Sous le masque. (BTS Fiction) [Acte I Terminé - En Réécriture.]

Chapitre Vingt-et-Un: Rendez-vous avec la vérité. (1/2)

PDV Jungkook:

Je revins à moi, la gorge en feu et sans aucune idée de l'endroit où je me trouvais. Je n'étais visiblement plus dans la salle de classe désaffectée, où l'un de mes plus proches amis avait tenté de m'assassiner. Sans ouvrir les yeux, je sentais que je n'étais pas seul. L'odeur qui flottait jusqu'à mes narines n'était plus celui du sang, ou du bois ancien fraîchement brisé. En fournissant un effort qui me parut comparable à un lever d'haltère, je levai mes paupières de moitié. Autour de moi étaient rivés les regards de Yoongi et de Nayeon. Prudemment, je me redressai, une main sur ma trachée aussi douloureuse que si on l'avait emplie de verre pilé. Le voile noir qui m'avait été familier avant mon évanouissement se replaçait de nouveau sur mes yeux. Je dus employer une énergie considérable pour ne pas défaillir une fois de plus.

Yoongi s'assit à mes côtés; l'affaissement de ce qui se trouvait sous moi me fit comprendre où je me trouvais: à demi-assis sur un lit, à l'infirmerie du lycée.

"Hey Jungkook, ne fais pas trop d'efforts et reste allongé, soupira-t-il en me repoussant avec douceur contre l'oreiller. Avant que tu ne demandes, ça fait à peu près une heure qu'on veille sur toi."

Il avait effectivement anticipé ma question. De toute manière, je n'étais pas sûr de pouvoir produire un son cohérent, étant donné l'état de ma gorge. Une voix féminine qui fulminait en arrière plan me fit tourner la tête. Kaotsun, qui, comme d'habitude ne pouvait tenir en place plus de deux minutes, ronchonnait en regardant l'écran de son portable.

"Connerie de bahut où y a pas de réseau partout. Dès que le lapin est réveillé, j'me casse et j'appelle--

-Hm-hm. Je... Je suis réveillé. Je crois, réussis-je à croisser entre deux quintes de toux.

-Espèce d'abruti! Ça va pas la tête de rester dans les vapes aussi longtemps? Y en a qui se font du mouron - et je parle pas de moi."

Malgré son ton faussement détaché et ses vociférations, je décelai dans sa voix une pointe d'inquiétude. Je justifiai son emportement par un soulagement de ne pas avoir à organiser un enterrement. Nayeon, quant à elle, se tenait immobile sur un lit voisin et semblait encore un peu pâle. Vestige de sa perte de connaissance dans le maudit domaine de Hoseok. Je pris une nouvelle fois la parole en faisant fi de la brûlure de l'air passant dans ma trachée à chaque souffle inspiré ou expiré.

"Nayeon, comment tu te sens? Est-ce que Hoseok t'a fait mal quelque part? Je te jure que je vais avoir une bonne discussion avec cette enflu-

-Reste tranquille."

L'ordre de Kaotsun était clair et sans appel. Elle s'était arrêtée près d'un rideau d'un bleu délavé, utilisé pour séparer les lits et pour créer une intimité fictive entre les patients. Elle me toisait, un index posé sur ses lèvres. Lorsqu'elle tira le tissu pastel, je m'aperçus qu'il était ici. A quelques mètres de nous, immobilisé sur son lit par d'épaisses sangles et l'air hagard, Hoseok fixait au plafond quelque chose que nous ne pouvions voir. Blondie referma le rideau, isolant de nouveau Hoseok dans sa prison virtuelle. Nayeon n'avait même pas daigné me répondre, murée elle aussi dans le silence.

-Maintenant que t'es d'attaque, j'me tire. Je dois appeler les flics et y a aucun réseau dans cette foutue pièce.

-N'appelez pas la police mademoiselle."

Cette voix sévère, je ne la connaissais que trop bien. Le proviseur, à la stature imposante, se tenait dans l'encadrement de la porte de l'infirmerie, les bras croisés. Kaotsun bondit vers lui, l'air furibond.

"-Vous n'êtes pas sérieux j'espère? Bordel, mais regardez Nayeon, regardez l'autre crétin de Jungkook! Ce malade mental ne mérite pas de rester en liberté!