Les terreurs nocturnes sont des troubles réels du sommeil touchant environ 5% de la population française. Mêlant hallucinations, cauchemars éveillés et crises d'angoisses, dans des cas extrêmes la terreur nocturne peut conduire à la folie voire la m...
Lucie a bien grandi, du haut de ses 17 ans cette ado est bien différente de la petite fille d'il y a 11 ans. Lucie était une fille assez petite pour son âge, c'était une gothique, de beaux et longs cheveux noirs tombaient jusqu'à sa taille et une mèche rouge sang cachait son œil gauche. Sa petite bouche était dessinée avec soin par un rouge à lèvres noir, allant de pair avec ses yeux d'un marron sombre entourés de maquillage noir. Aujourd'hui elle porte un t-shirt du groupe Behemoth, sa garde robe est remplie de ce genre de vêtements de groupes de métal, Motionless In White, Slipknot, Marilyn Manson ou encore Korn, elle avait le look type de l'ado emo gothique qui emmerde le monde. Par dessus son t-shirt elle avait l'habitude de porter sa veste en cuir cloutée achetée sur EMP, elle trouvait que cela s'accordait bien avec sa paire de bottes High Moutain Black que ses amis lui avaient offerte pour son anniversaire. Son pantalon était un ZipaTrouser, cela n'a plus rien de surprenant avec le reste de son style qui était peaufiné avec un bracelet à clous sur son bras droit ainsi qu'un long bracelet en cuir sur le gauche. Elle avait aussi un serre cou lui aussi clouté, difficile de ne pas la remarquer avec son style, il faut dire qu'on est bien loin des codes vestimentaires féminins que la société essaye d'encastrer de force dans nos cerveaux. Ce jour là, Lucie était chez elle dans sa chambre à dessiner dans son carnet, au début de l'année scolaire ce cahier devait lui servir de cahier de philosophie, mais celui ci devint rapidement un carnet de dessin où Lucie y imprimait ses pensées et ses émotions. Aujourd'hui c'est des yeux qu'elle s'est avisé à dessiner, de beaux yeux bleus comme un ciel de juillet avec des cils dessinés avec soin et des larmes...des belles larmes rouges. Des larmes qui coulait le long de la feuille, une cascade de sang qui déferlait de ces yeux bleu ciel. Lucie dessinait ces yeux dans le calme de sa chambre, un silence qui pourrait sembler lourd à tous ceux qui ne sont pas familier au même univers que Lucie. Des posters de Slayer, de l'exorciste ou bien de Tim Burton recouvraient ses murs gris anthracites, que de la bonne culture mais tout de même peu de couleurs, et ce n'est pas ses étagères pleines de figurines sombres, et de faux crânes qui allaient égayer cette pièce. Parmi ses figurines etait posée au milieu une poupée qui ferait passer Annabelle pour un poupon Nenuco, elle l'avait fait venir par Internet sur le site d'un spécialiste en fabrication de poupées maudites.
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Lucie était toujours assise à son bureau, continuant de faire pleurer son dessin avec dans ses oreilles une réadaptation de la musique Danse Macabre de Camille Saint-Saëns. Car en plus du métal, la jeune ado appréciait aussi la musique classique comme Wagner ou Tchaikovsky, elle était la, en train d'entendre les violons les harpes et hautbois, les cymbales, les contrebasses, les guitares électriques...les guitares électriques? Le calme orchestral de Saint-Saëns vient d'être étouffé par la sœur de Lucie qui s'est mise à écouter du Suicide Silence sur ses enceintes. Agacée, Lucie se leva de son siège et parti vers la chambre de sa sœur. Elle frappa à la porte. -ANNA!, dit elle sèchement. Aucune réponse ne se fit sentir et la porte resta fermé. -ANNA!!!, cria Lucie plus fortement. La musique baissa considérablement de volume et la porte s'ouvrît. Anna y laissa dépasser sa tête, physiquement il est difficile de savoir qu'elle est la sœur de Lucie, à vrai dire seul leur look est similaire. Anna était bien plus grande que sa petite sœur, bien plus fine aussi, voir maigre. C'était une fille de 19 ans, aux cheveux d'un blond limite blanc, ils descendaient jusqu'à sa poitrine, par de grandes mèches, ses cheveux étaient détachés et lisses avec un grand volume mais assez décoiffés. Ses lèvres étaient plus colorés que sa sœur par un bordeau sombre et ses yeux étaient moins accentués de maquillage noir, son maquillage était plus soft mais ressortait grâce à la pâleur de son teint. Elle portait une simple robe noire de chez Gothicana, absolument merveilleuse. C'est avec ses yeux fatigués que l'aîné regardait sa sœur sans dire un mot, puis n'en dit qu'un seul. -Quoi? -Tu peux baisser ta putain de musique? -C'est fait t'entends pas? -Tu vas me tuer de rire avec ton humour de merde, rétorqua Lucie avant d'entrer dans la chambre de sa sœur. -Tu fous quoi au juste? Demanda Anna exaspérée. -Ca sent bizarre, tu faisais quoi? -T'as jamais senti de beuh de ta vie? -Mais si maman... -Maman n'est pas là alors ta morale j'en ai rien à foutre. Et j'ai pas que ça à faire de jouer la baby-sitter, si tu veux t'occuper demerde toi toute seule. Lucie regarde sur le lit d'Anna et y voit une somptueuse robe longue Vokuhila délicatement étalée ainsi qu'une paire de bottines sneaky en cuir. -Tu sors ce soir? -Ouais. Dit sa sœur en allumant une cigarette. -Et tu vas où? -Quelque part, t'as d'autres questions? -Tu vas chez Alexandre? -Peut être. -Vous serez combien? Anna marqua un silence, s'avança vers Lucie et lui cracha sa fumée au visage. -Arrêtes de me coller au train... Dit elle d'une voix basse. Tu vas rester ici encore longtemps? Je croyais que t'allais voir l'autre dépressif là. -Arrêtes de l'appeler comme ça. -Oh? Et comment je dois l'appeler alors? Friendzone numéro 845? -Je t'emmerde -Hé c'est pas ma faute si aucun mec veut ton cul. T'as vu comment t'es fringuée? C'est pas pour rien qu'aucun mec te parle. C'est pas pour rien que t'as jamais eu de copain avec ta tête. Dit Anna en se moquant de sa sœur. -Je préfère ça plutôt qu'être une grosse pouffe qui suce pour 10 balles en soirée avec Alexandre! Anna ne sourit plus, son visage s'assombrit de colere et de noirceur,elle ne dit rien puis écrase sa cigarette contre le mur. -Sors. -Pourquoi? Provoqua Lucie Anna prit Lucie par l'avant bras qu'elle serra fortement. -Ah mais laches moi ça va pas?! Anna traîna Lucie hors de sa chambre puis la jeta au sol. Lucie relève sa tête vers Anna, ses yeux devinrent humides. Anna la regarde noir. -Qu'est ce qu'il y a tu vas pleurer? Lucie ne dit rien, elle continue de regarder sa sœur depuis le sol. La prochaine fois que t'essayes de me prendre de haut, je te rappellerais où est ta place!
Anna se retourne et claque sa porte avant de fermer celle ci à double tour. Lucie reste quelques secondes au sol, immobile. Une larme coule de sa joue, une larme noire, puis une deuxième, son maquillage commence à couler. Cela fait longtemps que Lucie n'avait pas pleuré devant quelqu'un, d'habitude elle arrivait à se retenir avant de craquer seule de son côté mais cette fois c'était trop fort, elle n'avait pas réussi à se retenir devant sa sœur. Lucie essuya ses larmes et se releva en direction de la salle de bains, elle se démaquilla entièrement, puis se regarda. Elle n'aimait pas son visage, le trouvait moins beau que celui des autres filles qui avaient des joues plus fines et moins rondes, des lèvres plus pulpeuses, un nez plus fin. Lucie n'avait pourtant pas besoin de se comparer à ces filles là, mais complexait de ne pas leur ressembler. Lucie se mit à se déshabiller, elle enleva sa veste puis son t-shirt, déboucla sa ceinture et baissa son pantalon, puis regarda de nouveau dans le miroir. Elle n'aimait pas non plus son corps, trouvait ses hanches trop épaisses, son ventre trop gros, ses seins trop petits. Il suffirait simplement d'oublier cette apparence type que la société essaye de nous imposer pour profiter pleinement de soi, mais Lucie n'y arrivait pas. Elle pensait à ces mêmes filles qui pèsent 40 kilos et se baladant fièrement avec leur décolleté, ces filles qui ne prennent jamais un gramme car elles se font vomir tous les soirs, mais ce sont ces filles qui sont à vomir. Lucie n'a pourtant rien à leur envier, ses rondeurs n'étant en rien un obstacle, mais en regardant son corps elle repensa aux paroles tranchantes de sa sœur. Une larme tomba sur ses pieds nus, Lucie tendit sa main et la posa sur le miroir au niveau de son visage, puis la retira. Elle rentra dans sa douche et fit couler l'eau, au moins même elle ne verrait plus ses larmes couler. Elle se rinça le corps et les cheveux, ses bras tombèrent d'un coup. Lucie n'arrivait plus à tenir sur ses jambes, elle s'agenouilla puis s'assit contre le mur de la douche en versant un torrent de larmes incontrôlable.
