Chapitre 10 : Une parole réconfortante

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POV Marcus

Bien que nous n'ayons toujours pas de nouvelles du groupe parti en mission, nous sommes retournés à nos occupations. En voulant me diriger vers la bibliothèque, je vois Claire passer à côté de moi avec le garde que mon frère lui a attribué. Ce dernier s'incline avant de me dire qu'il emmène Claire un peu dans le jardin afin qu'elle puisse prendre un peu l'air. L'humaine nous observe un petit moment et son regard semble toujours aussi vide que quand je l'ai prise contre moi.

Je prends congé du garde et reprends mon chemin. Cependant, il y a un truc qui me turlupine. Pourquoi n'est-elle pas allée directement avec Carlisle quand elle était libre de faire son choix ? Son lien avec ce végétarien est assez solide, mais pas avec les autres... Cela me semble étrange. À moins que ces deux-là se connaissent déjà. Si c'est vraiment le cas, pourquoi Claire ne lui a-t-elle pas accordé sa totale confiance ?

Il reste tellement de questions sans réponse et seule Claire pourrait y répondre ou alors Carlisle, mais je ne crois pas que ce dernier acceptera de nous revoir d'aussi tôt ou de nous parler. Mon frère Aro a été trop loin en avouant à Claire qu'il a détruit son ami. Il a manqué de tact, mais d'un autre côté, s'il ne l'avait pas fait, l'humaine aurait pris la main de Carlisle et on aurait dû la faire venir avec nous d'une façon un peu plus brutale.

Je finis par me stopper dans le couloir alors que je me trouve devant la bibliothèque, je fais demi-tour afin de me rendre dans le jardin. Le ciel est nuageux, la chance est de mon côté. Je fais signe au garde de faire comme si je n'étais pas là et de continuer sa surveillance. Je me tapisse dans l'ombre tout en l'observant.

Cette petite se tient debout, une main en direction du ciel en train de regarder le cocon du papillon. Comme si elle s'attendait à ce qu'il se produise un truc. Après plusieurs minutes sans bouger, elle va s'asseoir contre l'arbre... Cette image me fait tellement rappeler Didyme, elle aimait tellement cet endroit. Elle n'avait pas arrêté de me dire que le jardin l'apaisait... Est-ce la même chose pour l'humaine ?

Nous restons dans un grand silence, jusqu'au moment où je me décide à aller m'asseoir de l'autre côté de l'arbre. Claire ne bouge pas et continue à observer le ciel. Combien de temps y a-t-il eu ce silence entre nous ? D'un coup, je peux entendre un bruit d'oiseau, seulement, il n'y a jamais eu d'oiseau ici. Tous les animaux ont peur de nous, je la vois lever sa main et l'animal se poser sur cette dernière.

Ensuite, elle le caresse comme si de rien n'était. Non ! Cela est impossible... D'un coup, l'oiseau prend son envol et Claire me regarde avec un regard interrogateur. Sans que j'en ai conscience, je me suis levé ce qui avait fait fuir l'oiseau. Je peux l'entendre soupirer, alors que je m'apprête à la laisser seule. Je peux entendre un petit bruit en tournant un peu la tête. Elle tapote l'herbe près d'elle, bien que je ne veuille pas la décevoir. Non, je ne veux pas partir d'ici. Honnêtement, cette jeune humaine est vraiment spéciale. Son âme nous attire vers elle alors que cette dernière cherche à nous fuir... Puis, Claire m'a permis de tourner la page même si ma chère et tendre Didyme restera toujours dans mon cœur mort. Peut-être que Claire a également besoin d'aide pour aller mieux.

-Ma douce Claire, je peux tout à fait comprendre ta douleur. Permets-moi de te dire que tu te feras d'autres connaissances et en faire même des amis. Tu ne l'oublieras jamais, mais la douleur finira par se calmer... Te renfermer sur ta tristesse n'est sûrement pas une bonne idée. Tu passeras à côté de beaucoup de choses qui pourraient te faire sourire... On ne se connaît pas et pourtant, tu nous intrigues.

Après que je lui ai dit cela, son regard a légèrement changé comme si elle avait besoin d'entendre ces paroles. Le violet de ses yeux est redevenu un peu plus clair... Mes frères ne peuvent pas savoir ce qu'elle ressent, moi, oui ! Je ferais de mon mieux afin qu'elle puisse se sentir en sécurité parmi nous ainsi qu'aimer. Je doute qu'elle ait déjà pu ressentir ces sentiments. Nous serons tous là pour l'aider, car après tout, elle est notre tua cantanta...

Claire me semble apaisée, elle dépose sa tête sur mon épaule dure, mais cela ne semble pas la déranger. En écoutant le battement de son cœur, j'ai compris qu'elle s'est endormie et ce n'est pas mon intention de la réveiller.

Combien de temps sommes-nous restés comme ça ? Je l'ignore. Mes frères nous rejoignent, surpris du tableau qui se présente sous leurs yeux. Caius finit par enlever sa cape afin de la déposer sur le corps de l'humaine. Tandis qu'Aro finit par nous dire :

-Ils les ont trouvés, ils seront avec eux demain, début après-midi.

-Ce n'est pas trop tôt. Pourquoi est-ce que cela a été si long ?

-D'après Demetri, ils n'ont pas arrêté de bouger. Il me semble que ces humains ont eu de l'aide, je le verrais bien quand on les aura en face de nous...

-Aro, nous devrions peut-être la laisser venir ici plus souvent. Il y a eu dans son regard, une petite envie de revivre, c'est comme si cet endroit l'apaise... Honnêtement, elle me fait tellement penser à Didyme.

-Vraiment ? disent mes frères en même temps.

Soudain, je vois Claire se redresser et elle regarde tour à tour Aro et Caius, avant de déposer sa tête sur le tronc de l'arbre puis de se rendormir. Nous l'observons un petit moment avant de se rendre compte qu'elle n'a fait aucun cauchemar. Peut-être se sent-elle en sécurité ici ou alors elle a compris le message que j'ai essayé de lui faire passer.

Lorsque le soleil commence à disparaître, Aro prend Claire dans ses bras et nous la raccompagnons dans sa chambre. Une fois que Caius ferme la porte derrière lui, il ordonne au garde de continuer à la surveiller jusqu'à l'arrivée d'un autre garde. Mon regard se pose sur les chambres condamnées de Suplicia et Athénodora. Ces deux-pièces ne vont plus nous servir et apparemment, je ne suis pas le seul à m'en soucier. Aro finit par avoir une idée.

-Nous pouvons peut-être en faire une grande pièce de loisir pour Claire.

-Comme quoi ? Nous ne connaissons rien d'elle et ce que tu as vu n'est pas vraiment heureux, dit Caius.

-Je pense qu'elle apprécie beaucoup la nature, on pourrait peut-être mettre une petite bibliothèque ainsi que quelques instruments de musique. On pourrait lui apprendre à en jouer, lui mettre un bureau où elle pourrait dessiner. En dernier lieu, des appareils de cette époque, réfléchis-je à haute voix.

-Oh ! Peut-être mettre une salle de bain spacieuse qui pourrait relier sa chambre et la pièce de loisir ainsi qu'un dressing, mais... reprend Caius.

-On ne sait pas ce qu'elle aime... Peut-être la laisser se promener en ville avec Heidi, Jane, Renata ou encore Chelsea.

Nous essayons de projeter une grande surprise pour notre petite humaine quand nous croisons le garde qui allait prendre la relève pour garder Claire. Il s'incline et déguerpit rapidement. Nous nous dirigeons vers la grande salle afin d'être présents pour accueillir nos « invités », même si nous devons attendre toute la nuit et la matinée.

Un secret bien gardéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant