Nos coeurs vagabonds

CHAPITRE CINQ

Point de vue Amy

Il est minuit et quelques, je suis assise sur une petite chaise du balcon, Ken aka Nekfeu et moi discutons de tout et de rien quand un de ses amis débarque le visage un peu dérouté, Ken lui demande ce qu'il se passe et celui-ci lui répond que son ex est dans le salon et veut lui parler. Il me regarde avec des yeux et un regard qui me glace le sang, il me semble anéanti comme perdu, j'essaye de le réconforter le plus possible en lui disant que ça va aller, nous avions eu le temps d'en parler quelques heures auparavant et il semblait encore bien accroché à elle. Je me lève à la suite de celui-ci et entre rejoindre ma meilleure amie qui est en pleine partie de bière pong avec les fameux membres du S-Crew et Hugz.

- Amy, rejoins nous ! On est entrain de se faire massacrer, Hugz et moi avons besoin de toi.

Je rigole et les rejoins pour tenter de ne pas penser à la discussion que Ken est entrain d'avoir avec son ex, ça ne devrait pas tant me perturber que ça mais je ne peux m'empêcher de me dire que s'il repartait avec elle ça me piquerais un peu, ne sachant pas trop pourquoi.

Alors que je remonte facilement au score face à Mekra, Framal et Doum's, je vois le sujet de mes pensées ressortir de la chambre du fond en trombe, il me regarde furtivement et sort de l'appart, « Tu devrais peut-être aller le voir » intervient ma conscience, c'est alors que je m'excuse auprès de mes coéquipiers de bière pong et sors de l'appartement pour essayer de rattraper Ken.

- Ken ! Criais-je alors que je le voyais en bas des escaliers.

Je dévale les derniers escaliers qui me séparent de lui, et lui prend délicatement la main pour l'arrêter dans sa lancée.

- Amy... J'ai besoin d'être seul.

- Vouloir être seul est tout à fait compréhensible, mais s'il te plait ne t'enferme pas dans l'obscurité de la tristesse.

Il tente de me sourire mais je vois bien qu'il a du mal, que tout est brouillé dans son esprit et même les quelques heures de repos qu'il a pu avoir à mes côtés ne sont pas suffisantes pour l'apaiser. Je le laisse partir alors que je remonte dans l'appartement pour voir avec Lola si elle veut rester, et si ça la dérange pas que je rentre. J'ai pris cette énorme gifle de voir en face de moi quelqu'un que je pensais fort complètement détruit par une seule et unique discussion, Lola m'annonce qu'elle veut rester, je remercie tout le monde pour la soirée et décide de rentrer dans mon appartement. Je ne sais pas quand est-ce que j'aurais l'occasion de recroiser Ken, si même j'aurais l'occasion de le recroiser tout court ce qui me peine encore plus.

07:00 du matin sonne à mon réveil, je me maudis d'avoir oublié de l'éteindre mais décide de me lever et de me préparer pour aller courir sur les quais de Seine, le dimanche matin c'est tout ou rien avec moi, soit je me lève tôt et je me fais les quais de Seine en petite foulée, soit je me fais une grasse matinée. Mes baskets aux pieds je sors de mon immeuble et me dirige en petite foulée vers les quais de Seine, tout est calme à 07:30 sur Paris, seul quelques courageux ont chaussé leurs baskets et font un jogging comme moi. Alors que je longe les quais, je vois au loin une silhouette facilement reconnaissable en m'approchant je me rend compte qu'il s'agit bel et bien de Ken, il est habillé comme la veille et ça ne m'indique rien de bien heureux pour lui. Il me reconnait et tente de sourire sauf que je découvre le poteau rose plus vite qu'il ne le pense. Sans un mot de sa part, je comprends qu'il ne veut pas en parler il a juste besoin qu'on ne pose aucunes questions ce que je m'abstient de faire. On se connait peut être que très peu mais mon instinct me pousse à le prendre dans mes bras ce que je fais directement après avoir senti qu'il était d'accord, son contact est timide mais je m'aventure à le serrer un peu plus fort pour lui faire comprendre que je suis là, même si nous ne sommes que des inconnus pour le moment.