sens

56 2 1
                                        

la pièce se mit à tourner autour des deux jeunes femmes, entourées d'une auréole de désir.

june avait les mains dans les cheveux courts de naomi, qui, elle, avait la paume gauche posée contre le mur, et la droite sur la joue de june, l'encerclant littéralement. leurs bouches se collaient et se détachaient comme des ventouses, les yeux de l'une et de l'autre demeuraient clos.

elles restèrent ainsi de longues minutes, à s'embrasser violemment dans les charmantes petites toilettes du salon de thé de la rue Lemarchal. naomi finit par apercevoir derrière elles un sofa, plutôt petit, rouge, qu'elles n'avaient même pas remarqué en entrant. elle ne réfléchit pas longtemps et entraîna délicatement june sur le canapé, sans cesser de l'embrasser. naomi se retrouva à califourchon sur elle, sa minuscule jupe remontée pratiquement jusqu'en haut.

pas gênée le moins du monde par son cher pantalon cigarette, naomi, à quatre pattes sur la jeune femme allongée, entreprit de déboutonner son corsage. elle fit glisser les manches par dessus la tête de june, et retira habilement le débardeur blanc qu'elle portait en dessous. pendant ce temps, june avait réussi à enlever à naomi son sweat trop large, qu'elle avait lancé à travers la pièce, et commençait à s'exciter.

l'une sur l'autre sur le sofa, leurs corps emmêlés et leurs poitrines s'effleurant à chaque instant, june et naomi décidèrent par télépathie de se débarrasser de leurs bas respectifs. dans son pantalon serré, naomi eu un peu de mal à s'en extirper, mais finit par revenir à la charge, désormais en sous-vêtements.

june l'avait regardé se déshabiller, sans un mot, un imperceptible sourire sur les lèvres. elle n'avait pas bougé, n'avait même pas tenté de retirer sa jupe, bien trop contente que naomi ne s'en charge elle-même.

june: elle est maigre, mon dieu, comme elle est maigre! mais elle est belle, vraiment belle. je ne sais pas, c'est... étrange. est-elle anorexique? elle n'a pratiquement aucune forme, c'est peut-être dû à sa maigreur? ou au fait qu'elle soit excessivement grande? mais bordel, comme elle est jolie.

naomi: j'ai honte, j'ai honte, j'ai si honte! elle est déçue, c'est sûr. qu'est ce qui m'a pris de faire ça? j'aurais dû la prévenir, je n'ai jamais fait ça. enfin... elle le sait, je lui ai dit tout à l'heure d'une façon détournée, l'a t-elle compris? oh non, j'ai peur! je ne vais pas savoir faire, je vais... je vais... je vais me foirer, c'est certain. mais quelle imbécile je suis, putain! et puis... je suis tellement moche, tellement mal foutue, tellement pas assez... tout. au secours, elle va me demander de partir parce que je ne lui plais plus.

june sentit probablement l'arrêt que marqua naomi pendant qu'elle se rapprochait d'elle de nouveau. elle ne put s'empêcher de sourire, d'un sourire doux, bienveillant. naomi la regarda quelques instants et soupira.

june déposa alors un minuscule baiser sur ses lèvres et murmura 'tu es vraiment belle, tu le sais?'. c'est à cet instant que naomi comprit que c'était le moment. c'était son moment. et l'expression 'mise à nue' prenait tout son sens, aussi bien au propre qu'au figuré.

myfirstbiglovestoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant