Chapitre 4 Lloyd

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Le trajet jusqu'au club est long. Une éternité même. Je sens le corps de la jeune fille se relâcher petit à petit. Signe de détente ou de perte totale de conscience ? Je pris intérieurement pour que ce soit la première hypothèse. Elle paraît si petite et faible allongée sur moi. La haine qui était montée lorsque je l'ai reconnu est toujours présente et je me jure de retrouver ces enflures et de leur faire payer le prix fort. Henry me sort de mes pensées.

- Tu vas dire quoi au boss ?

- Rien. Je n'ai rien à dire là-dessus.

- Il va te faire payer son état si tu ne lui dit rien tu le sais ?

- Peu importe. Il faut d'abord la soigner et après j'aviserai.

Mon ton sec lui fit comprendre que je ne continuerai pas cette conversation. Je sais très bien que je vais me faire battre si je ne dis pas ce que j'ai vu mais quelque chose me dit que je dois d'abord avoir une discussion avec la fille et après je pourrai me justifier. Un sentiment de protection a pris place en moi et n'est pas prêt à partir de si tôt.

A peine nous sommes arrivés que le petit groupe de motard à l'entrée du club rameute le reste. Je vois au loin Marcus se diriger vers nous. Au moment où je sors de l'arrière du véhicule avec la jeune fille, le regard du président change du tout au tout. Un voile noir lui cache les yeux au moment où il voit l'état de la fille dans mes bras. Il ordonne à un prospect de la prendre et la ramener dans une chambre avant d'appeler le médecin. Durant toute sa tirade il ne m'a pas lâché des yeux une seule seconde ce qui ne prévoit rien de bon pour moi. Il me fait un signe de tête afin que je le suive. Je sais déjà ce qui m'attend car j'en ai vu déjà pas mal recevoir la même chose. J'ai à peine franchit la porte du bureau du président des Fallen Angels que son poing atterrit dans mon visage me faisant reculer. C'est comme ça qu'agit Marcus dans ces moments, d'abord il frappe et après il pose les questions.

- Qui est cette fille ? Qu'est ce que t'as foutu encore ?

Le ton dans sa voit trahis un énervement. Il est prêt à en découdre avec moi et ne se cache pas.

- Je n'en sais rien.

- Mauvaise réponse.

Instantanément son poing se dirige à nouveau vers moi. Cette fois le coup est plus fort que le premier et me fais basculer en arrière.

- Je te le redemande. Qui est la gamine que t'as ramenée dans un état de merde ?

- Je l'ai trouvé dans une ruelle c'est tout ce que je peux te dire.

Mon insolence à son égard me vaut un autre coup. Un autre coup allait suivre mais un cri de terreur s'éleva dans l'air. Sans rien n'attendre de plus du président je cours vers la chambre d'où provient le cri. C'est la fille qui vient de se réveiller mais qui est terrorisée. Je rentre avec fracas dans la chambre où se trouve le prospect et le doc. Ils me regardent incrédules. Le doc prit la parole.

- On ne l'a même pas touché. Elle s'est mise à hurler d'un coup.

Quelque chose ne moi me cri de la prendre dans mes bras afin de la calmer mais je ne peux rien faire devant les autres de peur de perdre ma réputation. J'intime alors à tout le monde de me laisser seul avec elle. Une fois tout le monde dehors et la porte fermée j'avance d'un pas hésitant vers elle. Elle a cessé de crier mais ses larmes coulent en ruisseau sur ses joues. Elle est perdue et terrifiée ça se voit dans son regard. Elle me regarde avancer vers elle lentement. Au moindre geste de sa part je m'arrêterai. Je ne veux pas qu'elle ait encore plus peur.

- Où... Où je suis ?

L'hésitation dans sa voix me prouve qu'elle se trouve dans un état d'incompréhension et de peur. Deux choses qu'elle doit supporter en plus des douleurs physiques et mentales qu'elle supporte déjà.

- Tu es en sécurité ici. Ne t'en fais pas personne ne te veux de mal dans ce club. Ils te voulaient quoi dans cette ruelle pour t'avoir mis dans un état pareil ?

A la fin de ma phrase je remarque une respiration qui se fait plus rapide dans mon dos. Je n'ai pas besoin de me tourner pour savoir que c'est Marcus, son parfum est reconnaissable.

- Qui me dit que je peux vous faire confiance ? Vous êtes des truands ça se voit à vos tatouages. Je suis presque sûre que vous êtes armés et me tuerai une fois vos besoin finit. Vous êtes tous pareil, des brutes qui profitent de la faiblesse des autres pour assouvir leurs besoins tels des bêtes sauvages.

Sa réponse me fait grimacer contrairement à mon président qui se met à rigoler légèrement dans mon dos. Je suis tendu au plus haut point. Ce qu'elle vient de dire à plusieurs sous entendus parmi lesquels se trouve le fait que quelqu'un lui à déjà fait du mal au plus haut point.

- On ne fait pas dans ce domaine gamine.

La voix de mon président me sort de mes pensées. Il fait transparaître dans sa vois de l'amusement et du réconfort mais lorsque ses yeux croisent les miens je peux voir une rage si profonde qu'il pourrait tuer tous ceux qui se trouvent sur son chemin. Cette même rage brûle en moi depuis que j'ai retrouvé la fille dans cette ruelle.

- Quel est ton nom, petite ?

- Pour que vous préveniez les flics ? Non merci je vais me débrouillais seule.

Au même moment elle essaie de se relever mais se ravise en se pliant de douleurs. Au moment où je veux m'avancer pour l'aider le président m'en empêche en me bloquant avec son bras. Il me chuchote.

- Laisse-lui quelques minutes. Elle ne doit pas avoir l'habitude de se faire aider ça se voit à ses paroles et ses gestes.

J'obéis et me ravise. Je la regarde se tordre de douleurs en ayant les larmes qui roulent sur ses joues. Un pincement au cœur me prend en voyant cela. Comment peut-on s'en prendre à cet ange ? Comment a-t-elle fait pour s'en sortir seule ? Pourquoi nous insulte-t-elle de bêtes sauvages alors que nous voulons juste lui venir en aide ? Tant de questions sans réponse ce qui me provoque un mal de tête intense.

- On ne veut pas te faire mal. Vraiment. Je t'ai aidé et je t'ai ramené ici afin de te faire soigner. Pas pour te faire loin de moi cette idée je t'assure.

Ces paroles ont franchit mes lèvres sans que je ne réagisse. Le regard plein de compassion de Marcus ne m'échappe pas. Ce ne sont pas des mots que j'utilise souvent et encore moins sur se ton.

- Je t'ai déjà vu avant pas vrai ? L'homme dans le parc avec son skateboard c'était toi ?

- Oui. Tu as fait tomber ça avant de t'enfuir.

En lui disant ça je sors de ma poche le collier. Au vu de ces yeux changeant et des larmes plus fortes j'en conclu qu'elle y tient bien plus que je ne pouvais le dire. Mais quelque chose m'échappe tout de même.

- Qui est ce Pascal PAYCES pour toi ?

- Rends-moi ça et ça ne te regarde pas !

- La politesse, ma petite, t'échappe souvent je trouve. Avant de te rendre ce collier tu vas te laisser te faire soigner par le doc et après on avisera.

Le ton sans détour de Marcus la fait frissonner. Il ne garde pas longtemps son sang froid dans ces situations. Mais dans ce cas je le suis car elle a besoin de soins et de repos surtout.

- Rien ne vous fera changer d'avis pas vrai ? Je suis retenue ici.

La peine dans sa voix me mets un coup au cœur. J'ai arrêté de les compter depuis que je lui ai sauvé la vie on dirait que c'est mon destin entier qui est en train de changer de cap.

- Non mais si cela peut te rassurer, Lloyd ici présent restera avec toi. Vous avez l'air de vous connaître un minimum et au moins tu seras un minimum en confiance mais retiens une chose personne ici ne te veux de mal. Le premier qui essaiera de t'approcher dans cette chambre ou sur notre territoire pourra dire adieux à sa vie.

C'est sur ces paroles que le président sort de la chambre et fait entrer le doc qui referme la porte derrière lui. La fille ne m'a pas quitté des yeux comme si elle s'accroche à mon regard comme à une bouée de sauvetage.

Mon ange gardien  [TERMINE] SOUS CONTRAT D'EDITION CHEZ ST-HONOREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant