13th

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C'est comme si Youngjo n'avait pas pu respirer pendant une éternité. Il inspira longuement et expira lentement, comme si le dioxyde de carbone qu'il relâcha contenait tous ses soucis. Pourtant, il savait bien que ce n'était pas aussi facile.

— Je ne vais pas te demander de m'en parler vu ton état actuel, mais... peux-tu au moins me dire ce que je peux faire, pour que tu te sentes ne serait-ce qu'un petit peu mieux.

Le noiraud était touché de l'attention que lui portait le plus jeune. Ils ne se connaissaient pas depuis si longtemps, n'arrivaient toujours pas à poser de mot sur leur relation, mais, ils avaient vu l'un chez l'autre quelque chose qui leur manquait. Le fil du destin qui les reliait semblait comme invincible, on ne pouvait pas le couper, pas même les ciseaux de la sœur Morta. C'était si fort.

Ce qui venait de se passer était le pur exemple du lien qui les unis. Ça paraissait si précipité, d'ailleurs, eux-mêmes avaient du mal à suivre le rythme. Comme si un être divin, celui qui lie les âmes, avait un rendez-vous et devait vite finir son devoir.

— Rien... Je veux juste partir...
— Mais...
— Juste partir.

Hwanwoong n'osa pas soupirer. Après tout, c'est lui qui avait proposé son aide.

— Je vais pas te laisser tout seul. Je demenderais à maman de dire à Madame Kim de nous garder un peu de kimchi.

Quand le brun comprit que le plus grand n'allait pas répondre, il tourna des talons pour rentrer dans l'habitacle. Laissant Youngjo seul. Étrangement, cette sucette à la pomme l'avait remit sur pieds, il respirait mieux et reprenait peu à peu vie. Son regard dériva sur l'horizon. Malheureusement la vue sur la mer était dos à lui, mais regarder simplement les voitures passer et écouter le son des criquets lui permettait d'évacuer un peu son esprit de toutes ses pensées malveillantes qui envahissaient son esprit. Tout s'était passé si vite, comme si les minutes s'étaient transformées en secondes. Sa tête ainsi que tout son corps ne semblaient pas avoir eu le temps d'assimiler toutes les informations –elles étaient pourtant pauvres en nombre, créant un disfonctionnement qui avait causé cette "crise.

Un bruit derrière lui l'extirpa de ses pensées et il se retourna vers la source de celui-ci. Hwanwoong avait le visage fermé tandis que des clefs pendaient à son doigt.

— On retourne à l'hôtel.
— Tu n'es pas obligé de m'accompagner...
— Ça ne sert à rien de rester ici dans ces conditions. Maman dormira chez Madame Kim.

Youngjo comprit qu'il ne fallait au mieux pas répondre et c'est ainsi que se clôtura la conversation. Ensemble ils se dirigèrent vers la voiture et quelques minutes plus tard, ils étaient dans la chambre 108 de l'hôtel, croquant chacun dans leurs burgers.
Un silence apaisant planait autour d'eux depuis qu'ils étaient revenus. Le noiraud se sentait assez mal d'avoir en quelque sorte obligé Hwanwoong de rester avec lui, mais ça l'énervait aussi un peu. Il était capable de s'occuper de lui tout seul.
Il était environ vingt-et-une heure quand un d'entre deux décida de prendre la parole.

— Merci.
— Hm ?
— Merci.
— Oh... de... de rien.
— Tout compte fait, sans toi je me serais senti un peu seul.
— Moi aussi.

Ils se turent. C'était un échange simple et court, comme les aimait Youngjo. Un l'avait commencé et l'un l'avait terminé. Ce n'était pas malaisant loin de là, c'est juste que... tout deux savait que les mots ne servaient à rien. Les mots blessent mais la pensée elle, protège. Ils se parlaient. Par les regards qu'ils échangeaient de temps en temps "ils ont oublié la sauce" ; par leurs gestes "il fait froid" ; par leurs sons "je suis fatigué".

C'est finalement à vingt-trois heure passé qu'ils se couchèrent, et c'est plus tard dans la nuit, que le téléphone du peintre, vibra.

Dongju
> mec ya la police devant chez toi.

PORTRAIT - rawoongOù les histoires vivent. Découvrez maintenant