[Is It Love ? Matt] Douce Attraction

- IV -

Matt

Le lendemain matin, je me réveille en sursaut et trempé de sueur sur le canapé où je dors depuis maintenant quelques semaines. Encore une nuit où mon esprit m'a torturé et fait subir un cauchemar horrible, celui où mon frère se fait tabasser à mort puis est emmené à l'hôpital en urgence. Je me redresse en position assise et pose une main sur mon cœur tout en cherchant à respirer profondément pour en calmer les battements. Je sursaute lorsque mon portable se met à sonner et décroche rapidement, sans consulter le numéro ou le nom de l'appelant.

– Allô ! Je m'exclame en serrant l'appareil comme un dingue.

– Salut frangin, je devine à ta voix que tu as encore passé une mauvaise nuit ? Me demande mon jumeau.

– Effectivement, je grogne en me massant la tempe, mais ça n'est pas nouveau, tu le sais bien.

– Oui et c'est d'ailleurs pour ça que je m'inquiète, tu devrais peut-être retourner voir le psychologue.

Le silence s'installe entre nous jusqu'à ce que je l'entende soupirer et je le devine en train de se gratter l'arrière du crâne.

– Ecoute, j'ai conscience que ce n'est pas facile pour toi mais je t'assure que tout va bien maintenant, tu peux dormir sur tes deux oreilles. Quelques mois sont passés sans que je sois impliqué dans quoique ce soit de sordide, alors relax, d'accord ? Souffle t-il.

– Daryl, tant que tu seras à leur botte, je ne serai pas tranquille, même s'il ne t'arrive rien, y'aura toujours cette pression jusqu'à ce que tu sois loin de toutes ces affaires, je réplique rapidement, inquiet.

– Hermano... Je ne compte pas quitter ce milieu, fais-toi à cette idée, je m'y plais et ça me permet de garder un œil sur toi pour te protéger.

– Bordel, Daryl, je n'ai pas besoin de ta protection mais...

Je m'interromps, la gorge soudainement nouée et les larmes me montent aux yeux.

– Laisse tomber, je fais, rageur, tu ne comprends pas. Amuse-toi bien, à plus.

Je lui raccroche au nez et jette mon téléphone sur la table basse en me prenant la tête entre les mains. Il sonne à nouveau mais je l'ignore, persuadé qu'il s'agit de mon imbécile de double. Mais ça continue et je prends l'appel rapidement pour m'exclamer :

– Qu'est-ce que tu ne comprends pas, Daryl ?!

– Matt ? Je suis désolée, je ne pensais pas que tu attendais un appel de ton frère, à son entente, je m'apaise instantanément, c'est Beth.

– Beth... Excuse-moi, je ne voulais pas t'agresser mais oui, j'ai eu un coup de fil assez désagréable y'a quelques minutes.

– Je sais, j'ai tenté d'appeler mais ça sonnait occupé. Je ne voulais pas te déranger mais comme tu n'es pas encore au bureau, j'aurais aimé savoir quelle excuse je devrais donner à Gabriel s'il venait me voir. »

Je jette un œil à mon horloge qui indique neuf heure quinze et je soupire avant de reprendre :

« Mince, je n'ai pas entendu mon réveil sonner. Dis-lui que j'ai quelques soucis familiaux mais que je suis en chemin, s'il te plaît.

– D'accord, tu peux compter sur moi. A tout à l'heure alors, dit-elle, visiblement soulagée.

– A plus tard et... Merci, tu es vraiment une adorable binôme, Beth. »