I

863 72 22
                                    


       "𝕷𝖊 𝖙𝖗𝖆𝖛𝖆𝖎𝖑 𝖊𝖑𝖔𝖎𝖌𝖓𝖊 𝖉𝖊 𝖓𝖔𝖚𝖘 𝖙𝖗𝖔𝖎𝖘 𝖌𝖗𝖆𝖓𝖉𝖘 𝖒𝖆𝖚𝖝 : 𝖑'𝖊𝖓𝖓𝖚𝖎, 𝖑𝖊 𝖛𝖎𝖈𝖊 𝖊𝖙 𝖑𝖊 𝖇𝖊𝖘𝖔𝖎𝖓."
𝔙𝔬𝔩𝔱𝔞𝔦𝔯𝔢.


Quelle vaste blague.
"Une citation par jour."
Cette application était vraiment naze, à y repenser.
J'observais le ciel, une cigarette finement placée entre mes lèvres gercées. Ce Voltaire aurait bien eu besoin d'une leçon d'autonomie. Dans ce vaste monde au regard creux, mes maux me courraient après comme la peste noire l'eu fait aux paysans des années auparavant. J'arpentais les rues étrangement dynamiques de Chūō-ku, l'âme à l'abandon. Tirant lascivement sur le bâtonnet blanc, je reniflais l'air abrupte et la forte odeur de poisson qui envahissaient les lieux. Chaque lampion, chaque lampadaire ne m'apportaient qu'une douce mélancolie dont je me serais bien passé. Dans mon malheur, la montre au rabais qui ornait mon poignet me fit râler que plus fort. J'étais en retard. 

Je bousculais deux, trois passants, dont le souffle intempestifs me fit rougir. Il faisait chaud, si bien qu'un léger voile de transpiration marquait désormais mon front. 


- Hé, attention où vous allez !


Je m'excusais d'une main avant de pourfendre le trottoir d'une allure peu soutenue, mes poumons déchirant mon corps aminci par le manque de fond. M'appuyant lourdement sur l'abri-bus, je soufflais bruyamment, stressée. 

Mon patron allait certainement me virer à cette allure. C'était la troisième fois en deux mois que j'étais autant à la bourre et pour une fois ma colocataire n'y était pour rien. J'avais tout simplement omis de vérifier constamment l'heure lors de notre repas du soir, que nous avions prit à l'appartement de Kyo-kun, son petit ami du moment.



- T'aurais une clope ? 



Mon interlocuteur semblait ivre, et malgré ma mine dépitée, celui-ci se rapprocha toujours plus près, son haleine affreuse à deux doigt de me faire tourner de l'œil. 


- Non.


Heureusement, le bus arriva, ce qui me permit de m'échapper sous la vague d'insultes dont je me serais bien passée. Comme à mon habitude, j'entrepris de m'asseoir au fond du véhicule, reposant ma tête sur la vitre sale. Je connaissais le chemin par cœur, le magasin de Nihonbashi et ses murs gris, la station de métro Kyobashi où traînaient les gamins de la Japanese language school, pour finir par le théâtre de Shinbashi Enbujo. A quelques mètres, un bar lounge anonymement fréquenté par la mafia ou délibérément choisi par les hommes d'affaires du quartier de Ginza . Mon lieux de travail. J'inspirais l'air pollué une dernière fois avant de pousser la porte battante pour me retrouver dans une ambiance atypique et détendue. 



- Tu es en retard. 

Big in Japan - Levi x OC (modern)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant