Les Héritières

Chapitre 2 : Deuxième année (1) Drôles de rencontres

- Ambre, il y a quelqu'un au téléphone pour toi, cria Victor en bas du manoir.

Ce fut des exclamations et des bruits précipités dans l'escalier qui lui répondirent.

- Allô ?

- Coucou Amby ! C'est moi, Cass !

- Tu vas bien ? Cela fait longtemps qu'on ne s'est pas vu !

- Exact Sherlock, c'est d'ailleurs pour cela que je t'appelle ! Je viens de recevoir ma liste de fournitures pour Poudlard et maman compte m'emmener sur le Chemin de Traverse demain alors je me demandais si tu pouvais venir avec moi. On pourrait demander à Alex aussi !

Hermione et Fred, qui avaient entendu le téléphone sonner, s'étaient approchés et contemplaient désormais impuissants le visage de leur fille se refermer tel une huître.

- Je... Cass... Tu sais bien que je ne peux pas... Papa et maman ne veulent pas que je sorte du manoir...

- Mais... maman est auror...

- Je sais Cass... On se retrouve à Poudlard le premier septembre... salut.

Elle raccrocha et, sans aucun regard pour ses parents, monta dans sa chambre qu'elle claqua avec une force insoupçonnée.

Dans le salon, ses parents n'avaient pas changé de place, trop désespérés.

- Peut-être devrions-nous...

Hermione leva les yeux vers son mari qui venait de la tirer de sa rêverie.

- Tu disais ?

- Peut-être devrions-nous accepter. Cela fait six ans qu'elle n'a pas vu le Chemin de Traverse. Si on prévient l'Ordre qu'on sort, il pourra mettre en place des mesures adéquates non ? Elle sera protégée...

- Je ne veux pas risquer la vie des autres... On a toujours réussi à garder Ambre dans le manoir pendant cinq ans...

- Mais Ambre est entrée à Poudlard, Ambre est grande désormais et on ne pourra la garder tout le temps au manoir. Il faut qu'elle puisse s'épanouir. Et puis Cass est la fille de Demelza, une fille qu'on connaît plutôt bien. Elle est auror et travaille avec Harry.

Il lui sourit gravement, chose qu'il ne faisait que très rarement. Mais il arborait désormais quasiment tout le temps cette expression lorsque la conversation évoquait sa benjamine.

- Et s'il arrivait quelque chose ?

- Il n'arrivera rien, je te le promets.

Hermione, peu convaincue, accepta sous les baisers de plus en plus insistants de son mari.

- Hum hum...

Leur fils les ramena à la raison.

- Ah Victor... Je... Tu... Nous...

Le garçon de seize ans, sans pitié pour sa mère, la regardait avec insistance essayer de trouver une excuse.

- Tu sais maman, on est huit enfants donc je me doute que quand vous êtes seuls, vous ne jouez pas aux cartes ! J'ai seize ans, j'ai eu plusieurs petites-amies et je te rappelle qu'Anaïs va avoir un enfant dans peu de temps ! Je sais comment on fait les enfants ! Même Ambre le sait haha !

Puis, il partit en riant après avoir échangé un regard amusé avec son père, aucunement gêné mais qui adorait toujours autant embêter sa femme.

« De vrais gamins... » pensa t-il en voyant son père reprendre possession des lèvres de sa mère qui souriait, par pure provocation envers son gamin. Mais il était heureux de voir ses parents toujours aussi amoureux l'un de l'autre.