Chapitre 5

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- Salut Yang ! L'interpellé releva la tête de son étalage, et observa, confus, le chinois qui se tenait devant lui.

- Encore toi ? T'as déjà fini les donuts de l'autre jour ?

- Ouais, mais faut dire qu'on m'a bien aidé. Et volé aussi. Cela fit rire doucement l'allemand.

- J'imagine. Tu veux quelque chose, ou t'es juste venu pour discuter ? Tout nos chaussons aux pommes peut-être ?

- Non, mais Jisung m'a dit que vos donuts étaient délicieux, et que dès que je revenais, il fallait que je lui prenne pleins de gyeongdan. Donc me voilà.

- Jisung ? C'est qui Jisung ?

- Mon meilleur ami qui fait que bouffer de sa journée, mais qui reste fin comme un bâton.

- D'accord...Mais tu es son esclave, son majordome, ou comment ça se passe ?

- Non, je suis juste son ami. Pourquoi ?

- Bah, j'me disais juste que si Jisung était un humain comme les autres, il pourrait se déplacer lui-même pour acheter ses gyeongdan. Non ? Yangyang sourit à sa propre remarque. Il s'imaginait Jisung dans un canapé, en train de pleurer pour qu'on lui apporte ses gâteaux.

- Oui, c'est vrai. Mais tu as dit toi-même que j'étais quelqu'un de généreux, et je veux faire plaisir à mon Jisungie.

Le vendeur eut un petit rictus moqueur qu'il s'efforça de dissimuler.

La manière dont Chenle parlait de lui, en lui donnant des surnoms, en voulant le rendre heureux.

La manière dont Chenle semblait revendiquer Jisung comme étant sien, en ajoutant ce "mon" devant son nom.

Tout était si mignon. Tout portait à croire que le chinois appréciait le coréen plus qu'il ne le disait. Tout laissait penser qu'il ne le voyait pas seulement comme un ami.

- Okay. T'en veux combien ?

- Disons...Cinquante ?

- Tu sais que c'est un peu cher quand même ?

- Oui. C'est cher pour les gens. Mais moi ça m'importe peu. Et puis, tu sais ce qu'on dit : quand on aime, on ne compte pas.

- J'ai du mal à comprendre là. Tu aimes les gyeongdan ou Jisung ? Il lui sourit franchement.

- J-J'aime les deux...Non ! J'aime les gyeongdan ! C'est pas ce que tu crois... Il baissa la tête, rouge de honte, mais la releva pour regarder son interlocuteur, qui rigolait.

- C'est mignon comme tout. Tu veux offrir des pâtisseries pour montrer ton amour à ton petit-copain ?

- C'est pas mon petit-copain, juste un pote.

- Mais t'aimerais bien qu'il le soit, n'est-ce pas ?

- Tais-toi et donne moi mes gyeongdan.

- Oui, chef ! Yangyang s'activa à rassembler tout les gâteaux à base de farine de riz.

Le chinois, quant à lui, aperçut le gérant du stand dans lequel son ami travaillait et une question lui vint à l'esprit :

- Au fait, ton patron il t'a pas engueulé l'autre jour ?

- Non ! Figure-toi qu'il m'a même félicité parce que, d'après lui, ma sympathie attire les clients, et ils dépensent plus. Du coup il m'a dit que j'aurais sûrement droit à une prime si je continue de bien faire mon boulot.

- C'est génial ! Mais tellement qu'il est content de te voir discuter avec moi, qu'il en devient flippant : il nous fixe depuis tout-à-l'heure en souriant moi ça me fout les chocottes.

- Ne le regarde pas, conseil d'ami.


Le rire si caractéristique de Chenle résonna faiblement dans la rue du marché, attirant les regards de certains passants, et il se retourna brusquement, découvrant qui l'avait agressé en le chatouillant. C'était un jeune homme, filiforme, et assez grand.

- Lee !

- Zhong !

- Euh...Bonjour ? Le vendeur était en état de perdition complet. Pourquoi s'appelaient-ils par leurs noms de famille ?

- Bonjour. Le nouvel arrivant lui répondit calmement, et se tourna en direction de son camarade. Tu fais quoi ici, Zhong ?

- Ça se voit pas ? J'achète des trucs, le principe d'un marché quoi. Et toi, tu fous quoi ?

- J'achète des trucs, j'vais pas me balader dans un marché juste pour avoir les tympans défoncés à cause de tes putains de cris de dauphins.

- Chenle, tes gyeongdan.

- Merci Yang, combien ça va me coûter ?

- Tu me présentes pas ? Demanda ledit Lee.

- Oui. Eunsang, voici Yangyang, mon allemand préféré. Yangyang, voici Eunsang, un mec. Eunsang lui donna un léger coup de pied dans le tibia.

- J'suis pas juste "un mec", j'suis ton confident.

- Mais oui, c'est cela.

- En parlant de confident, quelque chose qui n'a rien à voir : t'as une carte bleue ? On accepte plus les billets parce que ça fait plusieurs fois qu'on essaye de nous voler.

- Euh oui...Tiens. Fais le sans-contact, j'te fais confiance. Il hocha la tête et procéda à la transaction. Il rendu sa carte au chinois et lui fit passer au même moment les boîtes de pâtisseries.

- Merci d'être revenu, et n'hésite pas à continuer de te goinfrer chaque semaines.

- Salut !


Les deux lycéens tournèrent les talons et Eunsang engagea la conversation :

- Pourquoi t'achètes autant ? Tu vas jamais réussir à tout bouffer sans faire une indigestion.

- C'est pas pour moi imbécile, c'est Jisung qui raffole de ces machins.

- À propos de lui, tu lui diras quand ?

- Jamais.

- Hum...Tu sais, le jour où il se barrera, tu vas te sentir con, mais alors vraiment.

- Pourquoi il se barrerait ?

- Parce qu'il se sera trouvé un compagnon, ou une compagne, et que se sera pas toi.

Sweet Candies [Chensung]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant