Beth
Durant le repas, nous avons discuté de notre matinée déjà bien épuisante, notamment pour Lisa qui n'avait même pas pu prendre cinq minutes pour aller se chercher un café, alternant entre des personnes à recevoir, des appels téléphoniques et de simples visiteurs.
– Dis donc, les journées sont bien remplies de ton côté, pour une simple hôtesse d'accueil, dit le beau brun en mimant les guillemets pour l'adjectif, pense à prendre un repos à l'avenir.
– Je ne peux pas me le permettre, j'ai un prêt à rembourser, je te rappelle, bogosse. Après, si tu veux m'aider à le financer, ça ne serait pas de refus, le taquine t-elle.
– Tu sais que je l'aurais fait volontiers si je le pouvais mais avec la salle de sport, ça devient compliqué, souffle t-il, même si mon frère a voulu m'aider.
– Daryl ? Questionne Colin en levant un sourcil.
– Ouais... Mais tu sais bien, je ne préfère pas.
– Pourquoi donc ? Je demande, curieuse.
Mon binôme me regarde, soudainement gêné avant de se concentrer sur son dessert.
– Désolé mais je ne veux pas en parler, lâche t-il en enfournant un morceau dans sa bouche, c'est pas important.
Je m'apprête à insister mais je vois Colin me faire signe d'abandonner. Je soupire et me lève de table, attirant de nouveau l'attention de mon collègue.
– Je vais aux toilettes, je prétexte en m'éloignant.
Je m'enferme et pousse un long soupir tandis que les souvenirs remontent, tout comme les larmes qui menacent de s'écouler de mes yeux. Je renifle bruyamment et retiens un sanglot. Petite sœur, tu me manques tellement... Je sursaute lorsque trois coups sont frappés contre ma porte et reconnais la voix de la blonde.
– Beth, tout va bien ? Me questionne t-elle. Matt ne voulait pas être désagréable et il s'excuse.
Je sors le paquet de mon sac et attrape un mouchoir pour sécher mes larmes. J'inspire longuement avant d'ouvrir la porte.
– Excuse-moi, Lisa, c'est juste que j'ai pensé à ma défunte sœur et la tristesse m'a submergée, dis-je en essayant de sourire.
– Oh... Alors prends ton temps, ma pauvre.
Elle tendit une main vers mon visage pour retirer les traces de larmes qui parsemaient mes joues rose avant de me prendre dans ses bras.
– Si tu as besoin de discuter, on peut s'organiser une soirée pyjama ce soir, à mon appartement ? Propose t-elle en me caressant le dos.
– C'est gentil Lisa mais, pour l'instant, ça me fait trop de mal d'en parler. A l'avenir, je ferai un effort, c'est promis.
Je lui rends son éteinte et profite pendant quelques minutes de sa chaleur bienveillante. Nous nous relâchons ensuite pour rejoindre les garçons. Mon collègue s'empresse de me présenter ses excuses mais je tends une main vers lui.
– Ce n'est pas de ta faute, tu n'y es pour rien, rassure-toi. Comme j'ai dit à Lisa, si je dois en parler, je le ferai une fois que je me sentirai prête.
– D'accord, souffle le beau brun, mais j'ai tout de même haussé le ton.
– C'est déjà oublié, dis-je en me retournant vers lui avec un sourire aux lèvres, ne t'inquiète pas même si j'apprécie le geste.
Il m'observe un moment avant de retrouver sa bonne humeur. Nous finissons notre repas et allons payer avant de quitter le bâtiment en souhaitant une bonne journée au gérant. L'après-midi passe plus lentement que la matinée mais je peux compter sur Matt et sa joie de vivre pour me motiver. Nous terminons le dossier et je préviens notre manager par mail.
"De Beth Lazari à Gabriel Simons
Nous venons de clôturer le dossier, dites-moi quand je peux vous l'amener, s'il vous plaît,
Cordialement."
La réponse ne tarde pas à venir alors que nous avons déjà entamé le prochain contrat.
"De Gabriel Simons à Beth Lazari
Tu peux passer dans mon bureau dès maintenant, plus tard, j'ai une réunion importante, merci."
– Je vais apporter le dossier à Monsieur Simons, tu m'accompagnes ? Je demande à mon comparse.
Il s'étire tout en me dévisageant et son t-shirt remonte, me laissant la possibilité d'apercevoir une partie de son corps musclé. Je rougis et détourne immédiatement le regard.
– Princesse, ne fais pas cette tête, rit-il avant de se lever, bien sûr. J'ai besoin de me dégourdir les jambes et d'un peu de caféine.
– Ne perdons pas de temps, alors, je le presse un peu mais ce geste m'a déstabilisée.
Nous nous rendons dans le bureau du blond qui m'adresse un sourire charmeur, bien vite effacé lorsque mon équipier pénètre à son tour dans la pièce. Je lui tends la pochette et attends en triturant mes doigts. Il parcourt rapidement les diverses feuilles avant de laisser échapper un petit rire.
– C'est parfait, vous avez fait du bon travail, j'en attends davantage pour les prochains. Vous pouvez disposer.
Au même moment, son portable sonne et il nous indique de fermer la porte derrière nous. Une fois de nouveau dans notre box, je lève les yeux au ciel.
– Son attitude est vraiment ingrate, je marmonne, pas un merci et il nous congédie de la sorte.
– Je pense plutôt qu'il ne s'attendait pas à ce que je sois là aussi, ricane mon binôme, tu es plutôt son genre alors que moi...
Je laisse échapper un rire en m'installant devant mon écran et fais craquer mes doigts avant de me remettre au travail. Perdue dans le dossier, je ne remarque pas tout de suite que le bureau s'est vidé et qu'il ne reste que nous dans l'open-space.
– Aller Princesse, on décolle, nous sommes les derniers et il est tard déjà, fait Matt en se levant pour attraper son casque.
– Oh ! Désolée, je m'étais plongée dedans et je n'ai pas vu l'heure, merci de me faire revenir dans la réalité, ris-je en éteignant mon ordinateur après avoir sauvegardé.
– A votre service, Mademoiselle.
Il s'incline légèrement en souriant, tel un prince.
– Pas la peine d'en faire des tonnes, Matt mais c'est plaisant de savoir qu'il existe toujours des hommes comme toi même s'ils se font discrets.
Il éclate de rire et passe un bras autour de mes épaules une fois ma veste sur mes épaules.
– Ravi d'apprendre que je fais partie des perles rares qui sont difficiles à trouver, susurre t-il à mon oreille.
Mon corps s'échauffe rapidement et je m'empourpre. Sa voix est si suave que j'en frissonne. Nous attendons l'ascenseur qui s'ouvre quelques secondes après. Nous découvrons un jeune homme élégamment vêtu d'un costume trois pièces visiblement coûteux, des cheveux bruns coiffés à la brosse et des yeux d'un gris métallique. Il nous dévisage tour à tour avant de nous laisser de la place pour le rejoindre.
– Bonsoir Monsieur Ortega, Mademoiselle Lazari, dit-il en souriant.
Je ne l'avais jamais vu mais le fait qu'il connaisse mon nom m'étonne et je lève un sourcil interrogateur.
– Pardonnez-moi, à votre regard, j'imagine que vous ignorez qui je suis. Je suis Ryan Carter, fit-il en me tendant une main.
J'écarquille les yeux, surprise, tandis que je sens mes joues se colorer avant de serrer sa main.
– Ravie de vous rencontrer Monsieur Carter, et excusez-moi pour mon comportement mais c'est toujours impressionnant de rencontrer le grand patron.
Matt s'esclaffe et je lui donne une tape sur l'épaule.
– Ne vous inquiétez pas, je ne mords pas. Du moins... Pas mes employés, précise t-il.
Il était loin de l'image que j'avais du PDG de cette entreprise mais cela me confortait dans l'idée que ma décision d'intégrer cette entreprise avait été l'une des meilleures depuis bien longtemps.
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[Is It Love ? Matt] Douce Attraction
RomansaElisabeth Lazari respire la joie de vivre mais sous ce sourire éclatant se cache un sombre passé dont elle ne veut pas parler. Quand elle fait la rencontre du beau Matt Ortega, elle ne peut s'empêcher d'être curieuse à son sujet sans se douter que...