Chapitre 4

912 142 23
                                    

Il ne savait pas quelle heure il était alors qu'il rentrait chez lui, la tête basse. Le coeur du blond battait encore dans sa poitrine par il ne savait quelle magie et le compte à rebours auparavant présent sur son bras avait disparu sans laisser de trace. Ses yeux étaient encore écarquillés de surprise alors qu'il évoluait dans les rues sombres.

Tout était confus dans son esprit, à tel point qu'il ne savait même plus différencier le rêve de la réalité. Comment ce garçon, Minho, avait-il réussi à le sauver et, surtout, que signifiait cette série de zéro sur son bras ? Il l'ignorait et n'était pas même pas sûr d'avoir bien vu. 

Peut être qu'il restait un chiffre qu'il n'avait pas pu voir. Peut être qu'il restait neuf jours à ce garçon et que la brise glaciale avait été trop courte pour qu'il puisse réellement voir. Les hypothèses de ce genre polluaient son esprit depuis bientôt une heure.Mais même en pensant ainsi ça ne justifiait pas son état actuel. 

Sa jambe qui avait été blessée dans sa chute avait été enveloppée dans un tissu stérile par Changbin, le gros dur de son lycée. Il avait d'ailleurs été étonné de le voir, ce dernier était réputé pour être toujours seul, comme si il n'avait besoin de personne. Chan ne savait pas quelle relation les deux garçons entretenaient mais une chose était sûr, Changbin y tenait beaucoup.

"- Ne dis à personne qu'il t'a sauvé ok ? Si on te demande tu dis que tu ne t'en souviens pas. Je veux pas que Minho soit dans la merde à cause de quelqu'un comme toi. C'est clair ?" Lui avait-il dit avec un doigt menaçant.

Chan avait juste acquiescer et, au même moment, il avait été certain de voir l'avant-bras du noiraud s'illuminer d'un bleu fluorescent. Mais la couleur s'était trop rapidement estompée et le garçon l'avait mis à la porte de la petite maison dans laquelle il avait pris le temps de le soigner.

Et le voilà qu'il marchait dans le noir complet, à vitesse réduite. Sa jambe droite le lançait malgré les soins qu'on lui avait apporté et il sentait qu'il allait devoir passer chez le médecin pour savoir ce qu'il avait. Pourtant sa chute n'avait pas été aussi dramatique. Il ne s'en rappelait pas vraiment mais son arrivée sur le goudron froid n'avait pas été rude, bien au contraire puisqu'il avait eu le réflexe de se rattraper.

Il leva la tête vers le ciel étoilé en s'arrêtant sur le trottoir. Il n'était plus très loin de chez lui. Dans quelques mètres il pourrait passer la clef dans la serrure de sa porte d'entrée et il pourrait aller dans sa chambre pour se coucher comme si ce soir avait été aussi banal que les autres. Mais cette fois-ci il n'oublierai pas de jeter un œil à son petit carnet, pour voir si sa date avait changée. Il se remit en marche après une bonne dizaine de minutes, le temps qu'il puisse apprécier le vent dans ses cheveux et les douces lumières du ciel qui veillaient sur lui.

En silence, Chan rentra chez lui. Il n'aurait jamais cru pouvoir le faire et, pour la première depuis des heures, un vrai sourire vint fleurir sur ses lèvres. Il ne savait pas pour combien il en avait encore mais il espérait pouvoir tenir des années. Il respira un bon coup pour emplir ses narines du parfum de sa maison avant de monter les marches. Il se demanda si il ne devait pas passer une tête dans la chambre de ses parents, afin de récupérer les lettres qu'il leur avait laissé.

Mais avant qu'il n'ai pu se décider, il entendit le parquet craquer, signe que quelqu'un passait dans le couloir. Son corps se figea un instant avant que la tête à peine réveillée de Seungmin ne passe devant lui sans le remarquer. Son ami s'arrêta à la fin du couloir avant de se retourner avec une extrême lenteur, le corps tendu. Un petit sourire vint fendre les lèvres du blond en le voyant faire et son coeur se chauffa d'un véritable amour fraternel.

Il pu entendre le souffle de Seungmin se couper alors que leurs yeux se rencontrèrent dans l'obscurité du couloir, brisée par la simple petite lumière du téléphone du noiraud. Elle ne reprit son cours normal qu'au bout de longues secondes. Pendant ce temps, les pupilles de Seungmin, brillante de larmes contenues, bougèrent dans tous les sens, comme pour s'assurer que Chan était bien réel.

Chronosaurus - MinchanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant