Je ne t'ai jamais aimé ni détesté, je crois plutôt que tu me faisais pitié. À l'école tu me martirisais tu jouais la brute, tu aimais remplir mon casier de déchets, me faire des croches pattes, gravé des insultes sur ma table comme « tu es nul » « suicide toi », au fond tu as réussi, tu es vivant, encore sur terre, et moi morte, monté au ciel. Tu faisais le fort alors qu'au fond tu te faisais martyriser chez toi rabaissé au rang d'esclave, tu n'avais pas de temps pour toi et toute la frustration que tu gardais en toi tu la lâchais à l'école sur moi, sans doute pour te sentir mieux, pour être moins seul à connaître la douleur, je sais maintenant que tu avais juste besoin d'aide. Je me suis déjà demandé pourquoi moi, pourquoi pas un autre élève.
Peut-être moi aussi aurais-je dû libérer ma frustration et ne rien faire ce jour là.Les dernières images qui me viennent c'est toi sur la route asseyant de mettre fin à tes jours épuisés par ta vie, peut-être moi aussi étais-je fatigué de cette vie. Tu me faisais pitié et en même temps tu attisais ma compassion, peut-être que j'aurais dû te laisser et pourtant mais jambes ont courus même plus vite que quand j'essayais de te fuir, j'ai vu la voiture s'avancer, ta tête se tourner presque au ralenti vers moi ton visage était remplis de ton désespoir et tes yeux mouillés où l'on pouvait voir le reflet des lumières des phares de la voiture qui n'avait visiblement pas eu le temps de freiner, ton regard appelant à l'aide, ton corps remplis de spasmes, je t'ai poussé de toute mes forces et je me suis arrêté, puis plus rien. Si je n'ai pas bougé c'est que je me faisais pitié, je n'en pouvais plus de cette vie pleine d'échecs, au fond ma seule véritable réussite fut de t'avoir sauvé la vie.
Je ne t'aimais pas, je ne te détestais pas non plus, tu me faisais pitié alors je t'ai sauvé. Tout autant que toi, tu ne m'aimais pas ni me détestais je te faisais juste pitié c'est pour ça que tu m'embêtais. On se faisait pitié mutuellement, comme on dit on doit avoir pitié des uns et des autres, mais on doit avoir pour les uns une pitié qui naît de tendresse, et pour les autres une pitié qui naît de mépris.
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The cogs of my head
RandomJe concentre dedans quelques petites histoires, excusez-moi pour les fautes d'orthographe et les problèmes d'arrangement de texte. - - - Bonne lecture.