Un. Deux. Quatre.

6 : Crise d'adolescence.

Dix ans après

-Mais je veux sortir! S'exclama Anaëlle.

-C'est hors de question Ananas. Grogna Regina en continuant de couper les légumes.

-Mais pourquoi? Soupira la jeune fille de quinze ans.

-Parce que ton bulletin est arrivé, et c'est une véritable catastrophe, que ta mère va rentrer de son rendez vous avec Elsa dans pas longtemps, que l'on va passer à table à ce moment là et discuter de ce qu'on fait pour toi. Décida la brune.

-Mais mama...Pesta la blondinette.

-Non. Tu obéis, je suis ta mère, je prends les décisions. Appuya Regina. Et tu n'en as pas marre se commencer toute tes phrases par "mais"? Fit-elle en levant les yeux au ciel, tout en versant les oignons dans la poêle grasse.

-Ahah super drôle. Articula Anaëlle blessée. Le groupe va m'attendre.

-Et bien dis leur que ta mère est une méchante et qu'elle ne veut pas que tu sortes ce soir. Insista la brune.

-Je dois m'entraîner. Insista la jeune fille.

-Stop, Anaëlle. Argua sa mère en élevant la voix. La blondinette se tendit, peu habituée à entendre son prénom complet dans la bouche de ses mères. Vas prendre une douche, occupe toi, fais ce que tu ceux en restant dans cet appartement. Et laisse moi finir le repas. Ordonna-t-elle.

C'est en grognant que la jeune fille partit vers le couloir le traversant, pour ouvrir la porte au fond et s'enfermer dans sa chambre. Deux ans auparavant, les enfants avaient demandé à avoir des chambres séparées, seulement l'appartement était déjà occupé dans son entièreté. Puis Regina avait eu une idée. Sachant que l'appartement voisin était un studio qui arrivait pile au bout de leur couloir, elle avait vu avec le propriétaire et par chance le studio était vide, alors avec Emma, elles l'avaient acheté. Et après un mois de travaux, la chambre du fond était aménagée, et il y avait une seconde salle de bain, ce qui au final les avait bien arrangé, car les roulements de quarts temps du matin pour le lavage n'étaient clairement pas le système idéal.
Sa fille enfermée dans sa chambre, Regina soupira. En grandissant Anaëlle était restée cette petite fille douce et adorable, mais que par moment, l'adolescence avait prit les trois quarts des cellules de son corps, la rendant rebelle, énervée, provocatrice et râleuse. À huit ans elle avait commencé la danse, et aujourd'hui elle était tellement passionnée qu'elle avait décidé d'en faire son métier et donc elle passait son temps libre à danser, et se désintéressait des cours. Au début ses mères l'avaient soutenue, et elles continuaient sauf sur un point, elles estimaient que quelques soit ses rêves, ses notes ne devaient pas chuter. Mais au vu du nouveau bulletin, leur fille n'avait fait aucun effort. Regina l'avait lu en rentrant, et le papier était maintenant sur le côté opposé au sien du comptoir. Emma devait rentrer d'une minute à l'autre et elle lui en parlerait.

-Nouvelle crise d'ado? Entendit Regina.

Elle releva brusquement la tête et vit sa femme dans l'entrée de la cuisine.

-Elle voulait sortir avec son groupe pour danser à la salle. J'ai dis non, c'est la fin du monde. Marmonna la brune avant de sentir le corps chaud se coller à son dos et les bras forts l'entourer. Bonne soirée?

-Oui. Très bien. J'aurais dû t'emmener. Souffla la blonde en embrassant son cou.

-Je suis restée au bureau après toi, ça m'a permis de rattraper mon retard. Confia Regina. Je suis rentrée depuis une demie heure seulement.

-Et elle t'a déjà pris la tête? Soupira Emma, découragée.

-Oui. Les dix premières minutes étaient parfaites. Elle avait fait du thé et m'en a servit un. J'ai eu le droit au câlin et au bisou, parfait. Et puis j'ai dis non à la sortie et ça a été la cata. Raconta la brune.