myfirstbiglovestory

1yearlater

tu peux le faire. allez. lève toi naomi.
naomi ouvrit les yeux avec difficulté, les premiers rayons de soleil qui transperçaient ses volets lui brûlant la rétine. elle enfouit sa tête dans son oreiller en étouffant un grognement. il était 7h40, et il était grand temps pour elle de commencer à se préparer. un an avait passé depuis ses retrouvailles avec noah, et elle ne l'avait pas revu depuis. elle avait soigneusement évité june toute l'année scolaire, s'était arrangée pour ne pas la croiser dans les couloirs, avait coupé les ponts avec presque tous leurs amis communs et elle s'en portait beaucoup mieux. il lui arrivait parfois de se demander ce qui avait bien pu lui passer par la tête l'an passé, convaincue qu'elle s'était laissée aller de manière déraisonnable et stupide. elle regrettait amèrement d'avoir accepté son tout premier rendez-vous avec june, rue Lemarchal, dans ce café miteux.

naomi respira un bol d'air frais à sa fenêtre et sourit. elle était désormais au lycée, en fin de seconde, et tout semblait être parfaitement normal dans son existence, sans relations bizarres et toxiques. elle se dirigea vers son armoire d'un pas léger et entreprit de choisir sa tenue du jour. elle avait la chance de commencer à 9h en ce mercredi, chose à la fois inouïe et rare depuis qu'elle était entrée dans la classe supérieure, et décida alors de se mettre sur son 31. naomi pris parti pour un jean boyfriend à trous, un haut couleur aubergine à fleurs jaunes et elle sortit d'un bon pas de sa chambre.

elle se prépara un thé à la menthe, engloutit un yaourt nature et alla se préparer. elle se lava soigneusement les dents, se maquilla avec application, se parfuma, enfila ses van's vertes, attrapa son sac de cours jaune pissenlit et sortit de la maison en claquant la porte. elle se dirigea vers l'arrêt de bus et brancha ses écouteurs. elle écoutait « summer depression » de girl in red quand elle vit le car scolaire arriver, en avance. il lui fallut moins de quinze minutes pour arriver au lycée, enjouée et presque heureuse. ça serait une bonne journée.

elle se posa sur un banc immaculé et attendit. elle s'asseyait toujours sur ce même banc, attendant toujours la même personne. quelques minutes plus tard, elle était là.
-hello, girl.
naomi se retourna sur sa droite en souriant.
-salut. comment tu vas?
la jeune fille se tourna également vers elle. elle avait une tignasse époustouflante, au carré et bouclée, d'un roux soutenu, et des yeux ocres pétillants de malice. lolly avait toujours eu des allures de princesse, avec sa petite taille et son corps fin. elle souriait de toute ses dents du bonheur et éclata sans prévenir d'un rire cristallin.
-moi? ça va toujours, tu sais. ma mère est partie en trombe ce matin, elle était en retard à la banque, mais elle a été obligée de revenir juste après car elle avait oublié de mettre son pantalon. tu te rends compte? elle était partie en pyjama!

la bonne humeur de lolly était comme toujours contagieuse, et naomi sourit en étouffant un gloussement. elle se mordit la lèvre. la sonnerie du lycée, « smells like teen spirit » de nirvana retentit dans le bâtiment le plus proche. lolly se leva d'un bond et tendit la main vers naomi pour l'aider à se lever. elle lui tendit la sienne de bonne grâce et de hissa debout. elle montèrent au troisième étage, lolly de sa démarche sautillante et naomi de son pas lourd et vacillant. elle n'avait jamais possédé un superbe sens de l'équilibre.

arrivée devant la salle de classe, où elles suivraient leur premier cours de la matinée (anglais renforcé), naomi sentit un regard posé sur elle. elle se retourna et vit jack. il avait des yeux verts incroyables, des cheveux châtains ondulés coupés assez courts et une peau hâlée pleine de tâches de rousseur et de grains de beauté. il était d'une beauté incroyable, déstabilisante, et naomi sombra dans ses yeux émeraudes. quand il lui sourit, elle détourna le regard. ce n'était sans doute pas à elle qu'il s'adressait. elle rentra dans la salle de classe, le regard perdu dans le vague et une sensation de frustration logée au creux de son ventre.