Un beau blond se tenait près de la statue de la ville. Cette statue, immense, représentait une femme sans visage qui tendait son bras vers le sol. C'était la statue de la Vie, une statue obligatoire que chaque ville devait posséder pour rappeler au monde entier pourquoi leur vie était ainsi.
Une brise légère vint effleurer les douces boucles du jeune homme pendant qu'il restait fixé devant cette représentation en bronze. Sur le socle, tout le monde pouvait y lire la légende qui leur contait la raison de leur carnet de vie. Pas de mystère, tout était déjà prévu. Un soupire passa les lèvres pleines et rosées du blond. Il leva les yeux vers le ciel, se demandant silencieusement qui avait décidé de son propre destin.
Il n'avait pas son carnet sur lui, il était resté enfermé dans l'un des tiroirs de sa chambre, fermé à clef depuis des années. Depuis que ses amis l'avaient ouvert par curiosité, depuis qu'ils savaient tous ce qu'il contenait. Pourtant, c'était la journée de la santé dans sa petite ville.
La journée de la santé n'était jamais prise à la légère. Tout le monde y passait, jeunes et vieux, pour s'assurer du bon déroulement des choses. Seules les personnes dont la mort était proche n'avaient pas besoin de passer sur la balance, de faire des prises de sangs ou même d'avoir un examens complet. C'est pourquoi le jeune homme n'alla pas en cours ce jour là. Il en était exempté. Alors il traînait dans les rues vides, accompagnés des autres personnes qui ne tarderaient pas à mourir.
"- Bonne journée mon garçon."
Lui lança une femme à l'air âgée depuis son banc. Cette dernière ne portait rien pour cacher les quelques chiffres qui filaient sur son bras. Le jeune homme ne put empêcher ses yeux de s'y accrocher. Sept jours, voilà le temps qu'il restait à cette femme. En voyant ses yeux se poser sur sa marque, la femme ne se braqua pas. Au contraire, elle continua à parler dans un sourire bienveillant.
"- Oui... Je n'en ai plus pour très longtemps. Mais toi, que fais-tu ici ? Tu devrais aller dans ton école pour qu'on s'occupe de toi..."
Le beau blond eut un sourire amer avant de relevé la manche longue de son large pull noir. Les yeux de la femme s'écarquillèrent en voyant le temps qu'il lui restait à vivre. Trois jours. Elle en perdit ses mots et le jeune homme prit la route. Il marcha quelques pas avant de s'arrêter une nouvelle fois, un sourire triste sur le visage.
"- J'espère que vous avez une famille avec qui passer vos derniers instants. Dit-il d'une voix grave à la vielle femme qui le fixait toujours.
- Oh oui... Lui répondit-elle joyeusement. J'attends mes petits-enfants et leurs parents. Ils ne devraient plus tarder, ils sont passés en premiers. Et toi ? Tu as quelqu'un n'est-ce pas ?"
Mais il ne lui répondit rien. A quoi bon ? Il détestait mentir mais il ne voulait pas l'avouer à voix haute. Alors il reprit simplement sa marche. Il ressentit néanmoins une pointe de tristesse quand les mots de la vielle femme résonnèrent dans sa tête.
"- Bang Chan tu es ridicule..." Se souffla-t-il pour lui même.
Il n'avait personne pour passé ses derniers jours. Personne avec qui rire une dernière fois. Personne à qui dire au revoir. Tout le monde lui avait tourné le dos. Mais ce n'était que de sa faute. Il continuait de tous les rejeter, un à un.
Ça avait commencé quelques mois plus tôt. Il s'était enfermé sur lui même, refusant de voir qui que ce soit lorsqu'il n'en n'était pas obligé. Puis il s'était mis à crier sur ses amis, il avait même réussi à faire pleurer Jeongin. Mais ça ne le rendait pas fier. Il se sentait sale et seul. Même ses parents avaient eu à faire au rejet de le fils. Il passait maintenant tout son temps dehors. Il n'allait plus en cours, après tout il allait mourir.
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Chronosaurus - Minchan
FanfictionChan ne vit pas dans notre monde. Non, Chan vit dans un monde où la Vie est une entité suprême qui connaît tout de chaque individu et qui offre, à chaque nouveau né, la connaissance de sa Fin. Chaque individu est enregistré dans un carnet dans lequ...