Ce Que L'ont Resens Au Fond D'une Boite

3 0 0
                                    

Voici ce que j'ignorais :

Quand on se réveille pour la première fois enfermé dans une caisse dans le noir complet on se dit que ce n'est pas possible. Essaie de repousser le couvercle bien sûr. Normal. On frappe les côtés avec ses mains, le fond avec ses talons. On donne des coups de tête encore et encore même si ça fait mal. Et on hurle, on hurle indéfiniment. Nez qui coule torrents de larmes. Jusqu'à ce que les cris s'enrouent se réduisent en a des hoquets. Alors on entend des bruits étranges triste et pitoyable et c'est au moment où l'on réalise que ces bruits viennent de soi, on comprend la situation, qu'on comprend vraiment ce qu'il se passe et je suis enfermée dans une caisse.

Les parois des caisses en pin ne sont pas tout à fait lisses. Par exemple il se peut qu'il on y ait grossièrement percer des trous pour l'aération. Et quand on suit les contours de ces trous du bout des doigts, quand on les y enfonce en cherchant désespérément n'importe quoi, on se plante des échardes. On les retire comme on peut avec les dents et ensuite on se lèche le doigt on suce le sang qui perle en poussant encore des gémissements de chiots blessé.

Être seul là-dedans c'est terrifiant. Oppressant. Effroyable. Surtout qu'on ne sait pas encore à quel point on devrait avoir peur.

On apprend à bien la connaître cette caisse son nouveau chez soi. On tortille les épaules pour en évaluer la largeur. On mesure la longueur avec les mains on essaie de remonter les pieds. Pas assez de place pour plier les genoux. Ni pour se retourner. La caisse c'est exactement votre taille.  Comme si elle avait été fabriqué tout spécialement à votre intention. Un cercueil rien que pour vous qui vous étiré les reins, qui vous meurtri les omoplates, qui vous fait mal à la nuque.

Seul et unique élément de confort le papier journal qui tapisse le fond de la caisse.  Détails qu'au début on ne remarque pas et qu'ensuite on ne comprends pas. Jusqu'au moment où on se fait dessus pour la première fois. Avant de passer des jours dans ses propres immondices. Comme un animal diriez-vous. Sauf que la plupart des animaux sont mieux traités que cela.

La bouche se dessèche, les lèvres gèrcent. On commence à fourrer ses doigts dans ses fameux trous d'aérations à ce lacérer la peau juste pour avoir un goût dans la bouche quelque chose à avaler, à tester. On se découvre comme on ne s'était jamais vu une femme brisée ramener à une vie primitive. La puanteur de son urine, le sel de son sang.

Mais on a encore rien vu. Quand enfin on entend des bruits de pas on y croit pas. On se dit qu'on délire. Qu'on rêve. On n'est qu'une pauvre loque, une minable. La dernière des imbéciles, qui ne peut s'en prendre qu'à elle-même,  mais regarde-toi un peu. Et pourtant, le cliquetis d'un cadenas de l'autre côté de la paroi à quelques centimètres de son oreille...

Peut-être qu'on se remet à pleurer. Ou que du moins on le ferait si on n'était pas complètement déshydratée.

La première fois qu'on voit le visage de celui qui nous a fait ça on est soulagé. Heureuse même. On regarde se joue bouffes,  ses yeux de fouine, sa bouche béante ses dents jaunies.  et on se dit : merci mon dieu merci mon Dieu.

Il nous laisse sortir de la caisse. Ils nous soulèvent en réalité parce que nos jambes ne fonctionnent plus nos muscles n'ont plus de force, notre tête dodeline. cette idée nous fait rire. Dodeline. Encore un de ces mots qui n'avait aucun sens en cours de littérature. Mais là on y est : les tête dodeline, notre tête dodeline.

Mon Dieu cette odeur. Ail et transpiration vêtements sales et cheveux crasseux. Est-ce que ca vient de nous ? De lui ? Impossible de réprimer en haut le cœur. Et ça le fait marrer. En même temps qu'il brandit une bouteille d'eau en décrivant par le menu ce qu'on va devoir faire pour la mériter. Il est gros. Vieux. Dégoûtant. Repoussant. La barbe négligée, le cheveux gras, une vieille chemise à carreaux constellé de taches de ketchup.

En temps normal on serait trop bien pour lui. Fraiche et pimpante, jolie comme un cœur. Le genre de fille auquel un garçon ne peut pas résister lors des soirées étudiantes.  le monde nous appartient. Où plutôt nous appartenait ?

On pleure on réclame sa mère. Effondrée comme une chiffe molle à ses pieds. On le supplie de nous laisser partir.  Pour finalement avec ce qui nous reste de force, retirer nos vêtements. On le laisse faire ce qu'il veut. On crie mais on a la gorge trop sèche pour y mettre le moindre son. On vomit mais on a l'estomac trop vide pour rendre quoi que ce soit.

On survit.

Et plus tard quand il nous donne enfin cette bouteille, mais pour nous l'a renversé sur la tête, on a pas honte de lever les mains pour récupérer autant de liquide que possible. Le lèche sur ses paumes. On l'aspire dans ses cheveux huileux, répugnants. On attend qu'il soit distrait pour sucer la tache de ketchup sur sa chemise qu'il a balancé sur le côté.

De retour dans la caisse. Dans la Caisse, avec un grand C.

Le couvercle retombe lourdement. Le cadenas se referme avec un bruit sec.  L'homme abject s'en va. Et il nous laisse de nouveau seule. Nue. Meurtrie. En sang. Sachant désormais des choses qu'on aurait jamais eu envie de savoir.

On murmure : '' maman''.

Mais ce monstre la est bien réel. Et plus personne ne peut rien faire pour nous sauver.

Voilà ce que j'ai appris:
Il n'y a pas grand chose à faire, enfermer jour après jour, dans une caisse en forme de cercueil. En fait il n'y a qu'une chose qui vaille la peine d'être imaginer, ressasser, méditer à chaque minute qui passe une heure de cauchemar après l'autre. Une idée qui vous permet de tenir. Une obsession qui vous donne la force. Vous la trouverez. Vous l'affinerez.  et ensuite si vous me ressemblez un tant que soit peu vous ne le lâcherez plus.

La vengeance.

Mais faites attention que vos désirs ne se retourne pas contre vous, surtout si vous n'êtes qu'une pauvre idiote enfermé dans un cercueil.

Extrait du livre : Lumière noire, de Lisa Gardner.

Je suis tombée sur ce livre par hasard ! Le peu que j'ai commencé à le lire j'ai sûr-adoré ! Alors afin de le faire connaître je vous partage le premier chapitre :)

Au cas où voici le résumé !

Au cas où voici le résumé !

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

11.03.2020

1110 mots

Au passage dedicasse à _Yelie_ tombeedesetoiles

CREEPYPASTA - TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant