Partie 2.

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Chapitre 2.

En me réveillant, ma tête me fait horriblement mal et mes yeux n'en parlons même pas. Qu'est-ce qui s'est passé ?
À mesure que mes yeux s'habituent à la lumière de la chambre, je commence à saisir l'endroit où je suis. À l'infirmerie.

Qu'est-ce que...

Les souvenirs remontent d'un bloc dans mon esprit. Mon presque altercation avec Ndeye Awa, sa certitude de connaître tout de moi, puis le fait qu'elle m'ait dit que Latyr était passé à autre chose et ensuite...que ma fille était malade. Oh mon Dieu, c'est donc pour ça que j'ai perdu connaissance. J'ai pas supporté ce trop plein d'émotion. Il faut que je fasse quelque chose. Je ne peux pas rester tranquille tant que je ne saurai pas comment va ma fille.

Mes larmes coulent à flot et je me relève douloureusement du petit lit en me débarrassant de ces perfusions qu'ils m'ont administrée. Le médecin entra en ce moment dans la chambre et se précipite vers moi.

__Non non... Vous ne devez pas quitter votre lit. Votre état n'est pas encore stable! Dit-il en essayant de me maintenir au lit.

__Je ne peux rester couchée là alors que ma fille souffre. Je veux la voir, je veux l'entendre.... Faites quelque chose docteur... Aidez-moi sinon ma fille va mourir!

__Calmez-vous mademoiselle. Vous devez d'abord vous reposer...

Je ne l'écoute et me débats en hurlant. Quand je fais une crise, je suis incontrôlable. Le médecin tente de me maintenir au lit alors qu'il appelle une infirmière.

__Faut lui administrer un calmant et vite, crie t-il.

Je les implore une énième fois avant de sombrer à nouveau à cause de l'aiguille plantée dans la peau de mon avant-bras.

Quand je me réveille pour la seconde fois, j'étais plus calme. Je ne parlais pas. Je ne bougeais pas. Je fixais juste un point invisible devant moi. Ces murs gris de l'infirmerie me donnent la nausée. J'ai envie de pleurer mais je n'en ai plus la force.

La porte s'ouvrit mais j'y prête pas attention. Je ressens juste un vide et l'impuissance de ne rien pouvoir faire dans ces circonstances. Ma fille a besoin de moi et je ne peux même pas être là pour elle. Je ne peux pas la serrer contre moi. Je suis impuissante. Si je la perds, je me suicide. Sans elle, la vie n'a pas de sens. Si j'en suis là jusqu'à présent c'est grâce à elle et à l'amour immense que je lui porte.

Latyr et moi avons eu Sophia quand j'avais juste quinze ans et lui en avait dix neuf. Je sais on était encore trop jeunes. On s'aimait comme des fous et l'inévitable s'est produit. Certes, c'était une erreur de notre part, mais une belle erreur car aujourd'hui je ne regrette pas d'avoir donné naissance à cette princesse qui est le fruit de notre amour. Mes parents voulaient porter plainte. Je n'étais pas encore majeure mais j'ai témoigné que j'étais consentante, ce qui m'a valu les foudres de mon père qui qualifiait Latyr de "gosse de riche sans gêne". Ma mère était plus ou moins tolérante même si je sentais qu'elle n'appréciait pas trop mon ex-copain.

Après mon procès, Latyr a eu la garde de notre fille sans aucun problème car ma famille ne voulait rien avoir qui leur rattacherait à moi. Tous disaient qu'ils m'avaient prévenu mais que j'étais trop têtue et amoureuse.
On peut dire ce qu'on veut mais je ne regrette rien de ma relation avec Latyr. Il a été le premier homme dont je suis tombée amoureuse. Il m'a appris la passion, le désir, m'a fait connaître le bonheur même si c'était de courte durée. Il m'a aimé pas seulement dans ses paroles, mais aussi dans chacun ses gestes. Je le sentais dans ma chair et dans mon âme. Oui, il m'a aimé comme personne ne l'a jamais fait.

CICATRICEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant