Je reste silencieuse.
- Tu me voulais, tu m'as alors ne pars pas, pas maintenant. Je me dis qu'après ça ma vie pourra peut-être reprendre son cours.
- C'est ce que tu veux ? Passer à autre chose ?
- Oui je ne veux plus être obnubilée par toi, je veux tout démystifier et m'affranchir de tout ça.
- Et si ça n'a pas l'effet escompté ?
- Ça l'aura, ce sera enfin fini et je serai de nouveau heureuse.
- Tu te trompes...
- Ta gueule et baise-moi !
- Je ne suis pas à ta disposition.
- Tu te fous de moi ?!
Elle fonce en ma direction hors d'elle et colle son corps contre le mien.
- Tu es venue me chercher et maintenant que je t'offre ce que tu désires tu n'en veux plus ? Je ne suis vraiment qu'une chose insignifiante pour toi. Tu es...
- Intéressée par toi. Je ne sais pas forcément m'y prendre, voire pas du tout vu où nous en sommes actuellement. Je ne regrette pourtant rien de ce qui a pu se passer, même de m'être retrouvée avec deux côtes fêlées. Je ne regrette rien car sans tout ce jeu, sans tout ça tu ne m'aurais rien accordé, pas même un regard. Aujourd'hui enfin j'ai peut-être une chance de me rattraper et je vais arrêter de tout gâcher. Je crois que je n'ai pas envie que tu reprennes ta petite vie. C'est égoïste ?
Elle se décolle de moi et prend un air grave. Mentalement, elle réfute apparemment ce que je suis en train de dire.
- Arrête...
- Ok, alors écoute-moi bien. Je vais me répéter, en gros, par rapport à ce que j'ai pu dire à ton mec. Je ne veux plus te revoir. Débrouille-toi. Je ferai ma part, fais la tienne et soyez heureux.
Intérieurement j'ai froid, je suis révoltée de la voir dans cet état pour une idéologie de vie dépassée.
- Une dernière chose, je te laisse un mois pour y réfléchir vraiment. Je te donne rendez-vous après mon cours pour aller boire un verre au bar d'en face et faire plus ample connaissance. Tu vois ? Un rancard, un vrai. Si tu ne viens pas j'estimerai que c'est un point final à toute relation.
Je pars de cet endroit en jetant un dernier coup d'œil, elle est pensive. J'abandonne ma proie empoisonnée à son charognard de mari qui ne tardera pas à revenir à la tanière.
*
Je rentre abattue. Je me pose lourdement sur le canapé, il faudrait que je mange mais la cuisine me semble bien trop loin. Je suis complètement vidée par cette fin de journée. Mon portable vibre, je ne regarde pas. Pourquoi cette histoire a pris une telle ampleur ? Mon téléphone m'extirpe de mes pensées une nouvelle fois. Je le déverrouille d'un doigt pour couper le vibreur mais je me remarque que c'est elle qui m'a appelée. J'ai également un texto de sa part disant « réponds-moi, je pense que je vais faire une connerie ». Qu'entend-elle par-là ? Il ne manquait plus que ça... Un nouveau signe lumineux de mon smartphone, « S'il te plaît... », je n'ai pas le temps de finir de lire que j'ai un appel entrant. Je me décide à répondre. J'entends pleurer à l'autre bout du fil. Je reste silencieuse et attends qu'elle parle.
- Pourquoi es-tu partie ?
Je n'ai aucune envie de m'étaler à ce sujet, trouvant que j'en ai assez dit toute à l'heure.
- Réponds s'il te plaît Sam.
- J'ai déjà répondu à cette question. C'est tout ce que tu voulais me demander ?
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Self Control
Short StoryLa chasse est ouverte. Faut-il se prendre au jeu du chat et de la souris ou fuir ce cercle vicieux ?