Hunger Games PARODIE

Chapitre 2 : le pigeon moqueur

Mon cœur bat si vite que ma tête s'alourdit.

- Bien, avant de commencer j'ai une belle surprise pour vous ! Un petit film qui nous vient tout spécialement du Capitole !

La voix d'Effie Trinket était aussi exubérante que son apparence, nous annonçant ce film anti propagande comme si nous l'avions jamais vu. Ils le passent chaque année ces bâtards ! Depuis soixante-quatorze-ans bordel !

- La guerre, la terrible guerre !

La voix de Coriolanus Snow, grand président de Panem, retentit assez fort pour vous donner envie de vous boucher les oreilles. C'est repartit pour le même discours dégueulasse, ce n'est qu'un message du Capitole pour nous garder dans la peur, nous souvenir quelle est notre place : « Faites votre boulot, tuez-vous à la tâche si possible et envoyez vos gosses à la Moisson. Osez quoique ce soit et vous finirez comme le District 13 : en cendres ».

Effie Trinket, tête baissée, récite le discours comme s'il s'agissait de paroles saintes. Grosse pute.

- Oh oui j'adore ça ! dit-elle une fois le film terminé. À présent l'heure est venue de sélectionner le courageux jeune garçon et la courageuse jeune fille, pour représenter ce District pourri aux soixante-quatorzième Hunger Games ! Comme toujours, les dames d'abord...

Mon cœur bat tellement fort que j'en ai mal à la poitrine. Elle se dirige lentement vers la boule de verre se trouvant à sa gauche. Elle y plonge longuement sa main manucurée, scrutant chaque recoin, mélangeant par-ci par-là.

- Tu vas piocher oui ou non ?! crie quelqu'un dans la foule.

Dans un geste dramatique, elle choisit enfin un papier. Tout le monde cesse de respirer, ça y est, c'en est fini pour l'une d'entre nous. Après une petite chute due à ses talons de fille de joie, elle revient se tenir devant le micro. Nous avions tous trop peur pour avoir envie de se foutre de sa gueule.

- Hum hum...

Ce sont les secondes les plus longues de ma vie, accouche bordel. Elle prend une longue inspiration qui résonne dans tout le District.

Elle remet sa perruque en place.

Lisse son tailleur.

Se racle de nouveau la gorge.

- Tu vas le dire oui ou non ?! crie la même personne.

- Hum hum. Primvert Everdeen !

Bien que la foule ne pouvait pas être plus silencieuse, un véritable malaise s'installe. Les adultes se raidissent, ce n'était jamais apprécié qu'un Tribut choisit ait l'âge minimum.

Quant à moi, le poids du monde s'abat sur mes épaules. Je me fige, interloquée. Quoi, Prim ? N'importe quoi, un seul papier parmi des milliers d'autres porte son nom ! Un seul !

- Primvert Everdeen ? appelle Effie. Bon Primvert Everdeen tu te magnes ? On a pas que ça à faire !

Je suis des yeux le même chemin que tout le monde emprunte : droit vers une petite blondinette, devenue pâle comme un lavabo. C'est quand je la vois arranger son chemisier en queue de canard dépassant de sa jupe que je réagis enfin. Est-ce que je devrais... ? Mais je n'ai pas envie de mourir moi. Je regarde ma mère au loin, l'air encore plus cas soc' que d'habitude, elle me lance un regard interloqué, genre "qu'est ce que tu attends ?"

Bordel de merde, ma sœur m'aura fait chier jusqu'au bout !

- Prim... Prim ! Non, je suis volontaire ! je m'écrie en la rejoignant sur l'allée centrale.

Je me fais barrer la route par deux pacificateurs à forte poigne. Je leur fous mon poing dans la gueule.

- Je me porte volontaire comme Tribut !