'Combat Thebalt martyrdom' par Piotr Foksowicz
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Jamais son épée n’avait failli. Jamais son bras n'avait tremblé. Il avait triomphé de chaque ennemi, ramené de fabuleux trésors de chaque conquête. Au fil du temps, il avait gagné le surnom de chevalier au cœur de dragon. Cette fois n'était qu'une campagne de plus. Un peuple barbare s'était soulevé contre la volonté de l'empereur, qui envoya l'un de ses plus braves vassal les mater.
Charlerai menait cinquante hommes. Un excès de prudence sûrement, là où vingt auraient amplement suffit. Mais il n'avait pas triomphé tant de fois en se comportant comme un jeune arrogant. Un seul de ses hommes pourrait venir à bout de cinq barbares dépenaillés, mais il risquait de ployer sous un nombre trop important.
Les premiers villages étaient sinistrement vides. De toute évidence, ils étaient attendus, et ces sauvages attendaient que les chevaliers s'enfoncent plus loin dans leurs terres. Roffenard, son capitaine, s'approcha.
«Que fait-on, seigneur ? Le piège est trop évident et-
- Brûlez le village. Et tous les autres qui seront vides après celui-ci. Ces lâches vont apprendre ce qu'il coûte de fuir leur destin.»
La bonté et la merci ne valaient que pour ceux qui combattent honorablement. Le bûcher illuminerait les environs de sa lumière purificatrice jusqu'au lendemain. Sans un regard en arrière, la colonne se remit en marche à travers la forêt. Les chemins escarpés ralentissaient leur progression, et Charlerai s'attendait à tout moment à ce qu'une flèche se plante dans son armure. Mais les deux éclaireurs qui chevauchaient à une centaine de mètre plus avant ne détectaient rien, et aucune attaque ne survint, même lorsqu'ils durent gravir une colline bien trop abrupte.
Trois autres villages furent incendiés. Le seigneur était de plus en plus perplexe. Qu'espéraient donc les Freltes ? Que la troupe impériale se fatigue, qu'elle abandonne ? C'était bien mal connaître la volonté d'acier de son commandant. Il fut tenté, à plusieurs reprises, d'incendier ces forêts qui faisaient l'orgueil des barbares. Mais l'empereur souhaitait sécuriser son territoire, pas régner sur une terre calcinée.
Peut-être les Freltes avaient-ils simplement pris peur ? Il était bien plus facile d'étripailler et de crucifier un collecteur de taxe qu'une troupe lourdement armée. Il les imaginait sans peine regarder ces hommes de métal marchant d'un pas de conquérant, tremblant comme des feuilles mortes. Il les foulerait de son pied comme il ferait pour un insecte.
Si le seigneur ressentait une frustration grandissante, Roffenard, en revanche, était de plus en plus téméraire. Il envoyait des petits groupes en reconnaissance de plus en plus loin, s'approchait déjà des villages torche à la main, se plaisant presque à ravager ainsi les habitations. Charlerai laissait faire, bien qu'il n'approuvait pas cet excès de zèle. Lui-même, malgré la prudence qui le caractérisait, se sentait en terrain conquit. La brume qui se faisait de plus en plus dense l'encourageait dans cette pensée. Ils approchaient du littoral, et si les Freltes fuyaient devant eux, alors ils seraient bientôt acculés à l'océan.
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Contes Du Changement
FantasíaLe changement... chaque histoire en a besoin, sinon ce ne serait qu'exposition. Mais le Changement va au delà. C'est un processus interne, qui se répercute sur chacun, dans chacun. Subir le Changement ou en être acteur, là est le dilemme. S'exhumer...