L'enfer sur Terre

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Thème 1

Texte by azuta44


Vous vous êtes déjà demandé comment serait le monde après l'Homme ?

Quand il aura vampirisé toutes les ressources naturelles, toutes les énergies fossiles ?

Et bien moi, je n'ai jamais eu à me poser ces questions. Car votre "après" est mon "aujourd'hui". Nous ne sommes plus des Hommes. Juste des parasites qui tentent de s'accrocher à ce qui leur reste.

Le désert stérile défile par la fenêtre. Quelques faibles végétations tentent vainement de subsister. L'air, devenu irrespirable en surface, est d'une teinte jaunâtre. Le camion bringuebale sur le sol irrégulier. Il n'y a plus de routes aujourd'hui. Ou du moins, elle sont en si mauvais état qu'il est plus sûr de ne pas les emprunter.

《-Zeynep ? fait mon voisin en me touchant le bras, On est presque arrivé.》

Je papillone un instant, en revenant à la réalité. Mon bras contre ma poitrine, je pousse un grognement. J'ai mal.

La bestiole qui m'a blessée ne m'a pas ratée. On les appelle des Démasibles. Des bêtes sur lesquelles la lumière ne trouve aucune accroche et, qui sont donc totalement invisibles. Mais pas immatérielles. Non, leurs griffes tranchent les chairs, leurs mâchoires brisent les os. Ou déchiquettent les biceps. Comme le mien.

On ne sait pas d'où elles viennent. Un matin c'était calme et le lendemain... L'apocalypse. La guerre. La destruction. Le chaos.

La mort.

Je tourne mon visage vers la fenêtre. Je refuse que mon ami voit ma douleur. Aujourd'hui, la faiblesse est mortelle. Mais cette pensée n'allège en rien le manque creusé par le décès de mes proches.

Le camion pile. Gary n'attend pas. Il saute du véhicule avec l'agilité d'un chat. Je tente de l'imiter mais avec un bras en moins, mon centre de gravité est un peu moins stable. Fusil contre son torse, il avance d'un pas sûr. Les pilules que nous avons prises avant de partir vont bientôt cesser de faire effet. Et l'air nous tuera.

J'accélère.

Il pousse la porte d'un bâtiment abandonné. Galant, il me laisse passer. Quand il referme la porte, l'obscurité envahit l'espace. Nous sommes dans une petite pièce qui ressemble à s'y méprendre à une chambre d'enfant. C'est tout. Du moins, aux yeux d'étrangers.

Gary attrape une bague dans une vieille boîte à bijoux. Il la passe à son doigt et grimace quand le petit dispositif prélève son sang. Sans un bruit, le liquide vermeil est analysé. Il est, bien sûr, positif. Enfin, les portes s'ouvrent. Le mur face à nous se fend en deux.

On dévale l'escalier. Le claquement sec de nos pas se répercute contre les parois d'acier. Mon bras me fait mal.

L'escalier sert de sas. L'air y est purifié. Aussi, lorsqu'on arrive en bas, on peut interagir avec les autres sans craindre de les empoisonner.

《-Vous revoilà ! fit une femme typée indienne, Vous les avez trouvés ?

Gary sort de son sac une série de tubes. Le liquide qui s'agite à l'intérieur n'a rien d'amical.

-Des embryons de Démasibles... souffle la femme.

-Oui Fayyad, il y en a beaucoup. Plus que tu ne peux l'imaginer, marmonne Gary

La femme attrape l'un des tubes. Il fait la taille de son majeur. Une larme brille au creux de son oeil:

-Alors c'est l'Homme lui même qui a créé de toute pièce sa destruction ?

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