Ses jambes brunes nues frissonnaient au toucher des draps blancs soyeux. Il était bien inhabituel pour lui de se réveiller dans un lit si grand, entouré d'épais et volumineux polochons farcis de plumes d'oies. La chaude couverture bleutée recouvrait l'intégralité de son corps musclé qui n'était vêtu que d'un simple bas noir et d'une chemise transparente. L'homme ouvra graduellement les yeux, les laissant s'acclimater au soleil du petit matin. Battant des cils, Ambroise se redressa tout en douceur en étirant ses bras athlétiques vers le plafond voûté.
Il scruta autour de lui, n'ayant eu l'occasion de contempler la chambre, étant arrivé tardivement dans la nuit ténébreuse.
C'était une pièce spacieuse possédant un plancher recherché. Des planches de bois subtilement taillées étaient travaillées en un magistral motif. Sol qui était vêtu d'une carpette blanche touffue, ce qui donnait envie d'y déposer ses pieds. Les murs étaient recouverts d'une tapisserie céruléenne blanc pâle, tachetée d'étoiles opalines et ocres. Motifs qui reprenaient au plafond en une admirable et charmante représentation d'une nuit de pluie d'étoiles filantes. Simplement remarquable. Ambroise craqua sa nuque, remuant ses épaules pour bien se réveiller. Le lustre de cristal au milieu de la pièce, suspendu solidement au plafond, représentait une lune entourée d'astres et de planètes.Les murs n'étaient guère parés : de simples gouaches encadrées par-ci et par-là mais qui devaient sûrement valoir une petite fortune. Il y avait bien des éclairages mais rien d'autre. A gauche, la chambre était meublée d'un volumineux bureau de chêne noir qui était lui-même entouré d'une bibliothèque où quelques livres étaient soigneusement rangés. Ambroise se demandait s'il contenait des feuilles et de l'encre dans les nombreux compartiments. A côté de cela, une des fenêtres. Enfin, c'était plutôt une porte vitrée puisqu'elle donnait accès au balcon fleuri et surtout de glace. Certainement qu'il prendrait un peu l'air après s'être habillé.
Juste en face du lit, se trouvait une imposante et auguste cheminée où un feu brûlait ardemment. C'était bien la première fois qu'on lui allumait un feu : c'était donc cela, les avantages d'être fils d'un noble ? Il avait vite fait de s'y habituer. Il y avait posé sur la cheminée, un pot de fleurs, sûrement en porcelaine vu l'aspect. Des fleurs colorées prenaient toute la place et odoraient la pièce d'une odeur sucrée. Quel plaisir pour les narines. C'était bien meilleur que l'odeur pestilentielle de sueur et d'humidité de son dortoir à l'orphelinat. Il aurait pu vivre dans ce luxe depuis son enfance, quel gâchis !
A sa droite, une grande armoire. Elle aussi faite de chêne noir. Il pensa avec plaisir aux nombreuses tenues qu'elle devait renfermer dans sa panse! Ainsi, à côté, se tenait un paravent gravé et un miroir rond tout en longueur, maintenu par un pied qui était sûrement en glace vu la couleur.
Le jeune homme passa sa main sur son visage, rejetant sa longue chevelure noire désordonnée en arrière. Ses longues mèches fines glissèrent sur ses épaules dénudées alors qu'il sortit du lit en poussant un soupir satisfait. Dieu qu'il n'avait plus aussi bien dormi depuis fort longtemps ! Ambroise marcha vers la fenêtre, en évitant l'épais coffre aux bords pointus qui était plaqué contre le bout de son lit. Le tissu fin de sa chemise glissait sur sa peau, faisant ressortir l'élégante couleur de sa peau.
Avec tranquillité, il entrouvrit la grande porte vitrée : faisant infiltrer un charmant air de piano. Un rythme lent et apaisant qui donnait envie de regarder le ciel puis vaguer tel un fier navigateur dans son imagination fantastique.
Ambroise, le visage apaisé, se dirigea vers la deuxième pièce accessible avec la porte à côté de la cheminée : sa salle de bain. Il prit de longues minutes à se laver, profitant de la baignoire pour prendre un bain pour la première fois en 19 ans d'existence. Que c'était agréable, de sentir l'eau chaude réchauffer sa peau. L'adulte plongea entièrement sous l'eau quelques secondes puis ressortit la tête en prenant une bouffée d'air. Parfait, tout était parfait avec cet air de musique. Ambroise sortit à contrecœur en recouvrant le bas de son corps d'une serviette chaude blanche. Il se dirigea torse nu devant l'armoire et l'ouvrit, curieux.
Le jeune homme avait eu raison ; de nombreuses tenues étaient soigneusement rangées et donnaient toutes très envie d'être mises ! Il prit une combinaison noire fourrée à l'intérieur et sur les manches et le col. Toute douce, il récupéra une cape bleue aux bords dorés puis se saisit de grandes bottes noires.Ambroise alla se vêtir derrière le paravent avant de se contempler minutieusement devant le miroir. Le vêtement mettait parfaitement son corps en valeur et lui donnait un aspect puissant, semblable à une nouvelle peau. Pour finir en beauté, l'homme s'installa devant la coiffeuse tandis qu'il récupéra une brosse. Ambroise débuta les mouvements fermes dans la forêt noire qui lui servait de chevelure. Au fur et à mesure, ils prirent une apparence soignée. Le garçon, en s'admirant dans le miroir moyen incrusté dans le bois, constata que ses cheveux ondulaient : que c'était surprenant ! Mais qu'ils étaient aériens, et embaumés de ce délicat arôme d'orange.
Ambroise posa sa main sur son visage, s'inspectant sous toutes ses coutures. On pouvait assurément le qualifier de narcissique au vu du sourire radieux qu'il arborait. L'homme ne s'était jamais vu ainsi mais dieu, qu'il se trouvait...Séduisant ! Se levant, il virevolta dans la chambre en se tenant les bras au rythme de la musique qui s'intensifiait. Chaque pas, chaque sensation que l'adulte ressentait : il n'était plus humain mais l'harmonie.
Des cristaux de glace apparaissaient distinctivement autour de lui, comme une poussière qui l'entourait. Cela arrivait de temps en temps. Quand il était apaisé, il parvenait enfin à les utiliser pour en faire quelque chose de beau. Une légère poudre, de la neige, sortait le long de ses doigts. Les yeux clos, il contrôlait un orchestre entier. Elevant les bras, bougeant avec grâce : seul lui existait.
Ce qu'il ne savait pas encore, c'est que Luv avait ouvert la porte et était resté médusé devant la scène, incapable de dire quoi que ce soit. Le jeune adulte au monocle ne comprenait pas vraiment pourquoi son demi-frère gesticulait ainsi. Le garçon fronça les sourcils puis ferma lentement la porte avant de partir silencieusement.
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Le texte est entièrement écrit par moi, HinataChan090 et le texte est entièrement corrigé par Poulpegirl.
Bonne lecture à tous et à toutes! Nous attendons vos retours et restons disponibles si vous avez des questions ;)
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Récits extravagants
Fantasy"Prend le temps de me découvrir, de me feuilleter Peut-être suis-je comme les autres, semblable Mais si par curiosité, tu tentes le voyage, Avec ardeur, le contraire te sera prouver. " Un énorme remerciement pour @Poulpegirl qui est la correctric...