hopes and dreams

{ 𝑀𝑎𝑑 𝑇𝑖𝑚𝑒 } - Dusttale Sans

Cela faisait la cent-cinquantième fois que l'humain avait reset.

La cent-cinquantième fois avant que je finisse de compter.

Cet humain n'est pas un humain comme les autres, cet humain n'en est même pas un ; c'est un démon, une créature infâme cachée derrière un air d'enfant innocent.

Le monstre ici, ce n'est pas nous, c'est lui.

La bête noire est encore revenue, dans le but de me rendre fou, et moi, comme d'habitude, je devais me forcer de jouer mon rôle. Mon rôle de personnage inutile, blagueur, cool, qui n'était censé ne pas savoir que tout ce qu'il avait vécu n'était qu'un misérable jeu.

Comme d'habitude, j'étais obligé de voir la tête de Papyrus décapité sur la neige, sans pouvoir ne rien faire pour le sauver.

Obligé de regarder le supplice des âmes se déchirant, entendre leurs cris d'agonie et sentir la poussière sur mes os desséchés, je devais tuer l'humain, le juger pour ses crimes et, comme d'habitude, j'échouais. Il finissait toujours par me tuer, lui, et son sourire démoniaque.

Puis, je revivais, destiné à vivre ce cauchemar pour l'éternité.

Cette vie fausse, mais parfaite, qui était programmée à être brisée par cette saloperie à jamais, comme s'il faisait ça pour le plaisir.

Le joueur avait tellement recommencé son jeu, tué d'ennemis que notre monde a commencé à subir de graves changements. Il buggait ; des particules de Snowdin se retrouvaient à Waterfall, la police d'écriture de Papyrus n'est maintenant plus en majuscule, Toriel a disparu, ce monde nage dans le chaos, mais je suis le seul à le voir. Sûrement parce que le créateur en a décidé ainsi ; que je serais le seul à subir tout ça, toute cette torture.

Normalement, ce « jeu » n'est pas conçu pour ça, c'est au début un jeu amical, où un humain doit se faire des amis. Alors pourquoi cette aventure merveilleuse s'est transformée en guerre sanguinaire ? Pourquoi cet enfant humain est devenu si meurtrier ?

Je sais qu'il y a un lien entre l'humain et moi. Un lien de combats acharnés, de meurtres, de regrets, puis à nouveau, de meurtres. J'ai senti ce lien dans mon corps tombé en poussière il y a quelques minutes, moment dans lequel le génocidaire venait de me tuer.

Je venais tout juste de revivre, pour la énième fois.

Et je savais que tout allait recommencer, tout. Les cris, les pleurs les massacres abominables, le sourire malsain de « l'humain », la poussière, le meurtre de mon frère, les bugs, le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset le reset.

Tout allait recommencer.

Pour la dernière fois.

Ce ne sera pas l'humain qui le fera.

Dorénavant,

Ce sera moi.

Je vais enfin finir de jouer mon rôle de bouffon, de celui qui ressent pour les autres, car tout cela a disparu, est tombé en poussière. Je leur ai déjà dit de quitter ce monde, mais ils n'ont pas pris au sérieux mes consignes, ils sont tous ignobles alors je les tuerais tous, et quand ce sera terminé, je me donnerais la mort, parce que ma vie n'a aucune valeur,

Et que notre monde changera et s'améliorera.

Je les sauverai enfin !

Je me précipitai vers la porte de ma chambre désordonnée, puis alla voir Papyrus dehors, dans la grande et vaste forêt de Snowdin.