Ce jour-là, je ne suis finalement pas allée à l'université durant la matinée. Je l'ai passée à sangloter dans les bras de Garoh, qui m'a d'ailleurs laissée le serrer tellement fort que je me demande encore comment ses côtes ne se sont pas brisées. Enfin, c'est vrai qu'il est bien plus robuste qu'on ne puisse l'imaginer. Et cela rend ses étreintes encore plus réconfortantes.
Actuellement, je suis en route vers l'école. Je dois marcher à peu près un kilomètres -en pente, heureusement- pour atteindre l'arrêt de bus. Ensuite, le bus m'emmène à l'université, le trajet dure presque une heure, l'établissement est en plein centre-ville au milieu d'un parc. Honnêtement, j'aime bien aller en cours. Mais aujourd'hui... Ce n'est pas trop mon jour. J'aurais préféré rester avec lui.
« Il y a un motel abandonné pas loin d'ici, c'est là-bas que je dors en ce moment. »
Je réfléchis beaucoup, entre l'année scolaire qui recommence, le retour de Garoh dans ma vie et le décès de mon frère... Ça fait beaucoup pour une gamine de 18 piges. Peut-être qu'il faudrait plutôt que je vive en me laissant porter par le vent... Ce n'est clairement pas dans ma nature, ça c'est sûr, mais c'est ce qui pourrait le plus m'aider mentalement.
Mes parents, ils ne parlent plus. Ils ne vivent même plus vraiment, ma mère passe ses journées au travail, ne revient qu'à minuit et repart à 6 heures du matin. Mon père, il se promène dans les bois, puis dans les plaines, ensuite, il part dans les autres villes. Un matin, il est parti, mais le soir, il n'est pas revenu.
Cela fait plus de deux semaines. Il n'est jamais revenu. Ou du moins, pas encore.
Il arrive que, tard le soir, j'entende ma mère pleurer dans sa chambre. Elle a perdu son fils adoré et son mari. Personne ne sait où il est, dans la ville, dans une autre, ou peut-être même dans un autre pays. Un mystère total.
Bref, le bus arrive au loin. Je me lève, jusqu'à lors assise sur un banc, prend ma sacoche et réajuste ma jupe. Ensuite, j'attends que le moyen de transport s'arrête et grimpe dedans. Je vais rapidement m'asseoir à l'avant. Oui, j'aime m'asseoir à l'avant, car c'est plus calme qu'à l'arrière. Puis, c'est toujours les gens que je n'aime pas qui se mettent dans le fond. Soit ils font la fiesta, soit ils dorment comme s'ils faisaient quoi que ce soit de fatiguant au travail.
« Si tu as besoin de parler ou juste envie d'avoir de la compagnie... Viens me voir. »
Sa voix résonne dans ma tête, car c'est la dernière chose qu'il m'ait dite avant de s'envoler avec le vent. Il m'avait davantage serrée dans ses bras et légèrement pressée contre le mur à côté de la fenêtre. Sa main était venue se poser sur mes yeux et ses froides lèvres avaient rejoint les miennes quelques maigres secondes. Nous nous sommes séparés, j'ai rouvert mes yeux et il avait disparu.
En effet, on peut désormais dire que Garoh est le seul homme dans ma vie. Enfin, si on met mon ex sur le côté. Quand j'ai rencontré le Chasseur de héros pour la première fois, j'étais en couple. Mais entre-temps, je l'ai largué. Cependant, il m'a fait promettre de dire l'inverse, cet idiot préférerait mourir que de perdre sa fierté. Ainsi, on me laisse tranquille, même si parfois on me lance des petites réflexions sur le fait que mon ex m'ait quitté. C'est vrai que c'est si drôle.
Je suis plus jeune que les autres car je suis née en fin d'année, puis j'ai sauté une année quand j'étais petite. On m'estimait « en avance » sur mes camarades. Alors me voilà, prête -ou presque- à débuter ma première année de doctorat. Mon ex suit des cours à l'université pour devenir médecin légiste, obligé par ses parents. Mais évidemment, il préfère s'amuser et faire des conneries plutôt que d'étudier. Enfin bref, on s'en fiche de cet abruti.
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My Monster [OPM]
FanfictionGaroh, alias le « Chasseur de héros », est recherché dans tout le pays suite à ses actes de violence envers divers héros professionnels. Aorin, jeune étudiante prête à entamer sa seconde année en fac de médecine, aspire à une vie paisible et des...