Une coupe en trop?

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Je pris soin de bien m'habiller pour cette soirée qui me tenait à cœur, c'est pourquoi j'optais pour une longue robe dorée, descendant jusque mes chevilles, avec un dos nu jusque mon bas du dos. Je m'attarde sur mes yeux plus que sur mes lèvres, pour donner à mon regard une touche d'animosité, d'une femme qui se bat pour une cause qui lui tient à cœur. Parce que oui, c'est peut-être Paul qui est à l'origine de ce don ce soir, mais c'est en grande partie pourquoi j'ai tant de respect pour cet homme, qui est toujours prêt à donner aux autres sans attendre en retour. Il est généreux, et compatissant. Deux qualités qui je l'accorde, ne se distinguent pas aux premiers abords mais si vous apprenez à le connaître, vous seriez surpris d'un bon nombre de choses croyez-moi.

C'est ainsi que mon taxi me dépose devant chez lui, je sonne et la porte s'ouvre quelques secondes plus tard devant un homme parfaitement vêtu dans son costard taillé à la perfection. Je lève mon regard vers son visage qui semble rempli d'admiration pour moi autant que j'en ai pour lui.

Il me prend par la taille et me dirige vers le taxi. Une fois installée, et le moteur démarré, il pose sa main sur ma cuisse déjà moite. De son autre main, il vient caresser mon menton jusqu'à lever ma tête vers ses yeux émeraudes. Mon souffle se fait de plus en plus court et il vient me baiser le cou, doucement, sa langue montant légèrement le long de mon lobe d'oreille. Un léger gémissement sort de ma bouche lorsqu'il vient couvrir celle-ci avec sa main, et de l'autre il descend le long de ma cuisse. Il vient chatouiller mon point sensible, mon désir ne cessant d'accroître lorsqu'il s'arrête au moment-même ou j'allais jouir. Je le regarde avec incompréhension et frustration lorsque le taxi s'arrêta quelques mètres plus loin, nous signalant que nous étions arrivés.

La soirée n'avait même pas commencé que j'avais déjà envie d'en finir. Est-ce vraiment la frustration qui me fait dire une telle horreur d'une soirée pourtant si charitable?

Mon dieu, je dois faire une cure. Une cure de Paul.

"Elsa, tu viens?", me coupe Paul dans mes pensées, qui semble m'attendre depuis quelques secondes en me tendant sa main.

"Euh oui, bien sûr, j'arrive."

Nous arrivons dans une immense demeure remplie de personnes tout autant plus riches les unes que les autres, observation faite simplement par discernement, n'allait pas dire ce que je n'ai pas dis.

Je vois un serveur passé avec un plateau rempli de coupes de champagne, j'en prends deux à la volée, une pour moi et l'autre pour moi évidemment, et les vident d'un coup sec, car oui, je suis toujours aussi gênée et mal à l'aise avec ce genre de population.

Ceci étant fait, je me décontracte enfin et me décide à passer une bonne soirée. Je vois Paul au loin parler à des clients et des associés, j'en déduis qu'il est occupé, et m'en vais donc vers le buffet, qui lui sera toujours la pour moi. Je prends une assiette et décide de prendre tout ce qui me passe par la main lorsque je sens une main sur mon épaule. Je me retourne et fais face à Victor:

"Affamée donc?", rigole t-il regardant mon assiette remplie à ras-bord.

"Profitons de la bouffe gratuite non?", je lui réponds.

Wow... quelle élégance je fais. J'aurais mieux fais de me taire.

Je le vois rire, et décide de l'accompagner maladroitement quand Paul vient nous interrompre:

"Qu'est-ce qui vous fait autant rire?", sourit-il faussement.

"Cette Elsa est vraiment un délice Paul, tout simplement!", sourit à son tour Victor, sincèrement pour le coup, avant de s'en aller dire bonjour à des amis.

"Un délice donc?", il hausse un sourcil.

"Je t'en pris, tu sais comment il est!"

"Tu m'as l'air d'être plus au courant que moi sur ce point là."

Ce patronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant