{ 𝑇𝑢𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑚𝑜𝑖 } - Chara

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Information : dans cette fic, Frisk et Chara seront des filles.

Bonne lecture !


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Je cessai de bouger, et je regardai le monstre devant moi ; un Froggit, un petit ennemi de pacotille, nul, faible. C'est l'occasion idéale.

— Frisk, me chuchota Chara à l'oreille, fais-le, tue le... On sera débarrassés et ça nous fera un ennemi en moins !

— Chara... Je ne peux pas faire ça, dis-je en me remémorant les souvenirs de la route génocide, je ne peux...

De toutes vitesse, j'appuyai sur le bouton [MERCY] pour épargner le monstre, qui, libéré de mon emprise, finit par s'échapper.

Je me sentis soulagée ; je ne l'avais pas tué, mais d'un autre côté, j'avais profondément déçu Chara, qui s'était retournée vers moi, affichant un sourire malsain sur le visage. Son sourire reflétait une douleur que même les bandages présents dans mes poches ne pourraient pas soigner. J'étais vraiment désolée pour elle, mais je ne voulais plus avoir à tuer qui que ce soit.

 — Frisk... Dit-elle en arborant une profonde souffrance, t'es sérieuse, là ?! Tu ne l'as pas tué !! C'était ma chance, ma SEULE chance d'obtenir de la DETERMINATION. Sans la DETERMINATION, je ne peux pas survivre, TU NE COMPRENDS PAS !?? CHAQUE JOUR, JE ME SENS MOURIR INTERIEUREMENT !! JE SUIS EN TRAIN DE DISPARAITRE !!! Je te préviens, si tu ne tues pas, je disparaîtrais à jamais !

Je me retournai. Je ne voulais pas voir la colère dans ses yeux, même si c'était une tueuse impitoyable, c'était impossible de ne pas se sentir mal devant elle. Ca me faisait mal.

Quand elle parlait de disparaître, la douleur dans mon âme devenait encore pire. Elle était bien en train de disparaître, devant mes yeux ; son bras droit se décomposant en fines particules de poussière en était la preuve.

— Si tu ne tues pas de toi-même, je te choisirai une cible. Elle prit une pose pour réfléchir, en baissant la tête et en mettant la main sur la bouche. Tiens ! Que dis-tu de...

Papyrus ?!

J'eus une expression d'horreur, en me rappelant sa tête, décapitée sur le sol enneigé.

— Oh ! Tu n'as pas l'air très contente, je pense que tu préfères que je tue Sans à la place ! Je suis sûre que tu as le même avis que moi au sujet de cet imbécile heureux ; il commence sérieusement à m'énerver, avec ses pouvoirs sortis de nulle part ! Il croit pouvoir me vaincre, mais il sait très bien qu'il n'y arrivera jamais, non, jamais. Il a beau essayer, c'est un cercle vicieux, et un jeu pour moi, de le détruire petit à petit. C'est une raclure ! Un déchet ! Moi, les déchets, je les fous à la décharge...

—TAIS-TOI !!

Chara se retourna, elle venait de sortir de ses pulsions meurtrières, les yeux rouge sang.

Pour ma part, je venais de réaliser l'ampleur de ce que j'avais dit, et j'essayai de trouver un sens à ma phrase, qui n'en avait aucun.

—Je n'ai... Jamais dit que... Je voulais... Tuer quelqu'un.

Elle me regarda avec un air désespéré.

 —Tu as dit que tu n'as jamais voulu tuer personne ? La bonne blague ! Tu t'es vue en génocide ?! Alors ne vient pas me faire tes yeux doux d'hypocrite et te faire passer pour la gentille de l'histoire, pigé, la meurtrière ? Rétorqua Chara, dont le bras droit s'était presque entièrement transformé en poussière.

Mais...Chara ! Je suis désolée pour tes problèmes de manque de DETERMINATION, mais je ne veux plus avoir à avoir d'ennuis, surtout avec Sans ! S'il te plaît, comprends mon choix.

 —Ton choix, je l'ai bien compris ; tu veux que mon âme finisse par crever. Bah au revoir alors !

Revoyons-nous dans une prochaine vie...


Je n'eus même pas le temps de lui faire face, je ne la vis plus ; elle avait disparu. Chara allait mourir encore une fois.


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J'avais couru sans but précis, en repensant à la tournure que la décision de Frisk allait prendre ; mon heure de gloire en génocide avait pris fin, j'allais disparaître pour toujours, et...

Ce ne sera pas si mal que ça. Mon âme disparaîtra, certes, mais les monstres seront enfin heureux, Frisk sera débarrassée de mon fantôme, et je retournerais de la où je suis venue ;

L'enfer.

Je stoppai ma course infinie et regarda autours de moi ; Je me trouvais dans une petite impasse, pluvieuse, et où la pluie ne cessait de tomber. Malgré l'obscurité de cet endroit, il y régnait une atmosphère paisible et chaleureuse. Devant moi, j'aperçut une statue de pierre, très abimée par la pluie et le vent, qui me semblait familière. A côté de la statue était posé un parapluie que je pris, et posa par instinct sur la « tête » de la statue.

Oui, je sais, c'est complétement débile d'abriter une statue avec un parapluie, mais je sentais que quelque chose allait se passer si je le faisais. Au fond, je suis toujours resté une enfant curieuse.

Soudain, sans que je m'y attende, une petite musique s'éleva de la statue. Malgré le fait que le son soit faible, la musique était magnifique.

Elle me fit revenir dans les temps anciens, les temps où tout le monde était heureux, moi, maman Toriel, papa Asgore, et surtout, Asriel, mon meilleur ami, mon frère.

Je me suis souvenu des moments incroyables passés ensembles, au point de ne même pas remarquer mon bras droit tombé en poussière, et mon âme se décomposer. Je me mise à pleurer ; pour de vrai, je pleurais à chaudes larmes, comme l'enfant innocent que j'étais, devant cette statue de pierre. Ces pleurs, personnes ne les entendait, ils étaient recouverts par le bruit abondant, mais certes agréable de la pluie. Ils recouvraient aussi le craquement de mon âme recouverte de fissures. Je me sentais disparaître petit à petit de ce monde.

Cette sensation était si agréable, cette pluie semblait si douce. Si chaude sur mon âme gelée.

— Alors... C'est si agréable que ça, ... la mort... ? murmurai-je dans un dernier sanglot, dans, ce cas... Je veux me laisser partir...

— Asriel... Je te rejoindrai enfin.

Je fermai les yeux, et me lassai emporter dans le silence noir de cette mort douce ; je m'étais entièrement décomposée et ma poussière s'était étalée sur le sol. Je connaissais enfin la mort. La vraie mort. La mort de l'âme. Frisk a bien fait de me laisser mourir. Elle pourra continuer sa vie normalement, ainsi que tous les monstres. Ils seront finalement débarrassés du méchant de l'histoire. Ils auront enfin leur Happy End.

Et ma légende disparaîtra, telles les gouttes de pluies s'écrasant sur le sol.


La légende de Chara, le démon qui intervient lorsqu'on prononce son nom.





-fin du Oneshot-

hopes and dreamsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant