Parfum Ackerman

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Les deux hommes se dirigeait vers le fond de la pièce ou trônait un bureau en chêne massif accompagnait de deux fauteuils rouges aussi confortable l'un que l'autre. Sur un pan de mur, une immense photo de Madame Ackerman était suspendu, les cheveux noirs attaché en une tresse rudimentaire, tenant en main un becher, le regard concentré.

- Installe toi Livaï

Le sus nommé s'installa en face de son père qui essayait de ranger tant bien que mal le monticule de papier qui recouvrait le bureau.

- Alors comment ça se passe ne France? J'ai appris que avais réussi a relancer la petite affaire de ton arrière grand père, jamais je n'aurai pensé que tu arriverais a faire quelques choses avec ces vielles vignes. Les Saumur Ackerman sont connu dans le monde entier, on en trouve même ici a Phoenix. 

- Pourquoi tu m'as fait revenir ici?

Le père Ackerman cessa sont rangement, laissant échapper un rire qui résonnait dans la pièce silencieuse.

- Je vois que tu n'y vas pas par quatre chemins.

- Tu m'as dis que tu avais quelques choses d'important a me dire, et de vive voix. Alors je suis la, près a t'écouter. Des que tu as fini je repars.

- Allons, ne soit pas si pressé Livaï, ça fait des années que tu n'as pas mis les pieds ici. Tu pourrais rester un peu, visiter les bureaux, tes quartiers sont toujours disponibles a la maison, prends quelques jours de vacances.

- Je n'ai pas le temps de prendre des vacances, comme tu l'as si bien dit, mon affaire en France n'attends pas, mon avion repars dans 24 heures, alors je te conseil de ne pas perdre de temps avec des discutions sans intérêt. Surtout que je me rappelle très bien que les biens de Jean Ackerman ne t'intéressait pas, que tu ne voulais pas en entendre parler. 

- Je peux tout de même m'intéressait a mon fils. 

- Un fils que tu as oublié pendant près de 10 ans.

- Il y a un début a tout...

- Laisse moi rire! Depuis la mort de maman tu m'as complètement laissé tomber, tu t'es jeté a corps perdu dans ton travail, oubliant pratiquement mon existence. 

- C'est faux Livaï, tu ne peux pas dire ça.

- Tu n'es même pas venu a ma remise de diplôme!

- Je t'ai offert une voiture en cadeau.

- Mais ce n'est pas l'argent qui m'intéresse! On n'achète pas les sentiments! De toute façon, je ne suis pas venu ici pour débattre avec toi. Dis moi ce que tu as a me dire et je repartirai tranquillement en France m'occuper de ma petite affaire sans intérêt d'après toi.

Finissant de ranger les papiers sur son bureau dans un silence pesant, Bill Ackerman sortit finalement un dossier bleue nuit qu'il posa devant le jeune homme. 

- Qu'es ce que c'est?

- Ouvre le

- Tu n'as pas une langue pour t'expliquer? répondit Livaï alors qu'il ouvrait tout de même le dossier en face de lui. Pourquoi tu me montre les chiffres de ton entreprise?

- Ta futur entreprise.

- Peu importe, je n'en veux pas

- Ecoute Livaï, que tu le veuille ou non, tu vas récupérer cette entreprise, c'est ton héritage.

- Ma petite affaire en France me convient largement, je n'ai pas envie de récupérer ton entreprise. Tu ne m'as jamais impliqué dans cette affaire alors pourquoi tu le ferais aujourd'hui? 

- Je ne te l'ai jamais dit mais c'était le projet de ta mère...

Livaï releva légèrement le regard pour regarder le visage de son père qui laissait transparaître une légère tristesse. Malgré les 15 ans qui sépare le décès de sa regretté épouse, il n'avait jamais réellement réussi a faire le deuil, s'enfermant dans son travail pour oublier son chagrin en même temps que son fils.

- Cela ne m'étonne pas de Maman

- Je me rappelle comme si c'était hier. Ta mère allait cueillir les fleurs dans les jardins et dans son petit laboratoire qu'elle s'était aménagé elle essayait de créer des parfums avec les différentes roses. Cela n'était jamais réellement réussi mais elle aimait ce qu'elle faisait. 

Un léger rire s'échappa des lèvres de Bill

- Je me rappelle une fois, c'était tellement raté qu'on avait du laisser aérer la maison plus d'une semaine pour enlever l'odeur atroce. On avait 20 ans a cet époque.

Un silence s'installa entre les deux alors que Livaï avait lâché les papiers des yeux. Il était tellement rare que son père parle de sa mère, il n'avait plus jamais fait son allusion devant lui depuis la mort de cette dernière.

- Tu sais, j'ai aimé ta mère du plus profond de mon être, et je l'aime encore même si elle n'est plus avec nous. J'aurai décroché la lune pour elle. Et puis un jour, je lui ai annoncé que je pourrai réaliser son rêve. J'avais économisé pas mal d'argent, et je suis allé dans un laboratoire avec le projet de ta mère. Le premier parfum de la marque Ackerman. Notre plus belle réussite pour moi, après tout c'est ta mère qui avait fait la composition. Je lui ai même donné son nom.

- Oui je m'en rappelle, tu l'as appelé "Kuchel"

- Une pure merveille...

Livaï hocha la tête, reconnaissant les qualités de ce parfum qui même des années plus tard été la meilleure vente de l'entreprise. 

- Livaï... je voudrai que tu reprennes le projet de ta mère. Que tu reprennes les raines de l'entreprise. 

- Pourquoi je ferais ça? Tu es le grand patron des parfums Ackerman, et tu y seras encore pendant de très longues années. Pourquoi abandonner tout maintenant alors que tu viens de me dire que c'était le projet de maman, tu y tiens énormément a cœur.

- Parce que je ne pourrai plus le faire très longtemps, je suis fatigué...

- Prends des vacances, repose toi, depuis des années tu travailles sans relâche, depuis combien de temps n'as tu pas pris ne serai-ce que 15 jours de repos?

- Tu ne comprends pas... Livaï... je vais mourir...





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