ᴠᴏʟᴜᴘᴛᴇ [ᴛᴇʀᴍɪɴᴇ ]

q u a t r e

Les élèves quittent progressivement le hall, la dernière sonnerie ayant retentit il y a déjà quelques minutes. En groupe d'amis ou parfois seul, tous ont hâte de rentrer chez eux et de profiter d'un week-end tant attendu.

Sur le chemin du retour, Jimin sautille dans tous les sens, débordant de son habituelle joie de vivre. La bonne humeur du garçon est si contagieuse que tu l'imites, improvisant quelques pas de danse sur la chaussée. Soudain il s'arrête et tu manques de lui rentrer dedans. Il se retourne vers toi et l'instant d'après sa main agrippe la tienne, vous entraînant dans une course folle au travers des rues pavées, vos rire s'élevant au dessus des maisons du quartier aux cheminées fumantes.

Le soleil descend lentement à l'horizon, arrosant la vallée de ses couleurs rose-orangé. Les enfants quittent l'école primaire, jouant à chat sur le trottoir. Une grand-mère repositionne précautionneusement son châle sur ses épaules tandis que des volutes de buée s'échappent par intermittence de ses lèvres gercées.

Après avoir parcouru tout un dédale de rue, le jeune homme et toi arrivez finalement au sommet d'une colline, depuis laquelle vous pouvez admirer le coucher du soleil, se détachant parfaitement du relief montagneux entourant les villages en contrebas.

Vous vous asseyez sur un banc en fer forgé, vos mains toujours jointes, et timidement mais sûrement Jimin vient entrelacer vos doigts, les liant dans un geste innocent. Tu laisses ton regard se perdre au loin, profitant des derniers rayons, te délectant de la sensation de sa paume contre la tienne. Il n'y a pas de gène entre vous. Tout semble se faire si naturellement que s'en est presque surréaliste. 

-Quand j'étais petit, commence t-il, je rêvais de me produire sur scène, de montrer au monde entier ce dont j'étais capable.

Il sourit, se replongeant dans ses souvenirs.

-J'étais persuadé que j'allais devenir un danseur célèbre, que je travaillerai avec les plus grands chorégraphes du pays...pff, quel gamin prétentieux j'étais.

Tu ne dis rien, attendant une suite qui ne vint pas. Les dernières lumières du soir caressent la peau du jeune apollon à tes cotés, le faisant rayonner l'avantage et tu dois te faire violence pour ne pas succomber à l'envie de passer une main dans ses cheveux aux reflets dorés. Des odeurs d'herbe fraîchement coupée et de feu de cheminé vous enveloppent dans un cocon d'intimité, vous isolant du reste du monde. 

Se rendant compte que l'atmosphère s'est considérablement rafraîchi, Jimin dépose sa propre veste sur tes épaules pour te réchauffer, malgré tes protestations, puis il plonge ses prunelles sombres dans les tiennes. 

-Accompagne moi à l'audition!