Chapitre 7

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De retour à la maison plus personne. Sérieux ?

- Sam c'est toi ?

- Ouais ! Ils sont où ?

- Va au Capouchin, ils sont là-bas pour manger.

J'ouvre mon sachet de pistaches et commence à en décortiquer une.

- Tu ne viens pas ?

- Non je n'ai pas envie, monte au lieu de gueuler si tu ne pars pas.

Je m'exécute. J'entre dans la chambre, elle a pleuré et son visage est fermé.

- Tu veux en parler ?

Pas de réponse, ce qui veut dire en langage Catherinien "oui" mais qu'il faut insister, elle a toujours eu besoin qu'on creuse pour en dire plus. C'est une façon comme une autre de voir que l'on s'intéresse vraiment à son cas je suppose. Je m'approche d'elle et dépose ma main sur sa hanche. Elle a un sursaut mais il n'est pas dû à la surprise, je soulève alors le tissu de son haut. Elle regarde au loin par la fenêtre quand je découvre un bleu violacé. Une larme tombe sur le sol lorsque je détache mes yeux de son flanc.

- C'est Franck ?

- Ce n'est rien comparé à toi.

Elle prend le ton de l'humour, dédramatiser les choses doit être une tradition familiale.

- Réponds à ma question.

Je suis aussi froide que le blizzard.

- Qui d'autre ?

- À toi de me le dire.

Je veux une réponse concrète, l'ombre d'un doute ne doit pas demeurer dans ces cas-là.

- Oui, c'est lui...

- Pourquoi ?

Un silence pèse à nouveau. Je la laisse deux minutes le temps de récupérer une crème que l'on m'a donné à l'hôpital. Quand je reviens elle est toujours fixe. Bien qu'aucune réponse ne justifiera ce qu'il a fait je veux comprendre ce qu'il s'est passé.

- J'attends.

- Ne prends pas cet air grave ce n'est pas si horrible.

- Depuis quand ?

- Ça fait environ trois mois, depuis qu'il a perdu son travail.

- Est-ce une raison ? Ça l'excuse ? Et avant ces trois mois il a déjà été violent ?

- Arrête avec toutes ces questions. Il n'est pas si mauvais.

- Dis-moi pourquoi aujourd'hui au moins.

- Car je parlais avec Sylvain et que j'ai ri à l'une de ses blagues vaseuses. Il m'a fait une accolade, je pense que ça ne lui a pas plu.

- C'est tout ?

- On va dire que le fait que j'ai évoqué que je le quitterai s'il continuait à...

Elle soupire et ses yeux se baissent laissant seul le paysage.

- C'est la première fois que tu y penses ?

- Non...

- Tu l'aimes ?

- Pourquoi serai-je avec sinon ?

- Parce que tu es un peu bourge sur les bords ?

Elle se retourne en souriant et lève les bras.

Self ControlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant