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PARTIE 3

Salut, gamin. Ils m'ont enfin rendu mon téléphone. Je m'ennuie à mourir. Le rétablissement c'est tellement pénible. Appelle-moi.

Le message arriva quand Peter était dehors, déambulant dans la ville pour essayer de retrouver ses repères. Il n'avait plus été capable de remettre son costume depuis la dernière fois, mais il avait décidé d'aider en tant que lui-même, ce bon vieux Peter Parker. Il s'était prudemment aventuré dans son ancien quartier pour la première fois, aujourd'hui. Il se tenait devant chez Delmar, dont les lumières étaient éteintes et la devanture barricadée avec des planches, quand le message de Tony arriva.

Peter ne savait pas quoi en faire. Il était content que Tony aille mieux, mais il avait Pepper et Morgan et Rhodey. Il n'avait pas besoin de Peter.

May ou Happy avait probablement dit à Pepper que Peter n'allait pas bien. Il avait essayé de le cacher, mais May lui avait demandé ce matin s'il dormait bien. Il avait menti et dit qu'il dormait bien, mais après elle lui avait dit qu'elle pensait qu'il sortait trop, alors il supposait qu'elle ne le croyait pas vraiment. Cependant, elle ne l'avait pas non plus empêché de sortir.

Il ne voulait pas de la pitié de Tony, se disait-il, et il ne voulait pas de petits bouts d'attention non plus. Parce qu'il avait toujours été un peu pathétique quand ça concernait Tony. Il avait toujours voulu son temps et son attention – plus qu'il n'en méritait. Il n'avait aucun droit sur ça, après tout. Pas comme sa véritable famille. Peter observa les mots qui brillaient sur son téléphone, les regardant se brouiller.

Il essayait toujours de décider ce qu'il devait faire, quand il l'entendit – un son familier, juste plus fort et plus pressant que d'habitude. Il leva les yeux et vit le chat de Delmar, Murphy – plus maigre que ce dont se rappelait Peter, son pelage sale et emmêlé – en train de gratter à la porte fermée du magasin, pleurant incessamment pour qu'on le laisse entrer.

Peter traversa la rue presque en courant, effrayé à l'idée que Murphy prenne la fuite avant qu'il puisse l'atteindre. Il ne le fit pas, cependant, il regarda Peter s'approcher de lui, avec plus de prudence que lorsqu'il était le chat bien-aimé de l'épicerie. Peter s'accroupit et tendit sa main. Murphy la renifla, puis pressa sa tête contre la main de Peter.

- Ouais, tu me connais, murmura Peter en commençant à gratter Murphy derrière ses oreilles, comme il aimait avant. Tu as été éclipsé, toi aussi, pas vrai ? Et maintenant tu es là, mais rien n'est comme avant. Je sais ce que tu ressens.

Murphy avait visiblement terriblement besoin d'affection et de contact humain. Il ne lutta pas du tout quand Peter le prit dans ses bras, il pressa juste sa tête contre le menton de Peter. Peter l'enroula dans sa veste et commença à marcher en direction de l'appartement de May et Happy.

C'était un long chemin – au moins une heure de marche – mais au bout de vingt minutes à peu près, Peter trouva une épicerie ouverte. La fille derrière le comptoir était pâle et ses yeux étaient creux, et elle ne sourcilla pas quand elle vit Murphy dans les bras de Peter. Il acheta deux boites de thon et trouva un banc sur lequel s'asseoir. Il posa Murphy et ouvrit la première. Les miaulements de Murphy devinrent un son continu, presque frénétique, jusqu'à ce que Peter pose la boite devant lui. Cela s'arrêta subitement quand Murphy commença à dévorer son repas.

- Ne te rends pas malade, lui dit Peter, mais il n'y avait pas grand-chose qu'il pouvait faire pour l'arrêter.

Il sortit de nouveau son téléphone. Le message de Tony était toujours là.

Ce serait impoli de ne pas répondre du tout. Tony avait sauvé l'Univers et en avait payé le prix. Il s'ennuyait et avait sûrement mal, et ce n'était pas de sa faute si Peter était un emmerdeur en manque d'attention qu'il demandait à des gens sur lesquels il n'avait aucun droit.

Becoming Belonging || IronDadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant