Hide and Seek

1

Lorsque Peter revint à lui, il avait un horrible mal de crâne. Il sentait la  drogue circuler dans son système sanguin, amenuisant ses forces et  l'empêchant de réfléchir correctement. Au prix d'un effort surhumain, Peter ouvrit les yeux. Il papillonna un instant des yeux avant de réussir à fixer son regard. Sur une porte fermée, qui paraissait blindée. Peter voulut porter sa main à sa tête, mais cessa immédiatement tout mouvement avec un gémissement lorsqu'un cliquetis de chaînes déchira le silence. Bon Dieu, ce que sa tête lui faisait mal...

Il décida de ne pas bouger le temps que ses sensations se calment. Il n'avait strictement aucune idée de ce qui s'était passé. Comment était-il arrivé là ? Mais là, où, exactement ? Était-il toujours à New-York ? Comment était-il passé de la chaise de bureau de sa chambre à ici ? Il cessa de réfléchir, cela faisait trop mal à la tête. La porte  s'ouvrit avec un horrible grincement qui résonna atrocement dans la tête  de Peter, lui arrachant un couinement de supplication.

— Tiens, notre petite marmotte est réveillée ! lança joyeusement une voix.

Peter rouvrit les yeux (quand les avait-il fermés ?), et leva le regard vers un homme qui le regardait avec un sourire et une perversion non dissimulée. L'homme portait un costume trois-pièces gris parfaitement coupé, assorti avec une cravate rouge. Son crâne était quelques peu dégarni sur les côté, mais une importante masse de cheveux brun clair occupait le restant de sa tête.

L'homme s'agenouilla près de Peter, allongé sur le flanc, et posa sa main sur sa joue. Peter était bien trop faible pour fuir ce contact efficacement,  alors tout ce qu'il fit, ce fut gémir de protestation. L'homme n'en tint pas compte, et aventura sa main sur la gorge de Peter.

— Mmh... dit-il. Pouls rapide. Pas de fièvre. La drogue agit toujours, mais ton corps réagit et la combat. D'après la rapidité du pouls et le temps écoulé depuis qu'on t'a injecté cette drogue, je dirais qu'il te reste... Dix minutes avant d'éliminer tout effet secondaire qui te  serait indésirable. Mal de tête, sensation de faiblesse, tout ça...

Peter fronça les sourcils. Que se passait-il ? L'homme retira vivement sa main de sa gorge et se redressa. Il alla s'asseoir sur une chaise en bois dans un coin pour attendre, et seulement là, Peter prêta un peu plus d'attention à ce qui l'entourait.

Il se trouvait dans une pièce sombre, uniquement éclairée par une ampoule  qui pendait du plafond. Les murs semblaient être constitués de torchis,  et le sol était en terre battue. Il faisait extraordinairement froid, et Peter frissonna. L'air empestait l'humidité, et des gouttes d'eau coulaient du plafond avec un plic ! plic !  régulier. S'il restait plus de quelques jours ici, Peter tomberait inévitablement malade, n'en déplaise à son super-métabolisme.

Peter, après plusieurs minutes d'efforts acharnés, finit par refouler son mal de tête et rassembla ses forces pour se redresser, dans un grand bruit  métallique. Il s'assit et appuya son dos contre le mur derrière lui, avant de lever ses poignets devant lui. Évidemment, il aurait dû s'en douter. D'épaisses menottes d'acier entourait ses poignets et ses chevilles, et quatre chaînes le reliaient au mur.

— Tu te sens mieux à ce que je vois.

— Détachez-moi, demanda Peter, la voix faible et enrouée.

— Oh, non non non, ça fait partie du jeu.

Peter était sur le point de demander de quel jeu il parlait, mais il fut coupé par l'homme, qui agrippa ses cheveux et lui fit relever la tête brutalement. Peter poussa un petit cri quand son crâne heurta le mur derrière lui, et finit par poser son regard terrifié sur le visage de l'homme.

— Let's play, Peter.

* * * *

Lorsque Steve se réveilla, il mit à peine une demi-seconde pour se rappeler de tout. Il se releva brusquement, et jeta un regard circulaire dans la chambre de Peter. Elle était entièrement vide, hormis...