Jour six

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Dieu dit : Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. Et cela fut ainsi.

Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.

Puis Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.

Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme.

Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.

Et Dieu dit : Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence : ce sera votre nourriture.

Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi.

Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour.


Aujourd'hui était un jour particulier. L'homme et la femme venaient de faire leur apparition. Ils n'étaient pas si différents des autres animaux, à cela près qu'ils semblaient doués de paroles et de possessions. Pourtant, pour Minho, la sensation était tout autre.

Il avait vu l'homme et la femme se forger dans l'argile par la bonne volonté de Dieu. Il les avait vu se découvrir et s'aimer sans restriction par la bonne volonté de Dieu. Il avait vu l'envie de l'homme, il avait vu l'envie de la femme. Il les avait vu céder à leur envie et il avait péché.

Lorsque Jisung l'avait rejoint, il l'avait trouvé prostré dans l'herbe. Il s'était précipité à ses côtés, relevant son visage pour essuyer ses larmes abondantes.

- Que s'est-il passé ? Demanda t-il une fois les hoquets du brun relativement apaisés.

- J'ai péché, confessa le plus vieux, relevant ses yeux larmoyants vers lui.

- Je ne comprend pas, murmura Jisung. Je ne connais pas d'être plus pur que toi.

- J'ai vu la nouvelle création de Dieu et je l'ai enviée.

- L'homme ? Il est lié à la terre par les pieds. Il ne peut ni vivre dans le ciel, ni vivre dans l'eau. Tu es plus libre qu'il ne le seras jamais. Que peut tu donc bien lui envier ?

- La liberté d'aimer et de céder.

À ces mots la tristesse s'empara de Jisung comme une vague dans une mer trop agitée. Il posa son front contre celui du brun et laissa leurs souffles se mélanger.

- Plus la peine de l'envier. Je te donne cette liberté. Aime moi. Aime moi autant que tu le souhaite, jamais je ne te repousserais.

- C'est trop tard Jisung. Je suis déchu.

Les yeux du plus jeune se remplirent de larmes.

- Nous sommes tels que Dieu nous a créés. Nous sommes lumière et amour. Je t'aime et tu m'aimes et rien ni personne ne pourra nous l'enlever. Souviens t'en. Où que tu ailles, je serais à tes côtés et tu seras aux miens.

Minho renifla péniblement et hocha la tête. Il devait partir. Il n'avait plus sa place au dessus et appartenait désormais aux dessous.

Mais alors qu'il s'apprêtait à quitter ce monde, Jisung le retint. Il prit son visage en coupe et lui offrit son cadeau le plus précieux. Il l'embrassa.

Minho devait partir, oui, c'était difficile, bien sûr. Il était triste, cela allait de soi. Dévasté même. Pourtant jamais il n'eut autant l'impression d'être à sa place qu'auprès de Jisung, ses lèvres jointes aux siennes. Et lors de cet échange, il eut la certitude que ça n'était pas un adieu mais un au revoir. Oserait-il dire qu'il s'agissait d'un commencement ?

Un dernier regard lancé en arrière et Minho se laissa couler vers les abysses. Le plus jeune resta sur la terre, regardant son ange s'enfoncer.

Finalement, le baiser avait eu un goût salé, à cause de leurs larmes. 

Est ce que Jisung était déçu pour autant ? Absolument pas.



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Et zoup là c'est fini

Merci beaucoup d'avoir lu !

Minsung - Déjeuner (intime) sur l'herbeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant