Chapitre 8

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Une ombre se détache de l'obscurité de l'intérieur du manoir.

Inconsciemment je recule de quelques pas et me cogne contre le torse de mon père.
Il me repousse vers l'avant et lève un regard froid et mausatre sur l'ombre, lentement ses formes se font plus visibles au fur et à mesure que la chose se dirige vers la lumière extérieure.

Je vois un vieillard sortir de l'obscurité. Il est voûté à cause de son grand âge, et ses rides et ses cheveux gris-gris foncé trahissent que la fin se rapproche à grand pas.
Il paraît frêle et reclus, comme abandonné par tout le monde. Ses yeux oranges sont remplis de haine et de rancœur, il est plutôt petit et paraît pouvoir se briser à chaque instant.

Mais..... Il semble incapable d'éprouver autre chose... Il me fait peur...

-  Alors c'est vraiment une surprise de vous voir ici. ricana une voix rauque et éteinte.

La voix provenait du veil homme. Une grimace de joie malsaine lui tordait le visage.

-  La ferme ! On te laisse la gamine ! rétorque mon père.

-  Quel gentillesse de m'accorder un peu de temps avec ma petite fille. ironisa le vieux.

-  Tu la voulais, non ? Bah maintenant elle est à toi. En contrepartie tu nous loge pour la nuit. grogna mon bourreau.

-  D'accord, marché conclu. accepte mon soit-disant grand-père.
Entrez et plus vite que ça !

Mon père me pousse violemment vers l'entrée et je trébuche sur la marche du péron.

Putain !

Il peut pas être plus délicat ?!? Il m'énerve !

Je pénètre dans la demeure, des têtes empaillés de loups, de sanglier et bien d'autres aillant des expressions effrayantes sont suspendues dans le hall et le long de l'escalier central... Les murs sont en bois sombre et le sol d'une couleur pourpre ténébreuse. La demeure est éclairée par quelques chandeliers, mais malgré leur présence, il fait quand même très sombre à l'intérieur.
Franchement... dans quoi je me suis fourrée cette fois ?

Avec ses yeux oranges fixés sur moi, je m'avance un peu dans le hall, juste assez pour que mes parents puissent aussi entrer et donc que mon enculé de père ne me bouscule pas encore une fois.
Je me retourne pour voir l'expression de mes parents et donc savoir ce qu'ils pensent de cet endroit. Mon père a l'air dégouté et ma mère elle... Elle est impassible comme la plupart du temps...

Soudain une sorte de serre s'accroche à mon bras et je hurle comme je n'ai pas hurler depuis longtemps !

Je me retourne et reprend ma respiration... C'était que la main de mon "grand-père"... Un ricanement daigneux ce fit entendre...
Honteuse je baisse la tête et le batard ris de plus belle.
J'ose un petit coup d'œil sur mon "grand-père" et vois que ces yeux se sont adoucis et qu'il a l'ébauche d'un sourire au coin des lèvres.

Il est peut-être pas si méchant finalement ?

Il nous guide jusqu'à nos chambres, celle de mes ignobles parents se trouve en bas au fond du couloir qui mène aussi à la salle à manger. La mienne se situe au-dessus du deuxième étage c'est-à-dire dans le grenier mais étonnamment ce n'est ni sale ni humide ni sombre ni encombrée de bric à brac et en plus elle est IMMENSE !

Je ne mis attarde pas et descend rejoindre les autres.

Aucun bruit perturbe le silence pesant entre nous. Les deux hommes se fusillent mutuellement du regard.

Le vieillard lui lance un regard déterminé plein de mépris pour la personne qui me sert de père.

Vont-ils réussir à cohabiter ? Ou s'entretuer ?

La malédiction de l'ombre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant