Un frère de trop-TOME 2

16. Point de vue de Kylian

Je pose les clés sur la table de la cuisine puis je me tourne vers Maddy qui s'appuie sur le mur de la pièce. Elle a le regard perdu dans le vide, je demande :

-Tu as envie de vomir ?

-Non. J'ai envie de dormir. De crier. De pleurer.

Elle hausse les épaules :

-De frapper quelqu'un.

-Pas moi merci.

J'essais de détendre l'atmosphère et de cacher mon inquiétude, elle rit, ça fait longtemps que je n'avais pas entendu ce son. Elle regarde le mur, son sourire s'efface d'un coup, à quoi pense t-elle ? Elle avance vers un placard. Elle l'ouvre, prend une bouteille d'alcool et porte le goulot à ses lèvres. Elle penche la tête en arrière mais n'a pas le temps de sentir l'alcool dans sa bouche car je lui arrache des mains :

-Ca suffit tu as assez bus!

-Mais j'ai besoin d'une distraction!

Elle fait la moue et essais d'attraper la bouteille mais je la recule et la pose sur le meuble derrière moi. Elle menace :

-Donne moi ça sinon . . .

-Sinon quoi ? 

Elle tend la main vers la bouteille bien décidée à l'attraper. Collée contre moi, je sens sa poitrine toucher mon torse. Elle secoue la tête :

-Sinon tu va devoir me trouver une autre distraction.

Son corps contre le mien créer des picotements dans chacun de mes membres. Que moi je lui trouve une distraction ? J'en ai bien une en tête, je chuchote en la regardant :

-Me tente pas.

Je regarde ses lèvres puis ses yeux, non je ne peux pas l'embrasser alors qu'elle est alcoolisé. Mais bordel qu'est ce que j'ai envie de sentir de nouveau sa bouche sur la mienne! Elle me dévisage, je vois son regard se poser sur ma bouche puis elle dit d'une voix sensuelle :

-Sinon quoi ?

Elle met ses mains sur ma nuque et me regarde dans les yeux, non Maddy fais pas ça! Je ne vais pas réussir à résister à la tentation longtemps! Je recule et colle mon dos au meuble, elle se recolle à moi :

-Sinon quoi Kylian ?

-Mad' fais pas ça . . . je dois garder le contrôle . . . Je dois pas faire ça . . .

Facile à dire! Je détourne le regard, elle pose ses mains sur mes joues pour me forcer à la regarder et chuchote :

-Et moi je veux que tu me fasse perdre le contrôle.

Je secoue la tête, non je ne peux pas lui faire ça. Elle fait la moue, recule et s'assoit par terre. Je m'approche, je pose mes mains sur ses genoux et elle dit :

-Je . . . quand j'ai sû ce qu'il a fait j'ai eu tellement mal . . . je me suis sentis mourir. C'est pas qu'une expression. Je . . . j'ai vraiment l'impression d'être morte...  

Les larmes coules sur ses joues, elle me regarde et dit :

-Je ne veux pas passer pour une salope ou une égoïste mais c'est juste que . . . j'en ai marre de pleurer tous le temps et de me sentir comme ça . . . aussi . . . mal . . .

Je masse tendrement ses jambes et je lui dis :

-Je te comprend, j'ai vécus la même chose. Je connais cette douleur.

Elle me regarde puis elle s'avance et grimpe sur mes genoux. Je recule un peu étonné, elle prend mes cheveux entre ses doigts et répond :

-Je veux que tu m'aide.

-Comment ?

Nous chuchotons comme si nous avions peur que quelqu'un nous entende. Une larme coule et elle me chuchote :

-Fais moi oublier la douleur. 

Ses lèvres m'effleures, je dis à voix basse :

-Tu es complétement déboussolée avec tous ce qui c'est passé, je ne veux pas que demain tu m'en veuille . . . ou que tu t'en veuille.

Bordel je vais craquer je le sens! Mon esprit me supplie de me laisser aller. Maddy hausse les épaules :

-On . . . on ne fait que s'embrasser. Ce n'est pas comme si on faisait quelque chose de mal. Un autre a fait pire.

Je sais qui est l'autre en question, je plisse les yeux :

-Arrête. Pense pas à lui.

Elle hoche la tête, son visage toujours aussi proche du mien, elle chuchote :

-Je veux déconnecter mon cerveau, arrêter de réfléchir.

Ses lèvres caresse une nouvelle fois les miennes et finissent par m'embrasser, doucement. Elle se lève un peu pour approfondir nos baisers et appuyer son corps contre le mien. Mes mains posées sur le sol nous soutiennent donc je ne peux pas la toucher. Je voudrais répondre mieux à ses baisers mais je ne peux m'empêcher de me retenir, une partie de moi sait qu'elle est bourrée et ne veux pas profiter de la situation. Voyant que je me retiens, elle tire doucement mes cheveux :

-Je t'en pris . . . fait moi me sentir vivante.

Elle me supplie de l'aider. Elle veut que moi je la fasse se sentir vivante ? Elle se sent bien avec moi. Je m'appuie sur une main ce qui contracte mon bras, je plonge mon autre main dans ses cheveux et n'y tenant plus je l'embrasse avec toute l'envie que je retiens dans mon corps depuis bien trop longtemps. Au fils des baisers, je me détend, et ne peux m'empêcher de glisser ma langue entre ses lèvres lorsque ses mains quittent mes cheveux pour se glisser sous mon haut.

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