Je suis ton père.

11.

Il ouvrit les yeux difficilement ce matin-là, il avait passé la nuit à se tourner et se retourner dans son lit dans le but de trouver une solution à la mauvaise humeur de Lucy. Cela faisait deux jours qu'elle mangeait et dormait à peine, elle se forçait à rire et ça ne plaisait pas du tout au rosé.

Après des heures de combat acharné entre lui et son cerveau qu'il décida d'avoir une discussion avec la jolie blonde a ce propos, mais avant ça, une bonne douche. C'est donc après un passage sous l'eau pour se réveiller correctement et s'être vêtit que le jeune homme sorti de son entre, et se dirigea vers celle de sa colocataire.

Celle ci avait passer une nuit blanche de plus. Nuit durant laquelle elle passait des heures à pleurer ou à offrir à sa fille de tendres caresses dans le but de se rassurer elle même. Lucy avait en effet très mal encaissé le dernier mauvais coup de son frère jumeau, et toutes les fois où elle était restée impassible venait de refaire surface.

Seulement, elle n'était pas du genre à se plaindre, ni même à réellement parler de ses sentiments profonds. Lorsqu'elle avait essayé avec Erza, elle n'avait pas apprécié du tout le fait de se mettre comme à nue devant quelqu'un, de paraître vulnérable. Elle avait été malgré tout surprise de ne remarquer aucune pitié de la part de son amie aux cheveux écarlates, mais plutôt un soutien exempt de quelconques sentiments qui auraient pu irriter la jeune maman.

C'est avec une main moite et tremblante que Natsu frappa de trois petits coups la porte de la chambre qu'occupait les deux filles. Il stressait par rapport à cette discussion. Et si c'était lui le problème? Et si fuir la fameuse discussion qu'elle attendait tant l'avait tellement mise sur les nerfs qu'elle ne voulait plus de son amitié ?

Avec ce léger froid, le jeune homme se rendait compte qu'en un peu moins de deux mois il s'était déjà un peu trop attaché à la petite blonde et sa fille qui est d'ailleurs peut être bien la sienne, ou du moins, il espérait qu'elle le deviendrait. Natsu attendit patiemment sur le seuil de la porte un signe qui lui aurait permis d'entrer, signe qui malheureusement ne venait pas.

C'est seulement quand, dépité, il se retourna pour s'en aller, que la porte s'ouvrît sur Lucy recouverte d'un long peignoir de soie. Il la détailla rapidement, puis l'invita poliment à le suivre jusqu'au salon où ils pourront parler sans être obligés de chuchoter.

-Parle moi Luce, dis moi qui t'as fais du mal. Annonça le rosé, tout à coup terriblement sérieux.

-J'ai l'air d'avoir quelque chose?

-Oui, tu as l'air triste. Presque brisée. Je déteste te voir comme ça.

-Écoutes Natsu, j'ai rien qui te regardes. Cracha-t-elle, plus froidement qu'elle ne l'avait souhaité.

-Le prend pas comme ça, je veux juste être là pour toi. Aucune pitié, aucun « oh ma pauvre Lucette je suis tellement triste pour toi ». Juste toi et moi, deux adultes qui vivent ensemble, qui s'apprécient, et qui veulent offrir une vie agréable à une jolie petite fille. On est d'accord?

Les mots de Natsu avaient arrachés un sourire à la blonde, il savait comment s'y prendre avec elle, et la jeune maman avait confiance en lui. Le genre de confiance inée, celle que l'on ne crée pas, celle que l'on entretient pas. Le genre de confiance qui existe des le début, des les premiers mots, et qui ne meurt jamais.

-On est d'accord, sourit-elle, Théa a le droit à une ambiance festive et joviale après tout.

-Raconte moi tout, qu'est ce qui a bien pu te fermer, petite huître.

-Roh ca va hein!

-Mais oui, mais oui, allez balance l'histoire je suis en manque de potins, plaisanta le jeune homme.