« Naël ! Mon petit cœur !
Cette voix n'est pas la voix de Flew. Et de toute façon, ça ne peut pas être Flew puisque Flew Brambles est... Morte.
- Oh. Salut, Camille.
Je ne vois pas vraiment pourquoi Camille m'appelle « son petit cœur » alors que nous ne sommes même pas proches, mais bon. Je ne vais pas la blâmer d'être un peu familière.
- Naël-chou...
Et sans me prévenir de quoi que ce soit, Camille Ernest me serre dans ses bras.
- C-Camille ?..., demande-je, mal à l'aise.
- Je suis désolée, Naël... Vraiment désolée...
- « Désolée » ? De quoi ?
- Pour Flew... Elle était imprévisible, pas vrai ?... Je suis sûre que ce n'était pas de ta faute, Naël... Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux venir me parler. Vous étiez vraiment un très beau couple, tous les deux...
- Ne parle pas d'elle au passé., rétorque-je sèchement.
Et me rendant compte de la dureté de mes mots, je les adoucis en ajoutant :
- S'il te plaît.
Elle me serre un peu plus fort, et son étreinte m'est désagréable. Je déteste les contacts physiques. J'ai toujours été comme ça. Et j'ai perdu la seule personne que j'ai autorisé à toucher mon corps. Flew était pleine d'épines. Mais comme une rose, elle savait montrer ses pétales à ceux qu'elle appréciait. Et les pétales de Flew formaient vraiment la fleur la plus inestimable que le monde n'ait jamais porté.
- Pardon, je suis désolée. Est-ce que tu sais s'il va y avoir un enterrement ? »
« Je hais les enterrements.
- Il n'y a pas grand chose que tu ne hais pas, pour leur défense.
- C'est vrai. Mais les enterrements ne servent à rien. Les gens disent qu'ils rendent hommage au mort. Mais c'est faux. Ils ne pleurent pas le mort, mais la personne quand elle était vivante. En plus, tout le monde y est hypocrite. Ils disent tous qu'ils adoraient de tout leur cœur le défunt, alors qu'en vérité personne n'en avait rien à foutre. Il n'y a pas plus hypocrite et inutile qu'un enterrement.
- C'est une façon de dire au revoir, j'imagine. Je pense que ça conforte les gens de savoir qu'ils ont offert une belle cérémonie à la personne qu'ils aimaient.
- La personne est morte, Naël. Ça ne lui fait plus ni chaud ni froid que l'on boive du champagne ou du jus d'orange. Ça n'a plus aucune importance. Les enterrements, c'est pour les putains de vivants. Parce qu'ils sont tellement égoïstes qu'ils organisent une fête dans le but de pleurer.
- Pour être tout à fait honnête, je n'aime pas particulièrement les enterrements. Mais je crois qu'on doit les respecter. Ça aide certaines personnes, sinon on n'en ferait plus.
- Tu te trompes. On fête toujours la Chandeleur, alors que ça ne sert à rien à part bouffer des crêpes. C'est juste une tradition trop ancrée pour qu'on la déracine. Alors même si ça fait chier tout le monde plus qu'autre chose, on continue de faire des enterrements parce que ce serait trop cruel d'arrêter.
- Si tu le dis...
- Et puis, les gens pensent qu'il faut impérativement pleurer les morts. Mais je pense que les morts, qui n'ont pas fait exprès de mourir, ne veulent pas que les gens qu'ils aiment soient tristes par leur faute.
- Et s'ils se sont suicidés ? C'était de leur faute, si les gens sont tristes.
- On ne se suicide pas quand on a plein de gens qui nous aiment, Naël. Sauf si on vit vraiment un truc très difficile.
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f l e w
Teen FictionFlew est libre. Libre comme l'air, comme un oiseau errant, cherchant sa place dans ce monde erroné. Tellement erroné que pour s'en échapper, Flew s'est envolée. Mais en faisant ce choix, elle a répandu ses épines tout autour d'elle. Et la plus gros...