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6 - Flew

« Naël... Naël, mon amour...

Je suis désolée... J'espère que tu comprends...

Je sais que tu vas me dire que je n'avais aucune raison de faire ce que j'ai fait, P'tite bite. Je m'en excuse.

Mais je n'en pouvais plus.

Je t'ai aimé. Je t'ai aimé, et je t'aime de tout mon cœur. Tu es la chose la plus importante, précieuse et inestimable à mes yeux, même si je ne te l'ai pas souvent dit.

Tu dois comprendre que je suis une fille forte, en apparence. Parler de mon mal-être ne fait pas partie de mes habitudes. Alors me confier et avouer que je ne suis pas cette guerrière que tout le monde admire... C'était impensable pour moi.

Dernièrement, j'ai eu des cauchemars. C'était mon père, ce salaud. Il criait, battait ma mère et vociférait des saloperies à tout bout de champ. Ça a commencé doucement, puis j'ai eu des paralysies, et des apnées du sommeil. Je sais que tu n'en as jamais eu, mais c'est probablement la sensation la plus désagréable que je n'ai jamais ressenti, Naël d'amour.

Mais ce n'était pas fini. J'ai commencé à entendre sa voix, comme des hallucinations. Puis à le voir lorsqu'il n'était pas là. Je suis terrifiée, Naël. Je ne veux plus jamais le voir.

Je n'arrive plus à distinguer la réalité de mes hallucinations. Es-tu réel ? Ou es-tu simplement un tour que mon esprit me joue ? Suis-je en train d'écrire ou est-ce que mon poignet bouge tout seul ?

Je devrais consulter, je le sais. Mais je n'ai pas le courage d'affronter une thérapie pour le moment. Je suis faible, tu sais. Je dois arrêter tout ça maintenant.

Mais je tiens à te remercier, mon cœur. Toi, Naël Ulysse Abraham. Depuis que nous avons trois ans, nous passons nos journées ensemble, inséparables. Depuis que nous avons six ans, nous sommes « namoureux ». Et peu importe ce qui nous arrive, je sais que ce lien est plus fort que tout sur Terre.

Je t'aime, Naël Abraham. C'est pourquoi tu dois comprendre que j'ai besoin d'arrêter. Que je n'ai pas le choix, et que j'ai réfléchi. Je dois mourir, même si c'est difficile. Les voix me suivent, elles me disent que je suis une merde sans valeur, et je ne peux plus vivre comme ça.

Dans ma vie, tu es la seule chose qui va me manquer. N'oublie pas d'aller voir l'océan pour moi, P'tite bite, et pense à moi à chaque fois que tu verras un cheval sauvage. Notre histoire d'amour était la plus belle qui n'ait jamais existé, pas vrai ?

Pardonne-moi, et va de l'avant. Je ne mérite pas tes précieuses larmes, Naël, alors je t'en prie. Ne m'en veux pas. Je n'ai pas le choix.

Je suis désolée de m'être tuée.

Je t'aime, jusqu'à la planète Saturne.

La « traînée » du lycée qui t'est fidèle depuis nos six ans,
Allie Divin. »