Kiss My Ass // SaTzu

Chapitre 45

Les années ont défilé depuis ce jour. Depuis le jour où nous avions séché les cours. Personnellement, je ne pensais pas que notre histoire allait durer si longtemps. Je pensais vraiment que c'était une amourette de lycée plutôt qu'une réelle histoire d'amour qui naîtrait entre nous. En quinze ans, tellement de choses se sont déroulées ; combien de fois nous nous sommes déchirées pour mieux nous retrouver ?! Des centaines voire même des milliers de fois et pourtant l'amour règne encore. J'espère vraiment pouvoir continuer de partager ma vie à ses côtés, continuer de vivre des moments improbables près de ses bras. Il y a tellement de bons souvenirs qui seront gravés à tout jamais dans ma mémoire. D'ailleurs, cela me fait penser que Sana avait gravé sur les tables au lycée qu'elle m'aimait. Oui, elle s'ennuyait beaucoup. Maintenant, c'est assez différent, elle ne grave plus son amour pour moi. À présent, elle embrasse simplement l'alliance qui orne mon doigt. Elle l'embrasse tous les jours, me rappelant que je suis sa femme. D'ailleurs, notre mariage fut un jour merveilleux comme la plupart des jours passés à ses côtés finalement. Je ne sais pas quel est le meilleur d'entre eux car pour moi, ils le sont tous.

C'est un tasse entre les mains observant l'extérieur à travers le verre, que je me remémore notre beau palmarès de souvenirs. Je suis seule dans notre demeure, ma femme étant en train de travailler ou de boire avec ses collègues comme elle le fait souvent. Je soupire à cette pensée... Un pensée qui me rappelle à quel point je la déteste quand elle a un verre d'alcool entre les mains.

Pas plus tard que la semaine dernière, j'étais seule à la maison comme aujourd'hui. Je l'attendais comme la plupart des soirs. Je me souviens d'avoir passé la soirée le cul dans le canapé à regarder la télé, pendant qu'elle buvait avec ses collègues. J'ai reçu un appel de ma femme très tard, elle me demandait de venir la chercher. Elle n'arrivait même pas à faire une phrase correcte, franchement, elle me dépite. Après être partie la chercher, je l'ai traînée sur mon épaule jusqu'au salon.

Moi(la lâche sur le canapé)

Sana(ses bras autour de mon cou essaye de m'embrasser)

Moi(la repousse): Laisse-moi !

Sana(se lève, s'agrippant à moi pour garder l'équilibre)

Moi(enlève ses mains de mon corps)

Sana(se colle contre moi): J'ai envie de toi !

Moi(la pousse): Tu dors ici, n'essaye même pas de venir dans la chambre !

Sana(retire son haut et saisit ma taille)

Moi(me retire de son emprise et m'éloigne d'elle): Combien de fois dois-je te le dire ?!

Sana(tangue) Viens !

Moi(dans les escaliers): T'es pitoyable dans cet état !

Sana(tombe par terre et rampe)

J'étais partie lui chercher une couverture avant de le lui lancer dans la gueule.

Moi: C'est toujours pareil avec toi !

Elle était étalée sur le sol à deux doigts de partir dans un profond sommeil. J'aurais beau lui répéter des milliers de fois que je n'aime vraiment pas la retrouver dans cet état et encore moins aller la chercher, elle continue toujours.

Moi(soupire)

J'allais partir m'allonger sur le lit mais mon portable bipa.

Moi: Putain, fait chier !

J'avais rassemblé mes affaires mais au lieu de partir à toute vitesse, j'avais pris le temps de laisser la guignole qui me sert de femme dormir sur quelque chose de plus confortable que le sol.

Moi(la couvre et caresse son visage)

Sana(dort)

Moi(l'observe): Plus de 30 piges et toujours une gamine. (embrasse son front) Repose-toi bien, pouffiasse !

Je suis partie lui laissant seulement un baiser sur le front avant de partir en urgence au boulot. J'étais épuisée par mon job, enchaîner les opérations de 8h laisse mon corps dans un sale état ; les seuls moments où j'aimerais me reposer, je dois m'occuper de l'autre folle.
Je n'ai pu rentrer à la maison que le lendemain en fin d'après-midi. Autant dire que mon âme venait de quitter mon corps.

Moi(m'écroule dans le canapé)

Sana(arrive avec un paquet de gâteau): Comme tu es rentrée, je t'ai apporté ça.

Moi(attrape les gâteaux et commence à en manger): Merci. Tu bosses pas aujourd'hui ?

Sana: Bah non...

Moi: J'aurais préféré pouvoir rester seule !

Sana(s'assoit à côté de moi): Je voulais m'excuser pour hier, je suis désolée...

Moi: Tu peux t'excuser encore et encore mais tu bois toujours plus. Tu sais très bien que j'ai autre chose à faire que de m'occuper de toi !

Sana: Désolée...

Moi: Je vais dormir alors fous-moi la paix.

Sana: Je voulais que l'on sorte ce soir...

Moi: Tu crois vraiment que c'est le moment ?!

Sana: Mais...

Moi: Tu ne fais pas l'effort de passer les soirées avec moi alors tu peux toujours courir pour que l'on sorte ce soir.

Sana: Je...

Moi(lui lance son paquet de gâteau dans la tête): J'ai changé d'avis, reprends ta merde, j'en veux pas ! Maintenant, laisse-moi mourir !

Je suis partie dormir alors qu'elle soupirait. Le même scénario se répète en boucle lorsqu'elle décide de rester au resto pour boire avec les autres serveurs. Et, la fin est bien évidemment toujours la même.
Après mon long repos, je suis allée sous la douche après avoir observer la silhouette se cachant sous les draps. Puis, je me suis dirigée dans le salon en sous-vêtements après. Comme à chaque fois, je traîne sur le canapé, attendant que ma femme se réveille. Quand elle se lève, elle m'évite pensant que c'est la meilleure solution. Seulement, ça m'énerve plus qu'autre chose. Je finis toujours par aller la voir plutôt violemment.

Moi(plaque Sana contre la table): Tu pourrais au moins me regarder quand tu descends !

Sana(déglutit): Euh...

Moi(monte sur la table): Arrête de m'éviter ! Tu m'énerves !

Sana(passe ses doigts sur le bas de mon dos)

Moi: J'ai besoin de décompresser, tu penses pouvoir m'aider ?

Sana(sourit): Bien sûr !

Moi(retire mon soutien-gorge): Je te laisse faire !

Sana(se relève et m'embrasse)

C'en est suivie d'une danse intense au milieu du salon pour achever nos petits conflits. Combien de fois, le salon fut souillé par nos envies ? Cela n'est qu'une infime partie de tous les souvenirs qu'elle et moi partageons.