Mon ange gardien [TERMINE] SOUS CONTRAT D'EDITION CHEZ ST-HONORE

Chapitre 5 Marine

Je me suis réveillée dans une chambre inconnue, avec en face de moi un homme habillé d'un tablier et un autre avec des tatouages de gangster jusqu'à la tête. L'homme du parc se trouvait aussi ici. Malgré ses paroles pour me mettre en confiance je ne peux pas ne pas avoir peur. Tous les hommes que je croise me font du mal et comme preuve les hommes qui m'ont plus amoché encore que je ne l'étais dans cette ruelle. J'ai voulu partir mais mon corps m'a bien fait comprendre que je n'irai pas très loin dans l'état où je suis. La voix de l'homme me sort de mes pensées.

- Moi c'est Lloyd. T'as dû le comprendre avec les paroles du président mais je tiens à te le redire. Ici, personne ne te veux de mal, t'es en sécurité alors fais nous confiance s'il te plaît.

Je ne réponds pas sur le coup. Des doutes persistent en moi. Aucun homme de mon entourage n'a montré de l'amour sous n'importe quelle forme depuis ma naissance. Comment je peux faire confiance à des personnes que je ne connais même pas ? C'est impossible et ça je vais leur faire comprendre. J'ai toujours vécu en quelque sorte dans la rue, je sais ce qu'on réserve aux filles comme moi qui sont en détresse, qui se battent pour survivre. Je sais que ces filles sont violées pu abattues sans même un peu de compassion de la part de qui que ce soit. Je vois dans le regard de ce Lloyd de la pitié pour moi. Mais quelque chose au fond de moi me dis que si je dois avoir confiance en quelqu'un, il pourra bien en faire parti. Ma conscience me dit que je peux me reposer sereinement avec lui à mes côtés, que je ne risque plus rien tant qu'il se trouve près de moi. Tant de sentiments contradictoires qui me donnent une nouvelle migraine.

- Pourquoi je devrai vous faire confiance exactement ? Donne-moi trois bonnes raisons

- T'en veux vraiment trois ? Pourquoi pas une seule ?

- Pour vous laissez plus de chances.

Lloyd me fait un sourire amusé. Il croit peut être que je rigole mais je suis bien trop sérieuse. Si il tante quoi que ce soit j'essaierai de me défendre au péril de ma vie. Je n'ai plus rien à perdre au fond, mes parents sont tous les deux morts en emportant avec eux mon petit frère. La douleur que j'avais réussie à calmer dans mon cœur se remet à me frapper. Une douleur si forte que les larmes qui avaient arrêtées de couler reprennent de plus belles. Fichu douleurs psychologique. Je n'ai jamais eu de vrais soutiens depuis la mort de mon père. Quand ma mère et mon petit frère sont morts devant moi c'est mon père qui a est devenu mon pilier, il a mis l'armée de côté pendant plus de deux ans mais ses devoirs l'ont rappelé et il est reparti. Sa dernière mission en Irak en 2012 a été sa dernière. Ce jour là j'ai perdu mon pilier.

- La première et pas des moindres est que si moi, personnellement, je voulais te faire du mal tu ne serais pas ici dans l'attente de soins. La seconde est que si je m'en foutais de toi je ne t'aurais pas aidé dans cette ruelle j'aurais laissé les autres faire ce qu'ils voulaient avec toi. Et la dernière est que l'une des règles de notre club est « on ne s'en prend pas aux filles, sous aucun prétexte. » pourtant aujourd'hui j'ai ramené une fille, toi, dans un état si piteux que notre président m'en a fait baver sans savoir le pourquoi ni le comment.

Je reste dubitative face à ses paroles. C'est vrai qu'il a le visage rouge et la lèvre fendue mais rien ne me pousse à le croire. Même si ses paroles me font un effet de sécurité je compte rester sur ma défense encore longtemps. Je me suis jurée de ne plus faire confiance aussi facilement et encore moins aux hommes. J'ai eu beaucoup de mal à me relever à chaque coup bas que j'ai vécu, à chaque famille d'alcoolique que j'ai croisé et qui m'a brisé un peu plus. Au fond je ne sais pas si j'arriverai un jour à leur faire confiance à cent pour cent. Mais mon cœur me cri d'essayer une dernière fois, qu'avec eux ça pourrait changer, qu'ils sont ma porte de sortie, mon échappatoire.