Le Monde Magique D'Utopia T1 TERMINÉ (Mais En Correction)

La Caverne de Cristal

     L'air était lourd, et tout était noir autour de moi. Une personne, d'abord floue, puis bien distincte, se tenait devant moi. Elle avait des ailes d'ange, des yeux d'un jaune perçant. Autour de nous, s'élevaient des stalactites et des stalagmites de cristal rose. Il y avait de petites créatures luminescentes qui s'occupaient de maintenir une certaine lumière. Il faisait frais et il y avait un bourdonnement assourdissant. La femme devant moi me pointa du doigt et me dit des mots incompréhensibles... "Eirp ne't ej... Drat port' tios en' li'uq tnava, Snograd tpes sel seticsusser.... Lam el scniav...iom-sedia"

     Puis elle disparue aussi vite qu'elle fût apparue. Le paysage de cet endroit magique, se dématérialisa à son tour, sous mes yeux ébahis. Tout d'un coup, le vide intersidéral revint. Je ne compris pas pourquoi, mais mes sens, revenaient soudain, brusquement à moi. Je me réveillais en sursaut au sol, avec l'impression de m'être reçu un violent coup sur la tête.

     Me souvenant d'un coup, de ce qui avait précédé ma perte de conscience, je me mis à paniquer. En effet, Mellaya était souffrante et ces secousses m'ayant faite tombée... ma meilleure amie, c'était pour elle que j'étais venue. En me redressant avec difficulté sur les coudes, je remarquais que la reine des Fées, était allongée sur son lit, les yeux toujours ouverts mais ternes; toute forme de vie l'ayant quittée... je ne pouvais y croire, la Nymphe, avec qui je m'étais liée d'amitié venait de rendre l'âme, alors que je baignais dans l'inconscience la plus totale.

     La tristesse martelant mon cerveau, me fit fermer les yeux. Des larmes chaudes et amères ruisselaient sur mon visage crispé par un mélange de colère et de mélancolie ardentes. Je tournais les talons, sans même plus prêter attention aux condoléances que me disaient les servantes de la reine défunte...

     Je me recroquevillais, assise sur un des rochers, servant de siège lors des Feux. J'allumais un braisier par ma magie, tentant de me laisser rassurer par les flammes chaleureuses. Mais rien ne me calmer. J'hurlais, extrayant ma détresse de mon cœur; inquiétant au passage le Peuple. Je laissais s'échapper mes sanglots, sans pouvoir me contenir d'avantage. Jamais en vingt-huit ans d'existence, je n'avais connu un chagrin si ardent.

     Puis, au bout de trois heures à être à fleur de peau, je me souvint de ce lieu magique, remplit de cristaux luminescents. Il me disait quelque chose. Était-ce là encore, dû à mon don temporel ? Et cette femme, qui parlait d'une voix étrangère, qui était-elle ? Pourquoi me semblait elle aussi familière ? Où l'avais-je vue et entendue auparavant ? Toutes ces questions sans réponses finirent par me donner la nausée. Cela chauffait mon cerveau à plus de quarante degrés, me donnant ainsi une fièvre douloureuse. Avec mes pouvoirs d'eau, je me rafraîchis.

     Alicen, mon époux depuis trois ans maintenant, étant relié à moi depuis que je l'avais aider sous forme de dragon, avait capter mon profond mal-être. Il vint alors vers moi, à dos de Vegetabilis, son meilleur ami, Dragon et Gardien de l'Utopia. Il descendit et se pencha pour m'embrasser, mais devant mon manque considérable de joie, il comprit que je n'allais pas bien. Il me demanda ce qui n'allait pas. Et ne pouvant et ne voulant pas parler, il usa de sa magie pour me sonder.

     De part sa tête incomprise et attristée, je compris qu'il avait plongé son esprit dans le mien jusqu'à cette femme dans cette caverne. Mais avant que je n'eusse le temps de m'effondrer encore d'avantage, il se mit à mes côtés, me caressait la joue, et sécha mes larmes du revers de sa main; bien qu'elles coulaient toujours abondamment. Puis, je cru le voir en sécher une qui avait réussi à s'échapper de son œil.

     Je mis ma tête sur son épaule, en proie à une grande tristesse et il resserra son étreinte, autour de mon corps. Nous passâmes ainsi le reste de la journée, assis à côté, en refoulant les derniers événements. À un moment donné, le Peuple nous rejoignit, avec un sarcophage en pierres massives. Les Fées allaient procéder aux rites funéraires traditionnels à la mort de leur suzerain...