Chapitre 1 : ma vie de merde

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« Depuis la révolte et le soulèvement du District 13 maintenant réduit en cendres, le Capitole de Panem a décidé de punir ses Districts de leur conduite et de leur rappeler qu'il sera toujours plus fort. Pour ce faire, un jeune homme et une jeune fille se feraient offrir en tant que « Tributs » durant une Moisson et se feraient massacrer dans un jeu où la seule règle est simple : tuer ou être tué ».

Je suis tirée du sommeil par les cris incessants de ma petite sœur. Cette sale mioche n'avait vraiment aucune pitié pour mon sommeil qui est déjà trop léger. Elle sait très bien que je ne dors pas, elle se jette sur mon corps frêle pour le câliner et éloigner son cauchemar de merde. Elle n'est pas la seule, nous faisons tous ce cauchemar, va falloir qu'elle se calme cette petite chieuse.

- C'était moi ! C'était moi ! crie-t-elle le visage inondé de larmes.

- Tu vas pas nous chier une pendule, je réplique. C'est ta première année Prim ton nom n'est inscrit qu'une fois, ça ne tombera pas sur toi !

C'est vrai en plus, je ne dis pas ça pour la rassurer, elle ne craint rien (du moins je le crois à ce moment-là hihi). Elle continue de brailler comme une truie, je lui ordonne de se taire sinon elle va réveiller notre vieille mère, qui dort à poings fermés à quelques mètres de nous. Nous partageons toutes notre chambre. Chambre qui nous sert de salon, de cuisine et de chiottes. Ma mère ressemble à une morte quand elle dort, ça me perturbait de la voir comme ça quand j'étais petite. Mais depuis que mon père est décédé, écrasé comme une mouche dans les mines du district, elle a des airs de cadavre dans son sommeil. Enfin, même en pleine journée aussi finalement...

En plein jour son corps sans vie ouvre les yeux tout simplement. Ma mère était belle avant, blonde aux yeux bleus, tout comme sa fille Primvert. Il y avait très peu de blondasses au District 12, la population recense plus de personnes ayant mon physique : brune, le teint olivâtre et la peau sur les os. Du moins dans le bouquin, dans le film je suis Jennifer Lawrence quand même, alors respect !

- Chante-moi une chanson Katniss, demande Prim en se rallongeant.

Oh mais qu'elle m'emmerde ! Mais cela dit, c'est toujours gratifiant de lui chanter une berceuse : elle finira par se rendormir.

- Baby ! Baby ! Ooooh !!

Elle est amoureuse de Justin Bieber, un sourire étire ses joues puis ses paupières se ferment à nouveau. Débarrassée de ce vilain canard, je m'extirpe du matelas et je me prépare dans le plus grand silence, j'ai toujours eu des pas de loup.

- Ou tu vas ? demande Prim.

- Occupe-toi de ton cul.

Un miaulement étouffé m'empêche de passer la porte. Buttercup, le chat de Prim, est un vieux matou dégueulasse qui me déteste de tout son être. C'est réciproque, je déteste cette sale bestiole. J'ai tenté vainement de le noyer lorsque Prim l'a ramené chez nous. Lorsque j'ai trop faim, je dois lutter fort pour ne pas lui enfoncer une pique dans le cul et le faire griller au-dessus d'un bon feu. Mon estomac gronde rien qu'à l'idée. La faim est une douleur imprévisible : nous avons appris depuis longtemps à la dominer, mais des fois elle nous cloue littéralement au sol.

- Toi tu vas finir à la casserole, je lui dis avant de rejoindre l'air frais du matin.

Il doit être près de 5h30. Je vais toujours chasser très tôt, pour ne pas éveiller les soupçons, bien que je ne doive pas être la seule braconnière du coin. Gale qui est un pro m'a tout enseigné. Heureusement qu'il est là ce con, ce serait encore plus dur de survivre sans lui. C'est grâce à lui que j'ai réussi à tenir le coup après le décès de mon premier partenaire de chasse : mon pauvre père, zigouillé comme une fourmi. Suite à sa disparition, je me suis résolue à garder ma famille pouilleuse en vie : je continuais de franchir les limites interdites et à massacrer les pauvres bêtes qui croisaient mon chemin. Au début je culpabilisais, surtout en tant que petite fille... aujourd'hui je m'en bats les couilles, ce sont eux ou moi.

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