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Peter avait mis longtemps à aller mieux. Très longtemps. Cependant, au bout de trois semaines, il n'avait plus supporté de rester enfermé à la Tour, et avait réussi à convaincre ses parents de le laisser retourner en cours. Après un rapide rendez-vous avec le directeur, qui lui avait dit qu'il changerait les papiers administratifs pour faire remplacer Peter Parker par Peter Rogers-Stark (il avait raison, après tout, il était inutile de garder un faux nom maintenant), il avait rejoint sa classe.

Il avait plus ou moins réussi à éviter les questions gênantes, et préférait fuir les regards curieux tant qu'il le pouvait.

Peter prenait des médicaments. Une pilule à chaque repas, et une ampoule de magnésium tous les soirs. Il pensait que tout cela était inutile, mais il les prenait quand même pour éviter d'inquiéter ses parents. Peter avait refusé tout net que ses parents prennent rendez-vous avec un psychothérapeute. Il n'en avait pas besoin. Son état n'était pas si grave que ça de toute façon. Ne pas réussir à entrer dans sa propre chambre pendant des semaines, faire des crises de panique et des cauchemars réguliers, avoir des moments d'absence et ne manger que le quart de ce qu'on mangeait d'habitude, ce n'était pas si grave que ça, si ?

Les semaines avaient passé, et Peter s'était enfin débarrassé de sa genouillère, qui ne cessait de le gratter. Il était désormais capable de passer la porte de sa chambre, et d'y rentrer. Il ne parvenait pas à y rester, cependant. La fenêtre brisée avait été remplacée, et le système de sécurité renforcé au point que seul Tony savait exactement ce qui le constituait, mais Peter n'arrivait pas à rester dans sa chambre plus de deux minutes. Dès qu'un oiseau s'approchait un peu trop près de la vitre, il s'enfuyait invariablement.

C'était lâche. Et il le savait.

Le jour du procès avait fini par arriver. Tony et Steve n'en avaient pas parlé avec Peter, mais il le savait parce qu'il les avait entendus, un soir, se disputer à ce propos. Steve voulait y aller, il disait que c'était important, et Tony disait qu'il ne parviendrait pas à rester assis sans pouvoir démolir la mâchoire de Michael Korvac, l'homme qui avait fait enlever, puis séquestré son fils.

Peter savait donc que le jour du procès approchait, mais il ne savait pas exactement quand il allait arriver. Ce fut sans doute pour cette raison qu'il ne protesta pas, un samedi, quand Steve lui demanda de mettre ses chaussures et sa veste.

S'il avait su où ses parents l'emmenaient, il ne serait jamais venu.

* * * *

Peter s'était enfin rendu compte de sa terrible erreur. Il venait de reconnaître la route. Ils avaient pris la direction du tribunal.

— On peut faire demi-tour ? chuchota-t-il soudain.

Ses parents échangèrent un regard avant que Steve ne prenne la parole.

— Il faut que tu viennes, bébé, c'est important.

— Ah oui ? Pourquoi ?

— Parce que tu ne peux pas rester dans cet état indéfiniment, intervint Tony. Tu as perdu beaucoup de poids, tu sais. Tu peux plus continuer comme ça.

— Et quel rapport avec le... le...

— Le procès ? termina doucement Steve.

Peter hocha la tête. Il ne voulait pas y aller. Il ne voulait pas revoir l'homme. Il ne s'en sentait pas capable. Et puis, c'était faux, il n'avait pas perdu de poids, c'était ses vêtements qui s'étaient agrandis au lavage, et la balance qui ne fonctionnait plus.

— Peut-être que le voir être jugé t'aidera à tourner la page.

Peter fit une moue peu convaincue. Ils n'eurent pas le temps d'argumenter plus longtemps, cependant, le tribunal apparut, après un dernier tournant. Et une marée de journalistes et de photographes attendaient devant l'entrée. Lorsque la voiture s'arrêta, Tony ouvrit la portière et sortit. Steve s'apprêta à le suivre, mais Peter attrapa sa manche.

Hide and SeekOù les histoires vivent. Découvrez maintenant