Chapitre 21

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Enfin, voulu-t-il crier, il pouvait rejoindre son petit-ami, ou celui qu'il considérait comme tel depuis leur baiser dans le centre-ville. Changbin venait de le prévenir du départ de sa mère, prévu quelques heures plus tard. Ils étaient sur le toit, en compagnie de Hyunjin, et finissaient de déjeuner lorsque le noiraud avait reçu un appel urgent. Il était revenu, le visage à la fois heureux et triste, pour leur annoncer la nouvelle.

Le blond savait que son ami était proche de sa mère, il ne le lui avait pas dit directement – leur relation n'évoluait pas ainsi – mais l'air rayonnant qu'il avait tenté de camoufler depuis son retour avait parlé pour lui. Chan, comme Hyunjin, avait bien remarqué les sourires qui venaient fleurir sur les lèvres du plus petit quand il pensait que personne ne le voyait. Mais il savait aussi qu'il était heureux de son départ pour beaucoup de raison. Toutes n'avaient qu'un centre commun : Minho, son cousin.

Pendant leurs nombreux déjeuners – parfois perchés sur le toit, parfois enfermés dans la grande salle qui contenait leur réfectoire – il avait été presque intarissable sur son cousin, encouragé par les nombreuses demandes de Chan. Celui-ci n'était pas sans savoir que Minho adorait sa tante sans pour autant être totalement à l'aise avec elle car elle le privait de beaucoup de droit par peur qu'il « infecte » quelqu'un d'autre que son cousin. Il avait donc été hors de question que Chan lui rende visite durant ces quelques longues semaines. D'après Changbin, cette restriction avait doublé le mal-être du noiraud.

Hyunjin serra son petit ami – ils n'avaient toujours rien dit sur ce fait mais Chan en était venu à cette conclusion par lui-même – dans ses bras alors que le blond plongeait son regard dans l'horizon merveilleux que leur permettait le toit du lycée. Il irait voir Minho dès que sa tante serait partie.

Il n'eut pas à attendre trop longtemps, quelques heures à peine étaient passées depuis le déjeuner que déjà Changbin lui envoyait des messages pour le prévenir que la voie était libre. Il se retrouva rapidement devant la porte de la bibliothèque de la grande maison excentrée de la ville – derrière laquelle il était sûr de trouver le noiraud – et prit la peine de toquer avant d'ouvrir grand la porte. Il se délecta de l'air surpris de Minho qui se transforma petit à petit en une moue joyeuse.

" Je ne savais pas que tu devais venir ! dit-il en se levant de son fauteuil. "

Il vint l'enlacer tendrement sur le pas de la porte. Puis, il lui prit la main et le dirigea vers un coin un peu plus intime, pour que personne ne puisse venir les déranger. Il ouvrit la porte de sa chambre avec un air complice que Chan partagea et la referma rapidement. Il devint soudainement plus timide avant de poser un baiser – rapide, chaste, mais d'une douceur incomparable – sur les lèvres pleines du blond.

Leurs cœurs, à l'unisson, se firent secouer par les émotions que ce simple baiser invoqua.

" Je suis venu dès que j'ai su que ta tante était partie, je n'ai pas pensé à prévenir. "

Un sourire presque idiot vint se placer sur leurs lèvres alors qu'ils se regardaient droit dans les yeux. Des semaines étaient passées depuis qu'ils étaient sortis dans le centre-ville et qu'ils s'étaient montrés leurs sentiments.

" C'est pas grave, c'est une très bonne surprise. "

Le baiser qu'ils échangèrent ensuite fut plus approfondi. Dans le calme de la pièce et à l'abri des regards indiscrets, que pourraient avoir Changbin et Hyunjin toujours au rez-de-chaussée, ils mêlèrent leurs sentiments dans leurs lèvres qui se mouvaient au rythme doux de leurs cœurs. Puis, leurs fronts se collèrent et un souffle, fragile, passa la barrière des lèvres de Minho.

" Tu m'as manqué...

- Toi aussi. répondit Chan sans hésitation. "

Ils ne parlèrent pas de leur relation, ne cherchèrent pas à connaître son statut. Peut-être parce qu'il leur paraissait évident à tous les deux, après ce qu'ils s'étaient avoué des semaines auparavant, ou peut-être parce qu'ils n'avaient rien besoin de dire tant cela se sentait dans l'air. Ils s'aimaient. A la place, ils s'installèrent confortablement sur le lit du noiraud et rattrapèrent les semaines perdues.

Chronosaurus - MinchanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant