'accord, vous êtes très généreux, vos amis ont de la chance de vous avoir. Mais, sans vouloir vous offenser, avez-vous l'argent pour payer ?

- Oui, ne vous inquiétez pas. Yangyang commença à récupérer tout les donuts qu'il voyait. Au fait, ça me dérange un peu que vous me vouvoyez, j'ai pas l'air si vieux, non ?

- Non, je vous assure ! Vous faites pas plus de 15 ans en réalité, peut-être 16 ou 17 à la limite. Mais on m'a appris à vouvoyer les clients, peu importe l'âge.

- Vous pourriez faire une exception pour moi et essayer de me tutoyer ? Il lui fit une "bouille de chiot", comme Johnny se plaisait à lui répéter, et l'allemand se résigna :

- D'accord, mais seulement si vous me donnez votre prénom, et si vous arrivez à deviner mon âge exact. Il mit encore quelques gâteaux dans une boîte et en ouvrit une autre.

- Je dirais...19 ans. Juste comme ça. Et je m'appelle Chenle.

- Comment c'est possible ?!

- J'ai bon ?! L'employé lui adressa un léger hochement de tête. Yes ! Dites, je peux vous tutoyer ?

- Bien sûr. Il attrapa un énorme sac et le tendit au chinois. Et voilà pour toi, Chenle, c'est tout les donuts qu'il nous restait.

- Merci. Je te dois combien ?

- Euh...Laisse moi calculer...224 euros ?! Tu vas vraiment dépenser tout cet argent en pâtisseries ?

- Pourquoi pas. Il lui tendit des billets, 250 euros pour être exact. Garde la monnaie, c'est pas ce qui me manque le plus.

- Bah...Non, c'est ton argent quand même. Il commença à chercher des pièces dans sa caisse, mais son nouvel ami s'éloignait lentement du stand dans lequel il travaillait :

- À la prochaine, Yang.

- Ouais, en espérant te revoir bientôt...

"Ça fait du bien de rencontrer de gens de temps en temps."

"Comment ça se fait qu'un gosse se balade avec autant de thune dans sa poche ?"