The First Time Ever I Saw Your Face

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Lundi 25 juin 1982. L'été s'abat tel un voile collant et visqueux sur Londres. Le soleil tape sur les éléments comme si les faire fondre était sa priorité. Il fallait avoir une excellente raison ou être fou pour s'aventurer dehors par cette chaleur âcre et poisseuse.

Tu étouffes derrière le comptoir du bar ou tu travailles. Tu astiques consciencieusement la pierre grise du comptoir, essayant de faire disparaître les taches incrustées laissées par le dessous des verres et des tasses posées là le midi même. Tu jettes un œil à l'horloge en face de toi. Dans 15 minutes et 36 secondes, tu es libre de partir et de fuir la canicule insupportable malgré la clim' à fond. Tu soupires.
'' À quoi bon rester à suffoquer dans ce trou ? Personne n'est assez éméché dans le coin pour oser sortir boire un verre sous cette chaleur ? ''
Ta collègue et meilleure amie, Erin, s'est éclipsée il y a déjà un moment par la porte de secours, te laissant toute la plonge et le nettoyage, évoquant un rendez-vous important. 
Tu envoies ton torchon par-dessus ton épaule, afin que ce dernier s'accroche à sa patère. Ce qui est une chose vraiment nulle quand on sait que l'on a plus de 9 chances sur 10 que le torchon ne s'accroche pas. En effet, le tissu heurte le mur et s'écrase par terre.
'' Et merde. '' Tu jures entre tes dents. 

Tu fais volte-face, et te baisses afin de ramasser l'étoffe. A ce moment précis, la clochette au-dessus de l'entrée se met à tintinnabuler, la porte avec  fracas, laissant s'engouffrer un énorme élan de chaleur et des grands éclats de rires.

"Bon, Yog, tu prends quoi ? 

-Er... Comme d'hab...

-Bah t'as qu'a demandé au joli petit cul derrière le comptoir !"

Il était évident que le type faisait allusion a toi, et ta position vraiment distinguée, à croupis par-terre, penchée vers le torchon. Tu te relèves brusquement, accrochant furieusement  au passage le tissu. Tu considères les deux jeunes hommes te faisant à présent face. L'un, au teint hâlé, yeux noisettes, sourire séducteur et moqueur, arborant une chemise en lin ouverte sur une chaîne bling-bling, te dévisage avec un air malicieux. Tu sais déjà que c'est lui qui s'est permis d'apporter un jugement sur ton "joli petit cul".  L'autre, plus en retrait, te lance un petit rictus nerveux, comme pour excuser les paroles de son acolyte. Il a les cheveux frisés, noirs de jais, des beaux yeux hazels, typé grec. Il triture frénétiquement un anneau à son annulaire droit. Il jette un regard désapprobateur à son compagnon, qui s'accoude au comptoir, mordillant une branche de ses Ray-Ban teintées.

"E...Excusez-le, ça doit être le soleil qui lui tape trop fort sur la tête... Lance le moins confiant.

-Oh, c'est bon, Yorgie, regarde, elle est pas fâchée... Tiens, pour me faire pardonner, je lui paye un verre avec nous. 

-Heu... Non, ça va aller... C'est oublié. Qu'est-ce que je vous sers ?

-...

-Un Coca-Cherry pour lui et un mojito pour moi le coupe Mr. Chaîne-Bling-Bling-gros-macho. Et, vu que c'est son anniversaire et que c'est lui qui paie (le deuxième gars a une expression surprise en entendant cette phrase) , raboulez aussi deux grands magnum au chocolat.

-Ça marche.''

Tu réponds en pianotant avec tes doigts un vieil air sur la pierre du bar. Tu te retournes pour chercher les verres.
À ce moment, une femme blonde entre à son tour dans le bar. Tu laisses échapper un espèce de glapissement en réalisant que tu n'es pas prête d'être libérée-délivrée.
Tu marmonnes un semblant de 'bonjour', avant de tourner le robinet du récipient contenant le mojito.
Une fois les deux clients masculins servis, tu prends la commande de la femme. Celle-ci commande une bière. Tu la toises avec le dédain qu'on toutes les filles jalouses du physique d'une autre. Mr. Chaîne-Bling-Bling-gros-macho revient à l'attaque plus lourdement avec la blonde. Au moins, t'en voilà soulagée. Quand tu te rends enfin compte que tu regardes depuis un moment avec un air satisfait la pauvre fille te libérant de ton fardeau, tu sens un regard sur toi.
Tu tournes la tête vers ce regard. Le gars discret détourne aussitôt les yeux.
'' Hey, alors comme ça, c'est ton anniversaire ? Tu lances, car tu le trouves mignon.
-...Oui...
-Quel âge ?
-19.
-Wow cool ! Tu te sens tout de suite bête d'avoir dit ça.
-Ouais...
-T'as pas l'air ravi. Y'a un truc qui cloche ?
-Non, mais... Andy... Il est... Excuse le d'ailleurs...
Contente de pouvoir mettre un nom sur Mr. Chaîne-Bling-Bling-gros-macho, tu lui réponds :
-Oh, t'inquiète. Ça passera avec le temps. La maturité, c'est pas donné à tout le monde !
L'ombre d'un sourire passe sur le visage du gars.
-C'est... Quoi ton nom ? Enfin... Pense pas que je suis lourd comme lui...
-Haha non il n'y a pas de mal ! Je m'appelle [Y/N]. Toi ?
-Heu... Apparemment, mon nom est incompréhensible dans ce pays...
-Ça tombe bien, je ne viens pas d'ici !
-Ha... Dans ce cas je m'appelle Georgios. Mais... Comme personne ne sait le prononcer, mes potes m'appellent Yog.
-Georgios. Il semble étonné de t'entendre le dire. Il sourit avant de baisser la tête. Il est encore plus craquant.
-Ouais. T'es la première personne que je rencontre qui arrive à le dire ! C'est grec.
Tu répètes son nom encore une fois.
-Georgios. Et puis encore une fois, avec un ton rêveur.
Il rigole en finissant sa glace.
-Tu es la personne la plus heureuse de prononcer mon nom que j'ai jamais rencontré !
-Oops... Pardon... Tu ne t'étais pas rendu compte que tu avais répété son nom trois fois.
-T'inquiète, y a pas de soucis, [Y/N]. Il te regarde droit dans les yeux, mordillant son bâton de Magnum. Puis, gêné, il détourne une fois de plus le regard. Il finit d'une traite son Coca-Cherry. Il te souris. À ce moment précis, tu aurais donné n'importe quoi pour que cet instant dure toujours. Un brouhaha te ramène à la dure réalité. La fille blonde au bar à envoyé une claque au dénommé Andrew, et s'en va en claquant des talons après avoir balancé quelques pièces sur le bar.
'' Heu, c'est pas tout, mais on a des choses à faire, hein Yog ? Lance Andrew, se levant en toute hâte.
-Si tu le dis, répond Georgios. Il s'apprête à régler l'addition, mais tu lui prends la main, heureuse d'avoir un prétexte pour le toucher, et dis :
-Non, c'est gratuit pour les grecs, tu ajoutes plus bas :... Et pour les mecs mignons, donc quand un mec est mignon et grec... C'est moi qui te doit de l'argent !
-Wow, merci... C'est... Gentil... Bégaie Yog, dont les joues virent au cramoisi.
-No problemo. Il te lance un sourire bright tellement adorable que tu faillis être aveuglée par tant de perfection.
-Bon, on se taille Yorgie. Bye Princesse au joli fessier !
-Salut Don Juan !
-A bientôt, renchérit Georgios.

Imagine George Michael...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant