- Vite dépêche toi Hwanwoong !
Ha... Hwanwoong et son éternelle lenteur. Après tout, il était presque impossible de faire un pas sous ce soleil monstre. L'été était arrivé plus tôt que prévu, et nos quatre zigotos comptaient bien en profiter pendant ces deux semaines de vacances. Ils avaient décidés ensemble (enfin, sous la grande influence de Dongju), de partir à la plage, dans la maison de vacances des parents de Geonhak.
- Le train est là Hwanwoong grouille !
- Oui attendez...
Le brun avait prit avec lui son matériel de photo, Youngjo avait d'ailleurs tiré une petite grimace qui l'avait fait rire. Peut-être cela lui rappelait de mauvais souvenirs ?
Le plus jeune sentit le poids sur ses épaules s'alléger et une présence à côté de lui. Il tourna la tête vers la personne qui faisait aussi office de barrière contre les rayons du soleil.
- Merci Nyangjo.
- Je t'ai dis d'arrêter de m'appeler comme ça.
- Et c'est bien pour ça que je vais continuer.
Le noiraud leva les yeux au ciel et se dirigea vers les deux autres qui leur faisaient de grands gestes pour les avertir du départ du train imminent. Maintenant moins encombré, Hwanwoong réussit à atteindre le quai et ils prirent la route quelques minutes plus tard.
- Geonhak est quand même hyper riche...
- Mes parents le sont, pas moi.
- Et humble !
Quelques ricanements s'élevèrent dans l'air, que c'était beau, quand même. Youngjo, qui jusqu'à maintenant n'avait pipé mots, décala son regard du paysage qui défilait dehors pour le poser sur les visages souriants et joyeux de ses amis. Un doux sourire se dessina sur son visage.
- Ce sourire sur ton visage est la plus belle toile que tu n'aies jamais créé.
Les joues du peintre prirent une teinte couleur fraise, encore une fois le rire du brun s'éleva dans l'air, sublimant les oreilles du plus vieux qui ne pourrait plus se passer de cette mélodie qui l'encourageait à se lever le matin depuis maintenant quelques mois.
- Tu souris plus, ça me fait plaisir.
- Hein ?
- Pour tout te dire... Je suis resté avec toi parce que tu semblais triste. Et je ne pourrais pas vivre avec le fait d'avoir laissé quelqu'un se noyer dans le chagrin sur la conscience... Je ne regrette pas, pas parce que ton sourire est magnifique, mais bien parce que, même je n'aurais pas vu tous ces tourments dans tes yeux le jour de notre rencontre, je serais quand même resté à tes côtés.
- Qu'est-ce que tu racontes... Et où sont Geonhak et Dongju ?
- Partis aux toilettes.
- À deux ?
- Je ne préfère pas développer.
Une petite minute de silence se déroula pendant laquelle le noiraud essayait tant bien que mal de décortiquer le discours que venait de prononcer le plus jeune. Il avait cette fâcheuse habitude de tout analyser, mais qui pourtant lui avait bien nombre de fois sauvé la vie. Que voulait dire Hwanwoong ? Était-ce une déclaration ? Pourquoi le dire ici et maintenant ?
- Tu te poses trop de questions, Nyangjo. Ton menton avance quand ça arrive. Tout ce que tu as à comprendre...
Monet tenta de prononcer quelques choses, mais c'est sans compter sur les lèvres de Cartier-Bresson* qui se déposèrent sur les siennes, seulement pour la durée d'une fourmis qui se fait écraser par un enfant.
- C'est que tu risques de m'avoir dans les pattes pendant encore longtemps.
- - -
:3♡
*Cartier-Bresson : photographe, photojournaliste, et dessinateur français célèbre du XXème siècle.