IV

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"𝑳'𝒆𝒙𝒑𝒆́𝒓𝒊𝒆𝒏𝒄𝒆 𝒑𝒓𝒐𝒖𝒗𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒄𝒆𝒍𝒖𝒊 𝒒𝒖𝒊 𝒏'𝒂 𝒋𝒂𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒄𝒐𝒏𝒇𝒊𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒆𝒏 𝒑𝒆𝒓𝒔𝒐𝒏𝒏𝒆 𝒏𝒆 𝒔𝒆𝒓𝒂 𝒋𝒂𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒅𝒆́𝒄̧𝒖." 

𝑳𝒆́𝒐𝒏𝒂𝒓𝒅 𝑫𝒆 𝑽𝒊𝒏𝒄𝒊




- Tu penses qu'il faut appeler un plombier ? 


Yüna scanda, assez fort pour que sa voix traverse la pièce et m'atteigne malgré le son infernal de l'aspirateur qu'elle s'accoutumait à passer partout dans notre petit appartement.  Pour ma part, je retenais tant bien que mal la fuite d'eau poisseuse qui m'aspergeait par jet au moindre faux mouvement. Cette journée avait commencé ce matin par un appel froid du propriétaire qui réclamait son loyer, pour finir sur l'explosion du robinet alors que je faisais tranquillement la vaisselle. Depuis une trentaine de minutes, j'appuyais sans grande conviction sur la vis manquante pour retenir un raz de marré dans notre pauvre logement déjà bien assez insalubre. 


- On a pas les moyens Yü ! Appel Kyo-kun ! 

- Hein ? 

- Kyo-kun ! Appel le ! Hurlais-je.



Sans la présence d'esprit d'arrêter l'aspirateur, Yüna sortit son téléphone et s'échappa sous mes grognements dans sa chambre. Je pris un temps pour m'accommoder de la situation. Le bruit sourd de l'appareil ménager me donnait une migraine. J'étais coincée et trempée, le bras endoloris à appuyer sur un tuyau du seizième siècle qui de toute évidence ne pourrait pas si facilement être réparée, pour couronner le tout, nous n'avions pas de quoi payer le loyer maintenant. 

Alors que je repensais brièvement à la journée angoissante qui m'attendait le lendemain, soit la rencontre avec Shaun, le petit d'Hange, Kyo-kun débarqua frénétiquement dans la pièce un quart d'heure plus tard. Surprise de sa rapidité légendaire, j'appris qu'il était déjà en route pour retrouver Yüna, qui actuellement, se contentait d'observer la scène penaude. 



- Lâche surtout pas Avi, il faut que je regarde ça.



Kyo-kun savait à peu près tout faire. Il était gentil, serviable et malin. Yüna avait le mérite d'avoir un petit ami doux et tendre, qui ne rechignait pas quant à son travail assez particulier, qu'elle prétendait aimer bien que je n'y croyais pas. La main habile, il remplaça la mienne pour contenir l'eau froide qui menaçait de s'évader dans notre pièce à vivre. 



- C'est moche. Il fit, inquiet. Vous avez des outils ?

- Mh, non. Lâcha Yüna. 

- Je peux rien faire sans, j'ai rien chez moi. Il faut qu'une de vous aille à Tsuki-shima au magasin d'outillage. En attendant je vais essayer de faire une bricole pour que ça tienne. 




Le regard de ma colocataire était sans précédent, c'était pour ma pomme. Râlant ouvertement sur cette journée médiocre dont je me serais bien passé, j'attrapais brièvement mon sac à main avant de m'enfuir sous un claquement de porte sec que j'espérais représentatif de mon humeur.  Le soleil me brûlait la peau et apaisait un tant soit peu mon impatience grandissante quand à cette vie inlassablement pénible. Rien allait. J'avais cet étau menaçant au creux de ma poitrine constamment. Quand ce n'était pas le four qui lâchait, c'était la plomberie. Quand ce n'était pas un appel de ma mère dont je me passerais bien, c'était le loyer. Il y avait toujours un bug dans la matrice, toujours une tâche noir qui parsemait mes horizons comme si la paix dont je rêvais ne me serai à jamais inaccessible. 

Big in Japan - Levi x OC (modern)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant